samedi, décembre 13, 2025

Que faire après s'être plaint ?

Se plaindre est tout à fait normal et reste profondément humain. Nous nous plaignons de la météo, de toutes sortes de douleurs, des embouteillages, du coût de la vie et de nos politiciens. La question qui se pose alors est : d'accord, mais qu’allons faire pour changer tout ça ? 

Certains sujets sont plus faciles à influencer que d'autres si nous décidons d'agir contre ce qui nous dérange, mais dans la grande majorité des cas, nos efforts, même s'ils nous paraissent importants, ont souvent un effet minime par rapport à l'ampleur du problème. 

C'est précisément à ce moment-là que nous nous décourageons et décidons d'abandonner, acceptant ce qui nous afflige comme une fatalité. C'est aussi à ce moment-là que nous devons changer de perspective et comprendre qu'aucune action n'est trop petite, tant que nous faisons partie d'un système déterminé à changer ce qui n’est pas tolérable !

 À cette fin, j'aime à penser que, tout comme les grains de sable jetés dans les rouages ​​d'une machine destructrice finissent par la ralentir ou l’arrêter, nos actions, même modestes, vont avoir un impact. C'est là qu’il faut que nous soyons prêts à remplacer ce qui ne nous convient pas. Se plaindre peut susciter une prise de conscience, la résistance peut ralentir ou stopper les dégâts, mais le changement est ce qui nous donne l'espoir. 

Chaque petit acte de gentillesse, chaque effort pour créer du lien, chaque tentative d'améliorer notre communauté contribue à bâtir un meilleur système. Nous ne changerons peut-être pas le monde du jour au lendemain, mais nous pouvons changer le ton d'une conversation, renforcer une amitié ou la résilience d'une famille. Ce sont autant de victoires qui ont des effets propagateurs.

Alors, après s'être plaint, n'oublions jamais d'agir en fonction de de nos moyens. Après avoir résisté, reconstruisons. Après avoir démantelé ce qui nous divise, renforçons ce qui nous unit. Ainsi, nos voix deviendront plus qu'un simple cri de protestation : elles vont être un chant de renouveau. 

En tout cas, nous ne devrions jamais plus nous plaindre de ce que nous n’avons pas le désir de changer !

vendredi, décembre 12, 2025

Albert Camus et moi …

Si on m’avait demandé, il y a assez longtemps, ce que Camus représentait pour moi, j’aurais répondu qu’il s’agissait d’un célèbre écrivain français (prix Nobel de littérature en 1957) mort dans sa Facel-Vega en 1960. À l’époque, son éditeur, Michel Gallimard, était au volant quand la voiture a percuté un arbre près de Sens, en France, suite à l’éclatement d’un pneu. 

J’étais alors sans doute plus fasciné par les Facel-Vegas que par Camus. J’ignorais tout de sa vision du sens de la vie, ou plutôt de son absence. J’avais lu, au fil des ans, « L’Étranger » et « La Peste », mais j’en étais sans doute passé à côté. 

En réalité, j’ai fini par comprendre que la philosophie d’Albert Camus s’articulait autour de la confrontation entre le besoin de sens pour la vie humaine et un univers indifférent à l’humanité, un concept qu’il appelait « l’Absurde ». Son argument principal n'était pas que la vie était objectivement dénuée de sens, mais que le sens était inaccessible par les voies traditionnelles de la religion ou de la vérité absolue, un point de vue que je partage assez bien. 

Rejetant le nihilisme, Camus proposait plutôt que la seule façon de vivre authentiquement était d'embrasser l'Absurde et de se rebeller contre lui. Je ne partage pas cette conception, car je comprends le conflit irrationnel entre notre esprit rationnel en quête d'ordre et un monde chaotique et indifférent, est quelque chose que je dois accepter comme un environnement dans lequel je dois vivre. 

Là où je rejoins Camus, c'est sur le choix de vivre intensément, d'embrasser la plénitude de l'expérience humaine sur Terre, car cette vie est tout ce que j'ai malgré ses aléas. Je partage également la nécessité de me libérer du besoin de validation extérieure ou de finalité prédéfinie, un combat que je ne cesse pas de mener. 

Tout comme Sisyphe, poussant éternellement un gros rocher en haut d'une colline, je cherche les moyens de créer mon propre bonheur, car j'accepte volontiers mon destin et j’assume ma réalité ce qui rend ma lutte beaucoup plus supportable. 

Je me considère extrêmement chanceux d'être né, me trouve beaucoup mieux en tant qu'être humain que n'importe quel animal, j'accepte l'absurdité de la vie et je trouve même les moyens de bien en profiter.

jeudi, décembre 11, 2025

Fraise à neige et goupilles cassées

Ça m'arrive à tous les coups. La neige autour de la maison est trop lourde ou trop épaisse pour que je puisse la déblayer à la pelle, et il me faut la fraise à neige. 

En la passant le long des bords de l'allée, je rechute dans le perfectionnisme et finis toujours par m'approcher trop près des pierres que j'y ai placées. L’avant de la fraise semble sentir tout cela, avale un petit galet, et paf ! Je casse la goupille de sécurité de la vis sans fin. 

C'est encore un matin froid et il y a de la neige partout. Je descends à mon atelier et je trouve un boulon et un écrou de rechange. Quand je revient à la fraise, je me rends compte, une fois de plus, que les goupilles de rechange achetées sur Amazon ne semblent pas dépasser suffisamment pour s'emboîter dans le boulon. Je m'acharne pendant une heure à faire en sorte que le boulon morde dans l’écrou, en vain. 

Pourtant, ça semblait pourtant fonctionner l'hiver dernier, les quelques fois où j’en avais cassées. Mais maintenant, je ne comprends pas. Evelyne, témoin du tumulte, fait de son mieux pour m'aider, mais les deux pièces ne s'emboîtent toujours pas. Il me faut donc faire preuve d'ingéniosité.

Je décide d'abord de limer la face du boulon A qui vient en contact avec la vis sans fin C, afin de réduire sa profondeur d'entrée conique. Je fais un essai sur la machine, mais la vis D, qui dépasse d'un millimètre de la surface de la vis sans fin, n’accroche toujours pas. 

Je retourne donc à mon atelier et lime du mieux que je peux la face intérieure B du boulon. À mon retour, j'ai enlevé suffisamment de matière pour que le boulon commence enfin à se visser dans l’écrou et que je puisse serrer le tout. 

Il ne me reste plus qu'à trouver des boulons plus longs !

mercredi, décembre 10, 2025

Ah, ces distributeurs de savon !

Vous connaissez les distributeurs de savon intégrés à l’évier ou installés à côté ? Nous en avons un, et cela remonte à 12 ans, quand nous avons construit notre maison. Je doute que le plombier l'ai même testé après l'installation, mais une chose est sûre : il n'a jamais fonctionné ! 

De plus, malgré de nombreuses tentatives infructueuses, je n'ai jamais réussi à en extraire la moindre goutte de savon. Était-il défectueux ? Savais-je même m’en servir ? Ou étais-je tout simplement stupide ? Les distributeurs de savon font partie de ces appareils d'apparence simple qui peuvent se révéler étonnamment compliqués. 

S'il n'a pas fonctionné pendant si longtemps, il s'agissait probablement d'un défaut de conception, d'un mécanisme obstrué ou d'un petit problème d'installation, plutôt que d'une erreur de ma part. Les causes possibles sont en effet multiples. Tout d'abord, le savon peut s'épaissir ou sécher à l'intérieur du tube, bloquant ainsi l'aspiration. Ensuite, si la pompe n'est pas bien étanche au niveau du flacon ou du tube, elle n'aspirera rien. 

De nombreux systèmes comme le mien étaient vissés à une petite bouteille et, si celle-ci n'était pas correctement positionnée sous l'évier, la pompe ne pouvait pas l'atteindre. La conception des distributeurs à pompe varie également et ils sont connus pour tomber en panne souvent. Certaines marques ne sont tout simplement pas assez robustes. Enfin, la nature du savon peut encrasser la pompe. Le liquide vaisselle ou un savon liquide plus fluide sont plus efficaces. 

Récemment, j'ai finalement décidé de m'y plonger avec une détermination disproportionnée au problème. J'ai d'abord rincé le tuyau à l'eau chaude après avoir retiré la pompe, jusqu'à ce qu'il soit clair. Bien sûr, j'ai vérifié la paille et me suis assuré qu'elle était bien en place, ni fissurée ni trop courte. 

Ensuite, j'ai rempli la bouteille d'eau, amorcé la pompe plus de 30 ou 40 fois, et rien n'est sorti du robinet. Incroyable, non ? 

Après avoir fait tout ça, j'ai finalement décidé de remplacer le distributeur intégré par un nouveau kit de pompe alimenté directement un flacon de détergent placé sous l'évier, au sol. 

Je veillerai à utiliser un liquide vaisselle plus fluide, ou à le diluer légèrement (environ 30 %) pour une meilleure fluidité. 

Je vous tiendrai au courant !

mardi, décembre 09, 2025

Retour sur neige

La station de Park City a rouvert ses portes le 5 décembre, mais je n'ai chaussé mes skis qu'hier, dimanche en fin d'après-midi, après avoir regardé un peu trop de Coupe du monde de ski alpin à la télévision. J'étais enfin prêt à y aller !

Heureusement, il n'y avait pas foule sur la « piste de la mort », cette étroite et dangereuse bande de neige artificielle qui part du sommet du télésiège Payday. J'y ai fait deux descentes pour entamer ma 73e saison de ski, puis je suis rentré chez moi. 

Tout s'est parfaitement déroulé, je me souvenais encore de la façon dont tout marchait, j'étais content de moi et j'imaginais déjà tout le plaisir que j'allais avoir cet hiver !

lundi, décembre 08, 2025

Changeons de robinet ! (Deuxième partie)

Après avoir vécu une douzaine d'années dans notre dernière maison, nous devions remplacer le robinet de cuisine, si possible par un modèle plus élégant. 

J'en ai acheté un en magasin, je l'ai payé un peu moins de 200 dollars et j'ai demandé à mon plombier de venir l'installer. 

Il m'a dit qu'il viendrait sous deux semaines, mais après trois semaines passées, je l'ai rappelé et il m'a qu’il viendrai moyennant $300 pour installer tout ça. 

Pour me rassure de l’honnêteté de mon plombier et sachant pertinemment que la plomberie n'est pas une activité gratuite, j'ai fait des recherches pour connaître le prix total (pièces et main-d'œuvre). J'ai trouvé qu’il me faudrait dépenser autour 800 $ au minimum, et probablement 1 000 $ ou plus, selon la complexité du modèle, son accessibilité et d'autres facteurs. 

Finalement, je n'ai pas du tout culpabilisé de devoir déboursé 300 dollars pour qu’un plombier compétent fasse le travail. Il est venu, a fait le travail correctement en moins d'une heure et je n’ai dépensé que moins de 500 dollars, donc je m'estime chanceux. 

Comme je l'écrivais hier, être un plombier débordé aux États-Unis, ça peu rapporter gros !

dimanche, décembre 07, 2025

Plombiers, médecins et avocats (Première partie)

Aux États-Unis, autrefois, les médecins et les avocats occupaient le sommet de la hiérarchie professionnelle. Leurs fonctions impliquaient un niveau d'études élevé, du prestige et un excellent potentiel financier. Aujourd'hui, cependant, le plombier, souvent perçu comme un simple ouvrier, devient lui aussi un professionnel très recherché, bien rémunéré et essentiel à la société. 

Ces professionnels n'ont peut-être pas supplanté l’image traditionnelle des médecins et des avocats, mais les plombiers s'imposent rapidement comme les nouveaux travailleurs du secteur technologique, grâce des qualifications indispensables, une forte demande, une offre limitée et des revenus confortables. 

Si l'on considère l'aspect financier de ces métiers, devenir plombier coûte souvent moins de 20 000 dollars pour une formation professionnelle ou un apprentissage, et en 4 à 5 ans, le plombier gagne très bien sa vie (de 150 000 à plus de 300 000 dollars par an si il est à son compte), ce qui permet de rivaliser avec un avocat ordinaire. Devenir médecin ou avocat coûte plus cher (souvent plus de 200 000 dollars) et prend beaucoup plus de temps (7 à 10 ans).

Certes, leurs salaires peuvent être encore plus élevés, dépassant souvent les 250 000 dollars en début de carrière, et reflètent directement la durée de leur formation. Quant à leurs perspectives d'emploi, les plombiers bénéficient d'une carrière relativement à l'abri des récessions, car les canalisations continueront de fuir et de se boucher pendant très longtemps, le vieillissement des infrastructures assurant ce type de problème. 

Si les médecins ont, eux aussi, encore de beaux jours devant eux et n'ont pas trop à s'inquiéter, les avocats sont moins chanceux, car leur profession est plus sensible aux cycles économiques (notamment pour les avocats d'affaires) et à l'évolution technologique incessante (comme l'intelligence artificielle appliquée au droit aujourd'hui). 

Demain, nous verrons combien cela vous coûtera si vous avez besoin d'un nouveau robinet de cuisine …

samedi, décembre 06, 2025

Et Skechers ?

Quand j'ai présenté l'histoire de Hoka il y a quelques jours, j'ai oublié de mentionner Skechers, un autre fournisseur de chaussures fondé en 1992 par Robert Greenberg, peu après son départ de L.A. Gear, une société qu'il avait également créée. Initialement conçue comme distributeur de Dr. Martens, Skechers s'est rapidement orienté vers le développement de sa propre marque de chaussures décontractées et à la mode. 

L'entreprise a également fait couler beaucoup d'encre dans le milieu de la course à pied et le milieu juridique, car Skechers s’est un peu spécialisé dans la production de chaussures considérées comme des copies de Hoka, notamment dans la catégorie « Max Cushioning ».

En effet, Skechers n’a jamais été le dernier à imiter ses concurrents les plus innovateurs, ce qui a entraîné de nombreux procès avec d'autres marques, comme Nike et Adidas. Il ne fait aucun doute que la copie de modèles à succès a permis à Skechers d'offrir un meilleur rapport qualité-prix que le créateur original, et faire du volume, tout comme les téléphones Android se vendent mieux que les iPhones dans le monde. 

Par conséquent, Skechers réalise un chiffre d'affaires deux fois supérieur à celui de Hoka. Alors, comment la copie se compare-t-elle à l'original ? Les deux modèles sont en réalité très proches. Les experts affirment que les chaussures Hoka seraient plus adaptées aux longues distances et offriraient une meilleure stabilité, tandis que les Skechers sont souvent perçues comme ayant un plus grand confort et un meilleur amorti. 

On dit que les Hoka sont plus appropriées pour des activités nécessitant un bon soutien, tandis que les Skechers seraient un meilleur choix pour un usage quotidien, confortable et décontracté. Je viens d'acheter une paire de Skechers et je vous dirai bientôt si elles soulagent ma métatarsalgie !

vendredi, décembre 05, 2025

Quand l'heure est à la gratitude

Il y a just un peu plus d'une semaine, nous célébrions Thanksgiving, une fête américaine placée sous le signe de la gratitude. Pour moi, ce fut l'occasion de réfléchir à toute la richesse de ma vie, à commencer par mon existence même, un heureux hasard devenu le plus beau des cadeaux, d'autant plus que, comme ma femme, j'étais un accident. J'ai donc eu la chance qu'à l’époque, il n'y ait ni pilule, ni dispositifs ou interventions assez faciles pour mettre fin à nos existences ! 

Ensuite, malgré cette chance inouïe liée à une naissance fortuite, mes parents ont pris soin de moi avec amour et ont fait de leur mieux avec leurs moyens limités pour m'élever. 

Tel un chat à neuf vies, j'ai échappé à d'innombrables accidents durant mon enfance vécue en gambadant dans les alpages, chacun ayant le potentiel de mettre un terme prématuré à ma vie. 

Plus important encore, j'ai eu un directeur d'école, Monsieur Losserand, qui avait découvert mes talents, fait quitter mon village natal et m'avait donné le goût du voyage. Il y a aussi eu cette paire de skis que mon père avait taillée pour moi, qui m'avait également donnée la passion du ski. C’est par un concours de circonstances étrange que j’ai intégré l’École d’Horlogerie de Cluses, qui m’a remis sur le droit chemin au moment où j’en avais le plus besoin. 

Mon admission à l’école de ski d’Avoriaz a représenté une autre opportunité incroyable qui m’a conduit autour du monde et m’a permis de glisser dans la branche du ski. Entre-temps, celles qui partageaient avec moi amour et chagrins du même genre, ont généreusement contribué à mon éducation sentimentale, tandis que tous les amis fidèles que j’ai rencontrés m’ont donné la confiance qui me manquait tant. 

S’en est suivie une série d’événements parfaitement orchestrés, comme les pièces d’un puzzle, qui ont façonné ma carrière. Tout cela a continué jusqu’à ma rencontre avec mon épouse et notre installation aux États-Unis pour fonder notre famille et accueillir deux merveilleux enfants. 

Bien sûr, tout ce chemin était aussi truffé d’embûches, mais les moments formidables que j’ai vécus les ont largement éclipsés ces problèmes. Ce flot continu de rencontres fortuites nous a menés là où nous sommes aujourd'hui : capables de nous remémorer et d'être reconnaissants de ce parcours extraordinaire, et surtout de rester en assez bonne forme pour pouvoir continuer à vivre des expériences qui ne cessent de nous étonner.

jeudi, décembre 04, 2025

Chaussures Hoka (troisième partie)

Le scepticisme initial s'est mué en adoption fin 2010, près de Madagascar, sur l'île de La Réunion, lors de l'ultra-trail « Diagonale des Fous ». Au kilomètre 70, Ludovic Pommeret, coureur français de haut niveau, rencontrait de sérieux problèmes avec ses chaussures Decathlon bon marché. 

