samedi, avril 05, 2025

Fixation de ski protégeant le genou ?

Alors que la technologie des fixations de ski stagne depuis un demi-siècle, je me demande ce qui se cache derrière les nouveaux modèles de fixations de ski comme les fixations Tyrolia Full Heel Release, Knee ou Howell. Toutes prétendent protéger en plus le genou des déchirures des ligaments croisés, ce qui représenterait une énorme amélioration par rapport aux fixations traditionnelles. Mais ces affirmations sont-elles étayées par des preuves solides ou s'agit-il simplement d'intox marketing ? 

La protection des ligaments croisés est un sujet complexe et encore mal compris. Si les fixations de ski traditionnelles sont principalement conçues pour protéger contre les blessures du bas de la jambe, comme le tibia, elles sont inefficaces contre les blessures du genou, en particulier les déchirures des ligaments croisés, qui surviennent souvent lors de chutes avec torsion arrière. 

Tyrolia affirme que son système « Full Heel Release » (FHR) est issu de recherches et de développements scientifiques solides en collaboration avec l'Université d'Innsbruck. Sa technologie permet un déclenchement latéral et vertical du talon, dans l'espoir de réduire le risque de blessures au genou, notamment les déchirures du ligament croisé antérieur. 

Ces études montreraient que cette talonnière peut réduire la tension exercée sur le genou de plus de 50 % lors de chutes avec rotation arrière, qui comptent aujourd'hui parmi les causes les plus fréquentes de blessures au genou à ski. 

En Amérique, Knee (Kneebinding) affirme que ses propres recherches ont démontré que sa fixation, dotée d'un système de déclenchement rapide et de points de pivot stratégiquement positionnés, peut réduire la tension exercée sur le genou lors des chutes. Dans l'une de ses études utilisant un modèle biomécanique du genou, l'entreprise affirme que ses fixations à double point de pivot (avant et arrière) pourraient mieux détecter les charges de torsion, réduisant ainsi l'incidence des blessures des ligaments croisés. 

L'entreprise affirme également que KneeBindings a réduit ce risque de blessure de 82,5 % et toutes les blessures du genou liées au ski de 75 %. Cette recherche exclusive a porté sur plus de 1 600 participants répartis sur plusieurs stations de ski et saisons. Encore une fois, tout cela est contrôlé par l'entreprise et peu crédible. 

Quant à Howell, son fondateur, qui avait autrefois travaillé chez Knee, a présenté ses conclusions lors de conférences en orthopédie, en biomécanique et en sciences du sport au cours des 20 dernières années. Certaines de ces recherches ont été publiées dans des revues à comité de lecture comme le British Journal of Sports Medicine. Comme pour les innovations en santé et en médecine du sport, des résultats à terme sont nécessaires, et seules une ou deux décennies d'utilisation généralisée de ces modèles permettront aux skieurs d'obtenir des résultats plus satisfaisants et tangibles. 

Pour moi, cette « amélioration » est purement fictive, car il n'existe aucun moyen mécanique ou électronique de mesurer la contrainte appliquée au genou, contrairement à ce qu'une fixation mécanique traditionnelle détecte au niveau du pied et de la cheville. Sans outil de mesure pour détecter et mesurer cette énergie, tout le reste est de la foutaise ! Comme pour tout nouveau produit, le marketing amplifie souvent les avantages qu’apportent de nouvelles idées pour attirer le consommateur. 

J'attendrai encore quelques années pour voir si ces belles promesses sont porteuses d’un poil de vérité …

Aucun commentaire: