Ces dernières années, la Norvège et la Suède, deux poids lourds historiques des sports d'hiver, possédant l'expertise et les infrastructures nécessaires, se sont retirées à plusieurs reprises de la course à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver. Leurs retraits successifs (notamment Stockholm pour 2022 et 2026, et Oslo pour 2022) s'expliquent par une combinaison de facteurs politiques, financiers et culturels qui reflètent une méfiance croissante à l'égard du modèle économique des Jeux olympiques modernes.
En premier lieu, la pression budgétaire et le rôle du contribuable constituent la raison la plus directe du retrait de plusieurs candidatures, notamment celles de Stockholm et d'Oslo. Ces pays nordiques disposent de systèmes sociaux solides et d'une tradition de bonne gestion des fonds publics. Les citoyens et les responsables politiques sont très sceptiques quant aux promesses de retombées économiques à long terme. Ils craignent que les Jeux n'engloutissent des ressources pour un événement éphémère.
On observe également un rejet généralisé des « éléphants blancs », ces installations spécialisées comme pistes de bobsleigh et de luge sans utilité après les Jeux et dont l'entretien incombe aux contribuables, surtout compte tenu des dépassements chroniques de coûts des Jeux. Contrairement à des pays comme l'Autriche ou la France, les pays scandinaves ont une forte culture de consultation citoyenne pour les grands projets publics comme les Jeux olympiques, où les candidatures rencontrent généralement un faible soutien populaire, voire un rejet pur et simple lors de référendums ou de sondages clés.Les habitants ne perçoivent aucun avantage direct sur leur qualité de vie. Il y a aussi un rejet de l'élitisme dans un pays égalitaire comme la Norvège. L'opulence, les dépenses somptueuses et le caractère « élitiste » des exigences du CIO (Comité international olympique) sont mal perçus par une population qui valorise la simplicité et l'égalité. De plus, ces exigences du CIO n’ont plus la cote dans les pays scandinaves car elles sont perçues comme excessives et souvent déconnectées des réalités locales, une forme d’arrogance que j'ai toujours déplorée.
Cela explique pourquoi ces retraits des pays scandinaves n’étaient dus ni à un manque de capacité à accueillir les Jeux, mais à un choix politique et éthique. Ils refusaient tout simplement de dépenser des milliards d'euros d'argent public pour un événement dont les bénéfices, selon eux, ne justifient pas le coût, l'impact environnemental et les exigences du CIO, qu'ils jugent trop élitistes.
Toute cette histoire scandinave fait écho à une situation similaire qui se développe en France, où j'ai récemment appris qu'un vif mécontentement couvait concernant les Jeux olympiques d'hiver de 2030, prévus dans l'ensemble des Alpes françaises. C’est pourquoi demain, j'essaierai d'expliquer de quoi il s'agit.


