Il dut alors chausser une paire de Hoka Mafate lors d'un ravitaillement. Grâce à ces nouvelles chaussures, il retrouva son énergie et termina deuxième de la course, un retournement de situation spectaculaire qui mit en lumière ce produit au look atypique. 

De cette victoire inattendue naquit le modèle Pommeret, qui connut un succès immédiat et devint le sujet de conversation incontournable parmi les « trailers », inaugurant une stratégie marketing axée sur cette discipline. À l'aube du marketing d'influence, les passionnés de trail, les promoteurs et les blogueurs devinrent les porte-parole de Hoka pour toucher les pratiquants lors de tous les événements sportifs, notamment les courses locales, qui pouvaient optimiser les ressources limitées de l'entreprise. 

Cela a également conduit Nicolas Mermoud à se concentrer immédiatement sur le marché américain, représentant 40 % du chiffre d'affaires mondial, en collaboration étroite avec athlètes, détaillants et journalistes. Très vite, cette stratégie internationale a permis à Hoka d'atteindre la masse critique et l'image nécessaires pour convaincre les autres marchés mondiaux. 

Lancée en 2011, la chaussure Bondi a rencontré un succès fulgurant, renforçant l'image de Hoka comme la référence en compétition. Initialement plébiscitées par les coureurs d'ultra-marathon pour leur amorti exceptionnel et leur stabilité intrinsèque, les chaussures ont rapidement conquis le cœur des autres coureurs grâce à leur amorti maximal et leur poids minimal. Il est touchant de se souvenir que les fondateurs ont démarré cette aventure avec un budget de misère.

Le 1er avril 2013, Deckers Brands, la maison mère d'UGG, de Teva et d'autres marques de chaussures, prenait le contrôle total de Hoka One One pour 1,1 million de dollars. Pour 2024, le chiffre d’affaire de Hoka se montait à 4,2 milliards de dollars ! Les deux fondateurs d'origine sont restés à bord : Diard supervise désormais la distribution internationale et poursuit le développement de ses produits innovants, tandis que Mermoud continue de diriger le programme de compétition de l'entreprise. 

Ce qui rend cette histoire encore plus intéressante à mes yeux, c'est que je souffre actuellement de métatarsalgie, une affection qui n'est pas encore guérie. Il semblerait que des chaussures comme celles de Hoka puissent m'aider grâce à leurs caractéristiques : semelles intermédiaires épaisses et amortissantes, large espace pour les orteils et semelle incurvée qui réduit la pression sur l'avant-pied. 

L'amorti absorbe les chocs, la largeur diminue la compression et la géométrie incurvée favorise une foulée plus fluide et plus efficace, autant d'éléments qui peuvent soulager la douleur associée à cette pathologie. Une excellente raison de mettre mes pieds dans une paire de Hoka ! Je vous tiendrai au courant ! 

mercredi, décembre 03, 2025

Chaussures Hoka (2eme partie)

Nous voici donc en 2008 : Jean-Luc Diard s’associe à Nicolas Mermoud, lui aussi ancien responsable marketing chez Salomon et ayant ensuite travaillé chez Rossignol. Ensemble, ils ont décidé de créer une entreprise commune. Convaincus du potentiel illimité de l’innovation dans le secteur des articles de sport « outdoor », ils estiment avoir trouvé leur place. 

Leur objectif : se concentrer sur les chaussures de course, un domaine mûr pour des innovations majeures. En effet, si les chaussures minimalistes de trail ont le vent en poupe, elles sont trop axées sur la performance et négligent le grand public qui recherche avant tout le plaisir et le confort. Ils sont également persuadés que l’adaptation au terrain n’incombe pas aux coureurs, mais à leurs chaussures : un véritable changement de paradigme ! 

Cependant, lancer une nouvelle marque de chaussures reste une entreprise risquée, alors que le monde entre dans l’une des pires crises financières jamais connues. Malgré tout, ils entrevoient la possibilité d’innover et misent sur des designs audacieux pour attirer l’attention. Des drivers de golf aux raquettes de tennis, en passant par les skis larges ou les pneus de « fatbike », le surdimensionnement exerce une forte attraction sur les consommateurs. 

Coureur de trail confirmé, Mermoud sait pertinemment que, tout comme les montées, les descentes d'une course peuvent être semées d'embûches et de blessures de toutes sortes, et aucun fabricant ne semble s'y intéresser. Cela le pousse à rechercher une chaussure de trail capable de voler aussi bien en montée qu'en descente. Christophe Aubonnet et Sébastien Mazars, anciens de Salomon, conçoivent d'abord une chaussure, puis, en quelques mois seulement, une semelle totalement inédite qui servira de base à la Hoka One One, dont le nom signifie « voler sur terre » en maori. 

Cette fois, la semelle est à l'opposé du minimalisme, son aspect massif allant à l'encontre de la performance. Au sein de cette start-up, tous les fondateurs sont persuadés que la chaussure sera perçue comme révolutionnaire et séduira au premier regard. La réalité sera cependant bien différente lors de sa présentation officielle à l'industrie et à la presse.

Certains affirment d'emblée que ces chaussures ressemblent à des chaussures de podologue pour personnes âgées, bien loin de l'image jeune et branchée que l'on espérait leur donner. Même les coureurs utilisant la chaussure sont moqués : on les prend pour des astronautes marchant sur la Lune ! 

Dans le prochain article, nous verrons comment cette perception va bientôt évoluer…

mardi, décembre 02, 2025

Hoka baskets populaires (première partie)

Ce n'est que cette année, et de façon un peu fortuite, que j'ai découvert les chaussures Hoka. Je les avais déjà vues, mais sans y prêter plus d'attention. C'est en voyant mon voisin septuagénaire en porter une paire, et après avoir discuté avec lui de son expérience avec le produit, que ma curiosité s'est éveillée. 

Après quelques recherches rapides, j'ai appris que Hoka avait été fondée en 2009 par Nicolas Mermoud et Jean-Luc Diard, tous deux anciens employés de Salomon. Cela témoigne du vivier de talents que représentait Salomon. Diard a débuté chez le fabricant annécien en 1981, a été promu directeur marketing en 1989, puis chargé du développement de la marque en 1997, juste au moment où l'entreprise de ski a été vendue à Adidas et a commencé à perdre son identité. 

En 1998, Diard est devenu président de l'entreprise et a développé avec succès sa division trail. Tout au long de l'année 2005, Diard a poursuivi sa relation compliquée avec Adidas, cette dernière finissant par se séparer de Salomon pour la vendre au groupe finlandais Amer, qui possédait déjà les skis Atomic, les produits de tennis Wilson et de Suunto, entre autres marques sportives. 

C'est en 2008 que le livre « Born to Run » avait relancé la course à pied grâce aux chaussures minimalistes et suscité un intérêt croissant pour l'ultra-trail et le trail, même si certaines de ses affirmations concernant les chaussures avaient immédiatement été très controversées. L'ouvrage a popularisé l'idée que les chaussures modernes, très amorties, pouvaient causer des blessures et qu'une foulée plus naturelle, avec attaque de l’avant-pied (comme chez les Tarahumaras), était plus saine. 

Cela a entraîné un essor des chaussures minimalistes, des épreuves d'ultra-trail et un intérêt plus large pour la course à pied et le plaisir de courir, et non plus seulement pour la compétition. Malgré le succès sportif de ce type de produit, Jean-Louis Diard n'était pas convaincu et, suite à la détérioration de ses relations avec Amer Sports, allait se séparer de Salomon. 

Demain, nous verrons comment cela a donné naissance à Hoka.

lundi, décembre 01, 2025

Comment étouffer le harcèlement dans l’œuf …

Mettre fin à l’intimidation et au harcèlement dès son apparition est primordial. Il est indispensable d'agir, et quelqu'un doit le faire. C'est la première chose que j'ai faite en emménageant dans notre nouvelle maison en 2014, quand j'ai été confrontée à un voisin irascible qui avait l'audace de me « tester », comme le font généralement toutes les grandes gueules du genre. 

J'ai réagi fermement, et cela a (presque) mis fin à son agression (il y a eu un autre incident qui a été réprimé de la même manière). Si je n'avais pas réagi rapidement, cet homme s'en prendrait toujours à moi, soit parce que ma gueule ou mon pays d'origine ne lui revenaient pas. 

À peu près à la même époque, en 2016, nous avons eu les débats des primaires républicaines, opposant Trump à un groupe de candidats plutôt aussi mauvais. Deux d'entre eux me viennent à l'esprit (Bush et Rubio), car ils avaient été abondamment insultés par Trump. 

Si Jebb Bush ou Marco Rubio avaient saisi Donald Trump par les revers du veston, l'avaient secoué violemment et ordonné de quitter la scène du débat sur-le-champ, les États-Unis et le monde n'auraient jamais été terrorisés par Trump et nous serions tous dans une bien meilleure situation aujourd'hui. 

