lundi, décembre 16, 2024

Faut-il aider la Syrie ?

Il me semble que le « monde libre » tout entier attend, assis sur ses mains, de voir comment la Syrie va s’en tirer toute seule après l’éviction choquante et surprenante de Bachar al-Assad. Le monde développé ne devrait-il pas aider activement ce pays au lieu de ne rien faire, de spéculer et d’attendre que les choses se mettent à tourner mal ? 

En aidant un peu, l’établissement d’un État plus démocratique et plus inclusif pourrait être négocié, l’éradication de toutes armes chimiques et autres stock militaires pourrait se faire, de même que la fermeture définitive des bases russes en Méditerranée ? Je suis bien conscient que la situation en Syrie est incroyablement complexe, mais elle me rappelle la Russie dans le contexte de l’implosion de l’URSS, lorsque la communauté internationale aurait dû intervenir pour aider davantage au lieu de rester sur la ligne de touche. 

Il est indéniable que la guerre civile syrienne a causé d’immenses souffrances humaines. Une intervention pacifique et active pourrait contribuer à alléger celles-ci en fournissant une bonne aide humanitaire, en protégeant les civils et en soutenant l’établissement et la fourniture de services essentiels. De plus, ce conflit a eu des effets déstabilisateurs sur la région, en alimentant la montée de l’extrémisme et en contribuant à la crise des réfugiés. 

En facilitant les négociations entre le gouvernement syrien et les groupes d’opposition, un engagement international actif pourrait contribuer à prévenir une plus grande instabilité et à améliorer la sécurité régionale. Enfin, une intervention internationale pourrait s’attaquer aux causes sous-jacentes du conflit, telles que la pauvreté, les inégalités et la répression politique, afin de les atténuer. 

Cela empêcherait également des politiciens dévoyés comme Netanyhu de profiter de la situation, comme il l’a déjà fait, en faisant son propre prétendu nettoyage et en empiétant davantage sur son territoire. Bien sûr, une telle intervention comporte des risques, mais si nous ne faisons rien en refusant de s’exposer ainsi, les conséquences pourraient être pires. 

Certains peuvent craindre qu’une intervention viole la souveraineté du pays ou qu’elle aggrave le conflit et conduise à davantage de violences et de victimes. Ils craignent aussi que cela ne crée des divisions politiques au sein de la communauté internationale, mais à terme, ne rien faire pourrait conduire à un nouveau gouvernement tyrannique comme celui que nous avons vu partout après le printemps arabe, qui a largement avorté. 

Aider la Syrie serait comme payer un prime d’assurance peu coûteuse pour épargner un pays de la crise au Moyen-Orient que nous finirons par payer au prix fort. Notre monde développé serait-il tout simplement devenu trop anti-arabe pour comprendre tout ça ?

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