Tout comme Biden, qui a eu l’idée imbécile de se présenter une seconde fois contre Trump, ces deux hommes portent une immense responsabilité historique et planétaire. Face à l'intimidation, il faut toujours tenir tête ! 

dimanche, novembre 30, 2025

Redéfinir grand âge et capacité de leadership

L'autre matin, j'écoutais sur notre radio publique nationale, James Clyburn, un élu de Caroline du Sud au Congrès américain, qui présentait son nouveau livre. Cet ouvrage mettait en lumière le parcours des huit premiers élus noirs de l'État, ayant siégé pendant et après la Reconstruction. 

À un moment donné, Clyburn, âgé de 85 ans, a été interrogé sur ses intentions politiques. Sa réponse fut quelque chose comme : « Je vais rencontrer ma famille fin décembre pour en discuter », sans toutefois exclure formellement toute nouvelle candidature. 

Cette déclaration, à la lumière de la décision de Nancy Pelosi de ne pas se représenter ou du fiasco qu’a causé le second mandat de Joe Biden, illustre l'inconscience de certains dirigeants face à leur âge, persuadés d'être irremplaçables et considérant leur expérience comme le seul critère valable. Je dois exprimer mon désaccord profond avec cette façon de penser. 

À presque 78 ans, et malgré une énergie physique et intellectuelle encore bien présente, je peux dire que, toutes choses égales par ailleurs, je suis toujours capable de faire beaucoup de choses, mais par à-coups beaucoup plus courts. Par exemple, j'apprends en ce moment l'espagnol et je suis complètement épuisé si j'enchaîne trop de leçons. 

Autrement dit, je me débrouille bien, mais je ne peux plus tenir la distance, ou plutôt, mon temps effectif est désormais considérablement réduit, tout comme une personne de mon âge voit son VO2 max chuter énormément. Cela signifie qu'au plus haut niveau, l'expérience d'un individu – aussi impressionnante soit-elle – ne peut compenser cette perte de productivité. 

Par conséquent, un président ou toute autre personne occupant une fonction exécutive, y compris celles de sénateurs et de députés, ne peut plus être exercé avec le même haut niveau de performance attendu que, par exemple, une personne dans la quarantaine ou jusqu’à la soixantaine. C'est là que l'idée reçue selon laquelle toute personne âgée peut occuper n'importe quel poste s'effondre. 

N'importe quel emploi, peut-être, mais pas pour très longtemps, et une mesure de sécurité serait de limiter l'âge des politiciens à 70 ou 75 ans maximum en tant qu'année d'expiration de leur mandat.

samedi, novembre 29, 2025

Les plus brillants et les plus naïfs ?

Souvent, ma femme me rappelle que 77 millions d'Américains ont voté pour Trump – un choix qui illustre la vulnérabilité de notre société face à la désinformation et aux discours superficiels. 

Ce nombre considérable de partisans de Trump, souvent mal informés, ne doit pas occulter l'existence d'Américains brillants, certes bien moins nombreux, mais qui n'en demeurent pas moins des figures de proue dans le monde. 

Si le système éducatif américain, du primaire au secondaire, n'est pas le meilleur au monde, les universités américaines ont, jusqu'à présent, fait figure de proue grâce aux investissements massifs consentis dans la recherche par les gouvernements précédents.

Ce fossé entre un système scolaire primaire et secondaire défaillant et des universités prestigieuses reflète les divisions au sein de notre électorat. Je ne comprends absolument pas pourquoi Trump et ses alliés s'attaquent avec autant de véhémence en tentant de démanteler le plus gros atout du système éducatif américain. 

Il est vrai qu'un système d'enseignement secondaire médiocre crée un terreau fertile pour former des individus crédules et dociles, qui, à leur tour, deviennent victimes de théories du complot ayant un effet destructeur sur une société avancée. 

C'est pourquoi un grand nombre de personnes se comportent comme si elles étaient réellement moins intelligentes. Une éducation de qualité est donc essentielle à une nation forte, et particulièrement pour ceux qui n'ont qu'un nombre limité d'années de scolarité. 

Il semblerait que l'approche élitiste privilégiée par les milliardaires qui dirigent aujourd'hui le gouvernement Américain et le Parti républicain, en s'attaquant à l'école publique, cherchant à affaiblir cette institution, la rendant beaucoup moins efficace et, ce faisant, menaçant la qualité de l'éducation pour les plus démunis. 

Cela démontre, s'il en fallait une preuve, à quel point nos dirigeants politiques et une grande partie de la société américaine sont devenus profondément hypocrites et bêtes car ils se tirent une balle dans le pied !

vendredi, novembre 28, 2025

Élections municipales

Le 4 novembre dernier, les habitants de Park City élisaient deux conseillers municipaux et un nouveau maire. Les conseillers furent connus le soir même, mais il a fallu attendre la fin de la journée du 24 novembre pour connaître qui serait le nouveau maire, les deux candidats, Ryan Dickey et Jack Rubin, étant au coude à coude. 

Après avoir recompté les bulletins, les autorités de Park City ont validé la victoire de Ryan Dickey, acquise de justesse, près de trois semaines après le jour du scrutin. 

Dickey, déjà conseiller municipal, est devenu maire avec seulement sept voix d'avance. Il en a obtenu 1 706, soit 50,1 %, contre 1 699, soit 49,9 %, pour Jack Rubin. 

Ce dernier avait demandé un recomptage la semaine précédente, après avoir mené une campagne intensive malgré son manque d'expérience en matière de gestion municipale. 

Ce type pensait pouvoir se faire élire en inondant la ville de pancartes électorales, en faisant de beaux discours et en critiquant sans cesse l'administration en place (Dickey siégeait au conseil municipal), le tout sous la couverture bien commode de n'avoir jamais rien accompli pour la ville. 

J’ai vu venir ce candidat de très loin en me souvenant qu'il avait déjà tenté, sans succès, de se faire élire comme républicain au Sénat de l'Utah. Son appartenance au Parti républicain et son soutien à Trump suffisaient à le disqualifier à mes yeux, preuve de son manque de discernement et de bon jugement en matière politique. 

Au final, le résultat fut très serré, démontrant ainsi que le nombre important de ses électeurs étaient, avant d’être critique, extrêmement influençables !

jeudi, novembre 27, 2025

Google, ses produits et ses clients

Google n'est pas seulement un géant de la collecte de données et de la publicité, l’entreprise vend également des produits tangibles comme des thermostats, smartphones, caméras de surveillance, etc. Pendant une douzaine d'années, nous avons utilisé des thermostats Nest, quelques mois avant que l'entreprise ne rachète la marque en 2014. 

Nos trois appareils ont parfaitement fonctionné jusqu'à fin octobre, date à laquelle j'ai reçu un courriel que j'ai ignoré : Google ne prendrait plus en charge les première et deuxième générations de ce produit. Il y a quelques semaines, alors que je réglais mon chauffage avant l'hiver, je me suis aperçu que je ne pouvais plus le faire, comme auparavant, depuis mon smartphone ou mon ordinateur. 

J'ai alors compris que je devais passer à la quatrième génération et à la caisse, à un prix préférentiel d'un peu moins de 490 dollars au lieu de 885 ! J'ai essayé de contacter Google pour connaître les détails de l'offre, mais j'ai gaspillé un temps précieux dans le labyrinthe de leur service client en ligne. Je me suis retrouvé bloqué, sans aucune solution. 

C'est ainsi qu'après avoir consulté divers forums et autres ressources en ligne, j'en suis arrivé à la conclusion que la direction de Google sait pertinemment que son service client est affreux. Pourtant, l'entreprise a toujours privilégié les centres d'aide en libre-service et les forums communautaires au détriment d'une assistance humaine directe, ce qui renforce mon impression d'un service « désespérant ». En orientant la plupart des utilisateurs vers son centre d'aide en ligne, 

Google se passe d'agents humains et réalise d'importantes économies. Avec des milliards d'utilisateurs sur Gmail, YouTube, Android et autres services, Google mise sur l'automatisation et la documentation plutôt que sur d'immenses centres d'appels. Par souci d'économie, la direction de Google a choisi d'investir dans une assistance automatisée et évolutive, plutôt que dans les modèles de service client traditionnels. 

Il s'agit d'un choix délibéré, et non d'une erreur, même si les problèmes complexes (réglementa, litiges de facturation, problèmes avec les appareils) laissent souvent les utilisateurs sans solution. Résultat : la plupart des clients se sentent abandonnés, surtout comparés à la concurrence qui propose une assistance humaine plus performante. 

La direction de Google sait que sa réputation en matière de support client est catastrophique, mais c'est un choix délibéré. ​​Ils ont privilégié l'échelle et l'automatisation au détriment du service humain, ce qui frustre de nombreux clients mais augmente leurs profits. 

Alors, que faire ? Désormais, je n'achèterai jamais rien chez Google. L'entreprise excelle uniquement dans la vente d'espaces publicitaires et l'exploitation des données clients, mais est totalement incapable de « jouer au marchant. »

mercredi, novembre 26, 2025

L'univers des connecteurs USB

Au fil des années, et plus particulièrement depuis l'acquisition de mon premier ordinateur en 1983, je me suis débrouillé tant bien que mal avec les différents types de connecteurs qui n’ont jamais cessé d’évoluer. J'ai fait de mon mieux pour les comprendre et m'y adapter. 

Puis sont apparus les connecteurs USB, qui veut dire « Universal Serial Bus ». Il ne s'agit pas d'une marque, mais d'une norme industrielle développée en 1996 pour les connexions et le transfert de données et d'alimentation entre appareils. Si j'évoque ce sujet, c'est parce que je viens de découvrir un connecteur USB inconnu, dont nous reparlerons à la fin de cet article.

Au début, j'utilisais le connecteur USB-B 2.0 pour mes caméras vidéo et mes disques durs externes. Puis, avec l'arrivée des iPad, nous sommes passés aux broches Lightning 8. Utilisateur de smartphones Android depuis toujours, j'utilisais le connecteur Micro B, et ma GoPro, ainsi qu'une multitude d'autres appareils électroniques, utilisant un mélange de Micro B et de Mini B. 

Naviguer dans cet univers était complexe, source d'erreurs et m'obligeait à emporter tout un arsenal de connecteurs différents en voyage. Ce n'est qu'en 2014, avec l'introduction du connecteur USB-C, que les choses ont commencé à s'organiser. Parallèlement, la puissance transmise par ces connecteurs n'a cessé d'augmenter, explosant même de façon exponentielle ces dernières années. 

C'est en fouillant dans une boîte de connecteurs que j'ai eu l'idée de me pencher sur ce sujet : j'en ai trouvé justement un connecteur qui ressemblait à un USB-C, mais qui ne rentrait pas dans la prise femelle qui m’a amené à écrire cet article. Après l’avoir bien examiné, j'ai vu deux petites protubérances sur le dessus qui bloquaient son entrée. 

J'ai approfondi mes recherches, soumis cette photo à plusieurs moteurs d'IA, et j'ai pu déterminer qu'il s'agissait d'un connecteur Mini-USB de type B, même s'il ressemblait de loin à un USB-C. Ce connecteur n'était pas réversible et datait probablement du milieu des années 2000 ; il était alors utilisé pour des appareils photo numériques, des lecteurs MP3, des disques durs externes ou des GPS. 

En résumé, il ne faut surtout pas le brancher de force sur un port USB-C, mais le mettre soigneusement de coté ou le jeter à la poubelle ! Vous savez maintenant tout ce qu'il faut savoir sur l'univers des USB !

mardi, novembre 25, 2025

L'amitié américaine est-elle transactionnelle ?

Pour ma part, je compte bien plus de vrais amis en Europe, que j'ai quittée il y a 48 ans, qu’aux États-Unis. Je ne peux m'empêcher de penser que cela tient au fait que, sur le vieux continent, les amitiés se développent et perdurent grâce à une appréciation mutuelle et directe, plutôt que par intérêt professionnel ou autre, qui résiste moins à l'épreuve du temps et à l'évolution personnelle. 

De fait, de nombreux observateurs et études semblent indiquer que les amitiés américaines ont tendance à être plus compartimentées et transactionnelles que leurs homologues européennes, souvent façonnées par la mobilité, l'individualisme et les réseaux professionnels. Cette perception (qui rejoint la réalité) montre que les Américains font souvent la distinction entre « amis du travail », « amis de chasse ou de pêche », « amis d'école », etc., chaque relation étant liée à un contexte bien précis.

Cela limite la profondeur émotionnelle et la durée de l'amitié. Enfin, l'immensité du pays engendre une forte mobilité géographique. Les gens déménagent pour le travail, les études ou par choix, ce qui perturbe les amitiés de longue date et favorise les relations fonctionnelles et éphémères. 

Bien sûr, il y a l'individualisme et l'autonomie, si chers à la culture américaine, qui nuisent à la pérennité des amitiés et les rendent souvent inconfortables, voire pesantes. Les milieux professionnels et sociaux américains encouragent également les relations fondées sur des avantages mutuels, privilégiant l'utilité à l'intimité émotionnelle. 

À l'inverse, la plupart des cultures européennes, et les sociétés latines en particulier (comme la France), cultivent des amitiés ancrées dans une histoire et un territoire partagés. La moindre mobilité géographique des Français explique que leurs amitiés durent souvent des décennies, nourries par des expériences et une vie communes. La pression sociale pour se constituer un réseau ou maintenir une image publique est également moindre. 

Les amitiés se construisent souvent lentement, avec moins de liens, mais qui restent profonds. Dans des cultures comme la France, l'Italie ou même l'Allemagne, les amitiés impliquent souvent la famille, le soutien émotionnel et des conversations philosophiques, au-delà d’activités partagées. Ce modèle risque bien sûr d’évoluer vers une forme d'américanisation. 

On pourrait dire « En Europe, l’amitié est un ragoût mijoté, riche et nourrissant. En Amérique, elle ressemble souvent davantage à la restauration rapide : remplissante, mais éphémère »

lundi, novembre 24, 2025

Rob Mucci, 1943-2025

Rob et moi nous sommes rencontrés lorsque j'ai rejoint Lange USA en juin 1982. Il était le représentant Lange pour la Nouvelle-Angleterre depuis le milieu des années 70, à l'époque de Garcia, et était basé à Boston. Outre les chaussures de ski Lange, il représentait également les produits Barrecrafters (porte-skis pour voitures). 

Lorsque Lange a fusionné avec Dynastar, il a aussi représenté cette marque de skis et vendu les deux produits jusqu'à sa retraite en 2004. 

En 2016, lui et sa femme Siggy ont déménagé à Naples, en Floride, où il jouait au golf, organisait des tournois et travaillait dans le secteur du tourisme local, tandis que son épouse faisait du bénévolat. Ils étaient mariés depuis plus de quarante ans. 

Au fil des ans, je suis resté en contact régulier avec Rob. Il aimait la vie, adorait se remémorer le bon vieux temps et nous riions beaucoup à chaque fois que nous nous retrouvions au téléphone. Il savait rendre n'importe quelle anecdote hilarante ! 

Au début de l'été, j'avais essayé en vain de le joindre par téléphone et par courriel. Mi-novembre, j'ai réessayé, mais sans succès. Craignant un gros problème, j’ai finalement appris qu’il était décédé en juin. Il va beaucoup me manquer, et je suis sûre que tous ceux qui l'ont connu le regretteront aussi.

dimanche, novembre 23, 2025

Le chemin BIEN fréquenté

Dans son fameux livre de 1978, « Le chemin le moins fréquenté », Scott Peck utilise un titre métaphorique pour désigner le choix d'une façon de vivre non conventionnelle. L'ouvrage explore les thèmes de l'amour, des relations et de la croissance spirituelle à travers la discipline, la responsabilité, la vérité et l'équilibre. 

L'expression elle-même symbolise un choix indépendant et moins conventionnel, témoignant d'une grande individualité, et s'inspire du poème de Robert Frost, « Le chemin qu’on ne prend pas ». J'ai lu ce livre, mais mis à part ce qui précède, je n'en retiens aucun élément particulièrement marquant. 

Je dirai simplement aujourd'hui que « la route la moins fréquentée » a une connotation d'exclusivité ; elle n'est certainement pas destinée au grand public, mais à une élite restreinte qui peut se le permettre, tant en matière de temps que de ressources. 

Autrement dit, je n'avais ni le temps ni l'argent pour faire l'aller-retour en 2CV Citroën entre mon village haut-savoyard de Montriond et Kaboul ! En réalité, j'ai fait exactement le contraire et j'ai exploré en profondeur les chemins qui se sont présentés à moi ou qui, de temps en temps, m'ont été offerts. Cela donne à l'expression « avoir bien voyagé » un sens de plénitude, de présence et de gratitude. 

Cela montre aussi que bien voyager n'est pas réservé aux privilégiés, mais accessible à quiconque s'engage à tirer le meilleur parti de ce qui se trouve à sa portée. Dans le cas de Robert Frost, il y avait deux chemins divergents, et il s'agissait donc de choisir. Mon « chemin bien voyagé » est une question de réponse. Je n'ai pas choisi la voie la plus rare mais j'ai simplement honoré les chemins qui m'étaient proposés. Une nuance subtile : il s'agissait moins de défiance que de responsabilité. 

Je peux simplement dire qu’à aucun moment de ma vie, j’ai négligé quoi que ce soit. J'y pensais il y a de cela quelques jours en me réveillant. C'est tout à fait vrai. J'ai saisi la moindre opportunité pour la faire fructifier, sans jamais en négliger une seule. Dès mon enfance, ayant appris la valeur de la rareté, j'étais déterminé à mettre à profit le moindre coup de pouce reçu. Finalement, cette stratégie a parfaitement fonctionné et continue de me porter chance. 

Rien n'est trop insignifiant, rien n'est trop petit. Je veille simplement à apprendre à tirer le meilleur parti des opportunités qui se présentent à moi, avant même d'envisager de m'aventurer sur ces rares chemins moins fréquentés. Je pourrais conclure en disant que les voies les plus fréquentées, donc les plus banales, ne sont pas synonyme de nouveauté, mais de profondeur. 

C'est l'art de parcourir des sentiers familiers avec une attention particulière, de trouver l'abondance dans la rareté et de prouver que le sens profond ne réside pas dans la rareté du chemin, mais dans la manière dont on le parcourt.

samedi, novembre 22, 2025

Si j'étais entraîneur de ski …

C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai vu les premières courses de Coupe du Monde de la saison et j'ai été émerveillé par l'incroyable talent des athlètes. Au-delà de leur manière particulière de skier, souvent dictée par leur morphologie, existe-t-il un indice visible permettant de distinguer les meilleurs skieurs ?

Je dirais que cela se perçoit dans la façon dont chaque athlète gère sa vitesse et ralentit. On le remarque à travers les projections de neige et de glace que leurs skis soulèvent, notamment dans les sections les plus raides et sinueuses du parcours. 

D'après mes observations, c'est le seul domaine où l'on peut déceler des différences tangibles. Alors, je me pose la question : « Quel meilleur conseil donnerais-je à ces skieurs quasi parfaits si j’étais leur entraîneur ? » 

Je pense que je leur dirais quelque chose comme ça : « Garde tes skis aussi à plat que possible et laisse-les gagner de la vitesse. Ensuite, lorsque tu vas très, très vite, ton objectif principal sera de franchir toutes les portes. Concentre-toi uniquement sur cet aspect et considère-le comme l’ultime défi ! » 

Êtes-vous d'accord avec ce conseil ou pensez-vous qu'il est beaucoup trop simpliste ?

vendredi, novembre 21, 2025

Où est la neige ?

La semaine dernière, on attendait de la neige, mais celle-ci a boudé Park City et ses montagnes, avec une météo obstinément douce pour la saison. Cela m'a rappelé deux facteurs clés : précipitations et températures. 

Pour avoir de la neige naturelle, il faut les deux, et en l'absence de précipitations, il faut du froid pour produire en dernier recours la neige artificielle. Sans froid, alors c'est la catastrophe, et cette nouvelle réalité pourrait bien confirmer que le réchauffement climatique s'installe lentement. 

Alors, à quoi faut-il s'attendre ? À une hausse continue des températures moyennes et, par conséquent, à une élévation de la limite des chutes de neige, ce qui signifie des saisons de ski beaucoup plus courtes et un avantage persistant pour les stations situées en très haute altitude, comme c'est le cas aujourd'hui dans l'hémisphère sud où la saison de ski se limite désormais à trois mois par an. 

Si cela se produit, espérons que ce changement soit progressif et s'étale sur de très nombreuses années !

jeudi, novembre 20, 2025

Quand une plaque était le futur de Look ...

Quand j’ai débuté en qualité de chef de produit chez Look, à l'automne 1975, le ski freestyle faisait fureur en Amérique du Nord. Les champions skiaient avec les fixations à plaque Americana, Besser et Gertsch, ou encore des variantes comme la plaque rétractable Burt, les fixations Spademan qui serraient la chaussure de ski sur les côtés ou Moog, un gros boîtier placé sous la chaussure. 

Tout récemment, suite au décès de Robert Redford, des extraits de « La descente infernale », son fameux film de ski, ont été rediffusés un peu partout. 

On le voyait avec ses skis Head JCK rouges équipés de fixations… Gertsch, prêt à affronter la descente du Lauberhorn, alors que l’équipement « de rigueur » étaient Look Nevada et Marker ! Quel placement de produit audacieux ! 

Joe Jay Jalbert (un coureur de l'Université de Washington) était la doublure de Redford pour les scènes de course. Il s'occupait également des prises de vue sur neige. Ce film allait lancer Jalbert dans une carrière de réalisateur, principalement axée sur les films de ski. 

Chez Look, il y avait Bernard Monod, responsable de la promotion, passionné de ski freestyle et de fixations à plaques. Il avait remué ciel et terre pour que le bureau d’études de l'entreprise développe sa propre plaque. Look n'étais pas le seul à réagir de manière impulsive : Salomon avait aussi développé sa version de plaque, produite en série limitée. 

J'ai eu l'occasion de skier sur celle-ci en février 1976 grâce à mon ami Michel Duret, qui m'avait permis de l'essayer, mais ce modèle fut très vite abandonné par le fabricant annécien. En revanche, Look a persévéré avec sa plaque LK5 qui malgré quelques idées originales était une aberration en termes de poids et de fonctionnalité. 

Elle fut néanmoins intégrée dans la gamme 76/77. Je me souviens que mon collègue Jean Barbier et moi-même l’avions testée à Val d'Isère en décembre 1975 sans bons résultats, et aussi d'en avoir monté une paire sur mes skis pour le stage de quatre semaines de moniteurs de ski « National » en janvier 1976 à Chamonix, signe d’un jugement discutable à l'époque, mais qui ne m’a pas empêché de décrocher le diplôme ! 

La LK5 n'a survécu qu'une seule saison avant d'être rapidement abandonnée, marquant la fin de la « fièvre des plaques » chez Look.

mercredi, novembre 19, 2025

Comment la cataracte s’opère-t-elle ?

Comme la plupart des patients, ma femme était très anxieuse avant son opération de la cataracte. Le principe consiste à remplacer le cristallin naturel opacifié par un implant intraoculaire (IOL) transparent. L’intervention implique d’anesthésier l’œil, de pratiquer une petite incision, d’utiliser des ultrasons pour fragmenter le cristallin opacifié et d’aspirer les fragments avant d’insérer le nouvel implant. 

Dans un premier temps, l’œil est anesthésié à l’aide de gouttes ophtalmiques et parfois d’un gel ou d’une injection afin de garantir une intervention indolore. Une très petite incision est pratiquée sur le côté de la cornée pour accéder au cristallin naturel. Une sonde à ultrasons est alors utilisée pour fragmenter le cristallin opacifié en petits morceaux. 

Certains chirurgiens peuvent utiliser un laser pour faciliter la fragmentation du cristallin opacifié, qui est ensuite aspiré à travers l’incision. Un implant intraoculaire (IOL) permanent, en plastique, est plié et inséré par cette même incision. Une fois dans l’œil, il se déploie pour remplacer le cristallin naturel. L'incision se referme souvent d'elle-même du fait de sa petite taille. 

L'intervention est rapide, durant généralement 5 à 10 minutes, même si la durée totale du rendez-vous est un peu plus longue. Le patient rentre généralement à la maison quelques minutes plus tard. La cicatrisation prend plusieurs semaines et le patient doit utiliser des centaines de gouttes ophtalmiques pour prévenir les infections et l'inflammation. 

Le port d'une coque oculaire en plastique est également recommandé pendant les deux premières nuits. Maintenant que vous savez à peu près tout sur la procédure, n’hésitez pas à vous faire opérer si le besoin s’en fait sentir. 

Ma femme n'a eu aucun problème et mon ophtalmologue m'a dit que je devrais attendre encore 10 ans avant d’y avoir droit. J'ai protesté en répliquant : « D’ici là, je ne serai peut-être plus vivant ! » 

mardi, novembre 18, 2025

C’est quoi la cataracte ?

Aujourd'hui, nous allons parler cataracte, plus particulièrement de l’affection oculaire, pas des cataractes du Nil. Ma femme s’est récemment fait opérer de la cataracte en début de mois. Pour ceux qui sont jeunes et qui ne s'y intéressent pas vraiment, la cataracte est l'opacification du cristallin, la lentille naturelle de l'œil, qui entraîne une vision floue ou trouble. 

Sans traitement, la cataracte peut évoluer vers une perte de vision importante, voire une cécité complète. La gravité de cette affection explique pourquoi, dès le VIe siècle, Asharia Sushruta, un indien qu’on appelle aussi « Le père de la chirurgie » , s’était déjà mesuré à cette opération. 

En 1747, Jacques Daviel, chirurgien ophtalmologiste du roi de France, réalise la première extraction réussie du cristallin. Sa technique novatrice, qui consistait à pratiquer une incision pour retirer le cristallin opacifié, a jeté les bases de la chirurgie moderne de la cataracte. 

Il a fallu attendre 1949 pour que l'ophtalmologiste anglais Sir Harold Ridley présente la première lentille intraoculaire (LIO) implantable après extraction de la cataracte. En 1967, l'Américain Charles Kelman a introduit la phacoémulsification, une technique encore utilisée aujourd'hui qui utilise des ultrasons pour fragmenter et extraire le cristallin. 

Enfin, Thomas Mazzocco, également Américain, a mis au point et implanté la première LIO pliable en 1985. Aujourd'hui, les meilleurs centres de chirurgie de la cataracte sont les hôpitaux américains de renommée internationale, mais aussi la Turquie, la Corée du Sud, la République tchèque et d'autres pays asiatiques proposent également d'excellentes options. 

Demain, nous verrons comment se déroule l'intervention …

lundi, novembre 17, 2025

Plus un seul problème qui m’épouvante …

Lors de notre promenade matinale, nous avons croisé la balayeuse municipale de Park City et ma femme m'a demandé si je devais travailler, j'aimerais conduire ce gros camion. J'ai réfléchi un instant et j'ai répondu : « Cela m'ennuierais, je préférerais résoudre des problèmes ; d'ailleurs, ces temps-ci, il n'y a pas un seul problème qui ne me donne pas un énorme plaisir à essayer de résoudre … » 

Ma réponse m'a fait réfléchir et je me suis souvenu que pendant la majeure partie de ma vie active, j'étais submergé par ce qui me semblait être une succession de problèmes insolubles. Depuis ma retraite, cette perspective a radicalement changé et aujourd'hui, j'adore résoudre des problèmes et je dois humblement admettre que je m’en sors plutôt bien. 

La retraite m'a donné l'occasion de considérer les défis non pas comme des fardeaux, mais comme des énigmes qui valent la peine d'être résolues. J'ai donc changé ma perspective et j’ai pu aborder les choses différemment avec ce nouveau regard. Je suis passée de la perception des problèmes en tant que menaces à celle des problèmes en tant que trésors. 

En jetant un regard rétrospectif sur ma vie, je dois admettre que j'ai appris bien plus à travers toutes les adversités, défis obstacles rencontrés en chemin que par la réalisation sans accroc de mes projets. Mes échecs m’ont beaucoup plus appris que mes succès. Les problèmes constituent des leçons inestimables qui libèrent une multitude d'expériences, de connaissances et, au final, une grande satisfaction. 

C'est ce que beaucoup appellent « l'école de la vie ». Si j'avais eu cette vision du monde il y a un demi-siècle, mon succès aurait été fulgurant, mais, encore une fois, nombreux sont ceux qui pourraient en dire autant ! C'est juste quand la sagesse se manifeste qu’elle se met à nous récompenser. Je n’apprécierai pas tout ça aujourd'hui si je ne m’était pas frotté aux problèmes pendant les décennies précédentes. 

Vous voyez donc maintenant pourquoi je commence à soupçonner la présence d’un trésor caché à l’intérieur de chaque problème, aussi épineux qu’il apparaisse …

dimanche, novembre 16, 2025

Pour tous, les Tesla ?

Après avoir conduit une Tesla pendant plus de trois ans et demi, je suis toujours aussi satisfait de la voiture, exception faite, bien sûr, du comportement d'Elon Musk. Maintenant, mis à part son prix élevé, posséder et conduire une Tesla est-il à la portée de tous ? J'en doute fort. 

Il y a quelques jours, je lisais un article sur Hertz, la société de location de voitures, qui se séparait d'une partie de sa flotte de Tesla. L'entreprise en avait probablement acheté bien plus que nécessaire. Louer un véhicule électrique à quelqu'un qui n'en a jamais possédé, ni même utilisé un, implique une période d'accoutumance plutôt musclée. 

Les habitués des voitures thermiques qui louent une Tesla pour quelques jours, que ce soit pour affaires ou pour des vacances, doivent se familiariser avec une interface omniprésente, mais qui demande un certain temps d'apprentissage. 

Repensez à vos premiers contacts avec un ordinateur, une tablette ou un smartphone, si vous n'êtes plus adolescent. Vous vous souvenez sans doute de la désorientation et de la gêne ressenties au début ? Non seulement cela, mais en plus, il vous faut aussi télécharger des applications pour faire fonctionner la voiture, comprendre les principes de rechargement et d’autonomie ainsi que configurer des cartes de crédit pour les paiements, et la liste est longue … 

C’est beaucoup plus simple si vous avez entre 25 et 50 ans, et la facilité d’assimiler ces tâches complexes diminue considérablement après ces tranches d’âge. L’expérience exige un vif désir d’apprendre activement, de se mettre l’écran de commande dans la tête, de comprendre les applications, de mettre en place les paiements et de penser à conduire plus efficacement. 

En résumé, si vous ne possédez pas et ne conduisez pas déjà une Tesla, n’êtes pas très à l’aise avec la technologie et avez plus de 70 ans, préparez-vous à être submergé par la complexité et tout l’apprentissage qu’exigent les Tesla même sous leurs apparences extrêmement minimalistes.

samedi, novembre 15, 2025

La « magie » des cartes de crédit (Deuxième partie)

Je me suis longtemps demandé quel mécanisme finançait la « magie » des miles de fidélité ou les remboursements de 1, 2 voire 3 % offerts par tant de cartes de crédit aux Américains. J'ai toujours supposé que ce cadeau du ciel n'était pas payé par les mauvais payeurs comme moi qui remboursent intégralement leur carte chaque mois, mais par les « pigeons » qui ne peuvent jamais rembourser la totalité de leur solde (appelés titulaires d'un solde renouvelable). 

C'est tout à fait exact si l'on inclut également les commissions d'interchange facturées aux commerçants et parfois les frais annuels. En clair, cela signifie que les personnes endettées et les commerçants subventionnent indirectement les avantages dont bénéficient les mauvais payeurs qui remboursent intégralement. Certes, les récompenses des cartes de crédit, qu'il s'agisse de remises en argent, de points ou de miles de fidélité, ne sont pas magiques. 

Leur financement repose sur quelques sources de revenus clés, à commencer par les crédits renouvelables. Les titulaires de ces cartes reportent leur solde d'un mois à l'autre et paient des intérêts, souvent entre 15 et 25 %, générant ainsi des revenus considérables pour les émetteurs. En 2025, environ 45 % des détenteurs de cartes de crédit américains remboursaient intégralement leur solde chaque mois, tandis que 60 % reportaient leur solde et payaient des intérêts.

Seulement 9 % remboursaient « autant que possible », et 13 % ne faisaient que le paiement minimum. Cela signifie que moins de la moitié des Américains utilisent des cartes de crédit sans payer d'intérêts, alors que la majorité contribue aux revenus qui financent les programmes de fidélité, les bénéfices des banques et les avantages réservés aux titulaires de cartes. Mes cartes Visa et American Express affichent des taux d'intérêt de départ respectifs de 19 % et 20 %, avec un plafond de 27 % et 29 %. Comme je l'ai toujours pensé, ces taux usuraires constituent la principale source de revenus des banques. 

Il y a bien sûr la commission prélevée par le commerçant (de 1,5 % à 3 % par transaction) sur le réseau de cartes (Visa, Mastercard, etc.). Les cartes haut de gamme comme American Express, offrant des récompenses importantes, facturent souvent des frais annuels allant de 95 $ à 695 $, voire plus. À cela s'ajoutent les frais de retard, les frais de transaction à l'étranger et les frais de retrait d'espèces. Enfin, les programmes de fidélité aériens constituent un cas particulier : les compagnies aériennes vendent leurs miles en gros aux banques, généralement à 1 ou 2 centimes le mile. 

L'émetteur de la carte de crédit les propose ensuite comme récompenses, et les compagnies aériennes réalisent un profit immédiat, car les coûts d'échange varient et elles bénéficient des miles non utilisés et des dépenses liées à la fidélité. Il va sans dire que ces programmes de fidélité profitent de manière disproportionnée aux utilisateurs à hauts revenus, car ils faussent les prix et encouragent l'endettement des consommateurs les plus vulnérables. 

En conclusion, mon utilisation rigoureuse des cartes de crédit est récompensée, mais le système est financé de manière injuste par ceux qui paient des intérêts et par les commerçants qui répercutent les coûts sur tous les consommateurs. C'est un écosystème ingénieux, mais non sans ses paradoxes moraux et économiques.

vendredi, novembre 14, 2025

La « magie » des cartes de crédit (Première partie)

Les cartes de crédit qui remplissent nos portefeuilles modernes sont une autre invention américaine datant de 1950. Elles furent développées par Frank McNamara, qui avait imaginé la carte « Diners Club » après avoir oublié son portefeuille au restaurant. Cette première carte était en carton utilisable dans divers restaurants, et l'idée a fait son chemin à partir de là. 

American Express et Bank of America avec Visa (toutes deux en 1958) ont introduit leurs propres cartes, suivies par MasterCard en 1966 et la carte de crédit Carte Bleue introduite en France en 1967 par cinq grandes banques : BNP Paribas, Crédit Lyonnais, Société Générale, Crédit Commercial de France et CIC.  

Aux États-Unis, les opérations de cartes de crédit sont implantées dans le Dakota du Sud, car cet État ne plafonne pas les taux d'intérêt. De ce fait, l’administration des cartes de crédit se font dans cet État, où elles peuvent appliquer d’importants taux d'intérêt. Le terme « carte de crédit » englobe souvent à la fois les cartes de crédit et les cartes de débit. En réalité, ces dernières sont les plus utilisées en dehors de l’Amérique du nord. 

Pour ceux qui n'ont pas accès aux cartes de crédit, celles-ci permettent de payer les achats en plusieurs fois, mais à des taux d'intérêt très élevés. Aujourd'hui, environ les trois quarts des Nord Américains utilisent des cartes de crédit, et bien qu'ils possèdent également des cartes de débit, ils les utilisent plus rarement. À l'échelle mondiale, les cartes de débit dominent, notamment en Asie, en Europe et en Afrique, où le taux de pénétration des cartes de crédit est nettement plus faible. En Asie, les paiements par carte de débit et les paiements mobiles prédominent. 

En Afrique et en Amérique latine, c’est la même chose en raison d'un accès limité au crédit. En Europe, l'utilisation est mitigée ; les cartes de débit sont plus courantes dans des pays comme l'Allemagne et les Pays-Bas. De plus en plus, il existe des cartes de crédit proposant des options de paiement échelonné, similaires au « crédit renouvelable » américain. En France, les cartes de crédit incluent souvent des fonctionnalités de « crédit renouvelable », permettant aux utilisateurs de payer en plusieurs mensualités. Cependant, les taux d'intérêt sont plafonnés par la loi, et le taux d'usure actuel pour le crédit à la consommation dépasse les 21,5 %. 

En Allemagne, les cartes de crédit exigent généralement un remboursement mensuel intégral, mais certaines banques proposent des plans de paiement échelonnés. Les taux d'intérêt sont réglementés par la législation. En Espagne et en Italie, les options de paiement échelonné sont courantes, notamment pour les achats importants. De nombreuses banques proposent des plans de remboursement flexibles avec des mensualités fixes. Les taux d'intérêt varient, mais sont soumis à la législation du pays. 

Cependant, aux Pays-Bas, les cartes de crédit sont moins répandues et les paiements échelonnés sont rares. Les consommateurs néerlandais privilégient les cartes de débit et les virements bancaires, évitant ainsi les achats à crédit. La Suisse constitue un cas intéressant : bien qu'environ 76 % des adultes suisses possèdent une carte de crédit, ils préfèrent toujours utiliser les cartes de débit et les paiements en espèces en raison de leur forte préférence pour l'argent liquide et de son acceptation généralisée. 

Les Européens sont plus réticents à l'endettement que les Américains, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas où les paiements échelonnés sont souvent liés à des achats spécifiques, et non à des soldes renouvelables généraux. Google Wallet (aujourd'hui Google Pay) a été lancé en 2011 et Apple Pay en octobre 2014, tous deux basés sur les cartes de crédit et permettant aux utilisateurs de payer avec leur smartphone. Plus récemment, les services « Achetez maintenant, payez plus tard » (BNPL) comme Klarna, gagnent en popularité et proposent des mensualités structurées et sans intérêts : une alternative moderne aux cartes de crédit traditionnelles. 

Venmo, qui ne repose pas sur les cartes de crédit mais prélève directement sur les comptes bancaires, est apparu en 2009 comme service de paiement entre particuliers. Dans de nombreuses régions du monde, les cartes de débit et les paiements mobiles restent privilégiés en raison des mentalités craignant l'endettement, l'infrastructure bancaire et les efforts d'inclusion financière. 

Demain, nous verrons le coté beaucoup plus sombre de ces instruments de paiement avec leurs dangereux taux d'intérêt financier ou ces programmes addictifs que sont l'accumulation des miles et autres points pour obtenir des voyages gratuits et des surclassements dans les transports aériens ...

jeudi, novembre 13, 2025

Sous Trump, le temps semble interminable !

Comme beaucoup de personnes de mon âge, j'ai l'impression qu'en vieillissant, le temps passe beaucoup plus vite. Sauf que ces dernières années, sous Trump, les horloges semblent tourner au super ralenti. Je dois avoir du mal avec son style de gouvernement et, comme un adolescent impatient d'être libre et indépendant, j'aspire à plus de normalité dans le fonctionnement de notre Maison Blanche et à une atmosphère moins pesante. 

Pourquoi avons-nous l'impression que le temps n'avance pas, ou au contraire, qu'il file à toute vitesse ? Il semble que le temps paraît plus lent pendant les périodes de stress ou de forte charge émotionnelle, car notre cerveau traite davantage d'informations et est submergé d’épisodes émotionnels intenses, tandis que la routine et les expériences familières donnent l'impression que le temps passe plus vite. 

Les turbulences politiques, comme celles que nous vivons sous Trump, exacerbent les émotions et perturbent notre rythme habituel. Il est évident que, plus jeunes, notre perception du temps n'est pas fixe, mais façonnée par les émotions, la nouveauté, l'attention et la formation des souvenirs. Avec l'âge, les nouvelles expériences se font plus rares. 

Notre quotidien devient plus prévisible et notre cerveau compresse les souvenirs répétitifs, donnant l'impression que les mois, voire les années, ont filé à toute vitesse. À l'inverse, l'enfance et le début de l'âge adulte sont riches en « premières fois » : premier jour d'école, premier amour, premier emploi, premier voyage… Autant d'instants qui créent des souvenirs précieux. Plus tard, ces expériences se font plus rares, et avec le recul le temps semble avoir passé trop vite. 

Il est vrai aussi que face à des événements intenses ou perturbants (comme des bouleversements politiques), notre attention est plus soutenue, ce qui ralentit notre horloge biologique, car notre cerveau traite davantage de stimuli. On pourrait dire que la familiarité accélère le temps, tandis que la perturbation le ralentit. Si les événements politiques sont chaotiques ou épuisants, ils interrompent notre rythme, tout comme on attend la fin d'un orage. 

Comme je l'ai mentionné plus haut, nous sommes comme un adolescent en quête de liberté, émotionnellement « bloqué », à regarder l'heure et à aspirer au changement. Cet état d'esprit étire notre perception du temps. À l'inverse, lorsque nous sommes absorbés par une activité enrichissante ou agréable, nous perdons la notion du temps. C’est pourquoi aller skier, prendre des vacances, se consacrer à un travail créatif ou avoir des conversations profondes semblent filer sans qu’on puisse s’en apercevoir. Les activités positives compriment le temps ; la peur, l’ennui ou l’anxiété l’allongent. 

Des études montrent également que les niveaux de dopamine, qui influencent la motivation et le plaisir, affectent aussi la perception du temps. Un faible taux de dopamine (souvent lié au stress ou à l’insatisfaction) peut donner l’impression que le temps patine sur place. Un climat politique oppressif ou chaotique peut subtilement altérer notre équilibre neurochimique – non seulement notre humeur, mais aussi notre perception du temps elle-même. 

Je préférerais vivre dans un monde où le temps file très vite. Sans Trump, bien sûr !

mercredi, novembre 12, 2025

Ce que m’a rappelé le vol du Louvre

Alors que l’enquête sur le vol du Louvre est toujours en cours avec trois des quatre suspects arrêtés et aucun bijou volé retrouvé, ce qui continue de me frapper est la simplicité et l’évidence même de sa stratégie. 

Cela démontre au monde entier, et bien au-delà du crime que représentent les faits, que dans l’univers de la créativité, il se trouve toujours une manière plus simple et plus évidente d’accomplir les choses, ce qui devrait être une source d’inspiration pour ceux qui aspirent à l’innovation et à l’amélioration. 

Il ne s’agit pas seulement d’une leçon sur l’audace motivée par la cupidité, mais d’une parabole bien plus large sur ce qu’est la créativité. 

On nous rappelle sans cesse que les solutions les plus élégantes se trouvent souvent juste sous nos yeux. Voilà qui devrait encourager les inventeurs et les tous ceux qui cherchent à résoudre des problèmes : le chemin à suivre n’est peut-être pas le plus complexe, mais le plus élémentaire et le plus direct. Inventer, c’est avant tout résoudre un problème. 

Mais le génie ne réside pas seulement dans cette résolution, mais plutôt sous la forme que prendra celle-ci. La différence entre une solution astucieuse et une solution révolutionnaire tient souvent à la simplicité. Du Velcro au rouleau de papier toilette, des Post-it aux valises à roulettes, certaines des inventions les plus révolutionnaires paraissent, avec le recul, d'une évidence presque gênante. 

Ce qui manque, c'est le contraire de la complexité, donc l'imagination. Le courage de voir la solution toute simple que personne d'autre n'a remarquée. Alors, que vous conceviez un produit, écriviez une histoire ou planifiiez un braquage (métaphoriquement, bien sûr), cherchez toujours le chemin le plus direct, celui qui « coule de source » entre le point A et le point B.