jeudi, juin 15, 2000
L'école est finie!
Le 6 Mai dernier, nous nous rendions à Logan pour la remise du diplôme de fin d'études de Thomas et les cérémonies de promotion. Une fois de plus, quatre ans venaient de s'écouler à une vitesse effrayante. En terminant ses premières années d'université avec mention, Thomas se trouve désormais prêt à aborder une nouvelle phase de sa vie. Les festivitées étaient fort bien organisées et était pour toute la famille Lanvers une excellente occasion de se retrouver dans cette petite ville universitaire qui se trouve à deux heures de route de Park City. L'an prochain Thomas se rapprochera pour commencer ses deux années de maîtrise en histoire médiévale à l'universite de Salt Lake City. Dans l'intervale, Thomas travaille à l'hôtel Marriott près de cette même université où il est chasseur et conduit la navette emmènant les clients en ville ou à l'aéroport. Ce travail lui permettra de subvenir en partie à ses besoins tout au cours de ces prochaines années scolaires. A peu près un mois plus tard, ce Vendredi 9 Juin, c'était au tour de Charlotte de participer à la remise des diplômes de fin d'études au Lycée de Park City. Comme Thomas l'avait fait quatre ans plus tôt, sa soeur participait à cette cérémonie à la fois sympatique et émouvante marquant ainsi le passage du monde de l'adolescence à celui des jeunes adultes. Après la remise de son diplôme, la photos traditionnelle et les effusions de rigueur, succès en compagnie de ses amis et de Miyuki jusque très tard dans la nuit. Avant de prendre le chemin de la Côte Est en Septembre, Charlotte travaille à "Habitat pour l' humanité", une organisation à but non lucratif s'occupant de loger des personnes défavorisées. Ces cérémonies scolaires et les transitions qu’elles évoquent présagent de grands changements et ne sont pas sans évoquer un brin de nostalgie. Le temps passe en effet bien trop vite, et dans moins de trois mois, Miyuki, Charlotte et Thomas nous auront vite quittés et nous nous retrouverons seuls. Cette semaine nous avons mis notre maison en vente, et dès qu’un acquéreur se présentera, nous opterons pour une demeure mieux adaptée à nos nouveaux besoins.Charlotte est allée fêter son
Miyuki sur le départ
Dans moins d'un mois, Miyuki Akashi reprendra le chemin du Japon après être restée pendant près de onze mois en notre compagnie. Après avoir rencontré de nombreuses difficultés avec l’anglais au début de son séjour, elle a heureusement très bien surmonté les difficultés et a maintenant atteint un niveau ou elle peu enfin parler couramment et tout comprendre. Son séjour avec nous s'est parfaitement bien passé et elle avoue volontiers que le Japon et sa famille ne lui ont guère manqués. Sans doute son chien "Kuma" est l’être dont la présence lui aura fait le plus défaut. Déjà, les futurs projets de notre fille adoptive incluent une visite très prochaines aux Etats-Unis!
Et le ski dans tout cela?
Je manque rarement de vous soûler avec mes histoires de ski, de neige et de montagne. Cet hiver ne fut cependant pas spectaculaire. Tout d'abord, la saison allait avoir beaucoup de mal à se mettre en train: Pas de neige en Décembre, la "crise" du millénaire et une grippe sévère tournant en bronchite a la fin de l'année devaient contribuer à brider mon élan de skieur fanatique. Résultat: 35 jours de ski au lieu de 54 l'an passé et la moitié du dénivelé! Le coté positif de ce bilan devait intervenir lors de mon voyage d'Avril en Haute-Savoie au cours duquel j'avais la chance de beaucoup skier avec mon neveu Yves, Thomas Chauplannaz, Denys Trombert et ma soeur Denise. Les conditions, bien que très variables a cette époque de l'année, étaient cependant excellentes et ces quelques jours passèrent helas beaucoup trop vite.
Compte à rebours
Dans 602 jours, Park City accueillera les Jeux Olympiques. L'impact immédiat sur notre petite communauté se traduit par des travaux publics d’une ampleur sans précédent. Dans la vallée de Salt Lake City, l'élargissement de l'Autoroute I-15 qui relie Los Angelès au Montana se poursuit depuis maintenant plus de deux ans et devrait être terminée l'été prochain. Le nombre de voies dans chaque direction va passer de 4 à 7 sur la section où la circulation est la plus importante. Se rendre à l'aéroport de Salt Lake est chaque fois une aventure nouvelle avec de nombreuses déviations qui ne cessent pas de changer. Plus près de chez nous, à quelques 10 kilomètres de la maison passe l'autoroute I-80 qui relie New York à San Francisco. Deux sorties assurent la desserte de Park City et à chacune d'entre elles, deux nouveaux échangeurs mieux adaptés sont en cours de construction et devraient être terminés vers la fin de 2001. Près de ces sorties d'autoroute et juste avant l’entrée de Park City, l'armée construit 2 parcs à voitures géants destinés à recevoir 7.000 véhicules chacun. Dans le même secteur, une nouvelle route d'accès aux tremplins ainsi qu’aux pistes de bob et de luge est également en cours de construction. Finalement, à l’entrée de Park City, un énorme rond-point et une gare routière sont en plein chantier et devraient être terminés pour cette saison d'hiver. Bruit, poussière, circulation sont les mots d'ordre pour cet été de l’an 2000.
lundi, mars 20, 2000
Les Elections Primaires
Nous voici aux termes des élections primaires dont le but est de sélectionner au sein nos deux partis principaux les candidats qui succèderont à Bill Clinton en Janvier 2001. Ce que ces événements d' actualité n'ont pas manqué de confirmer est que dans la politique il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade. La politique Américaine est devenue un sport ultra-compétitif où ressources financières illimitées, sondages d'opinion ultra-sophistiqués et tempéraments d’acier sont indispensables. Ici, deux partis dominent: Les républicains à droite et les démocrates à gauche. Il faut dire que le démocrate Américain est aussi "libéral" qu'un membre du RPR Français. De là à dire que nos républicains sont au niveau du Front National serait un peu extrême... Comme les années bisextiles, les élections présidentielles Américaines reviennent tous les quatre ans. A peine élu, le nouveau président doit déjà songer à sa re-élection (il ne peut cependant effectuer que deux mandats consécutifs). Il est clair qu'entre l’interminable septennat Français et les quatre courtes années Américaines il devrait y avoir un plus juste milieu. Lors des deux dernières élections présidentielles, le parti indépendant est venu troubler l'ordre des choses. Ce parti, ou plutôt cette alternative, rallie tous ceux qui ne se réclament pas exactement des idéologies républicaines et démocrates. En fait, ces "indépendants" sont des individus attirés à la fois par la rigueur fiscale prônée - mais guère pratiquée - par les républicains et la tolérance sociale dont se réclament les démocrates. Lors des élections de 92 et 96, le candidat indépendant Ross Perot devait galvaniser les votes centristes qui auraient dut aller à Bush (le père) et à Dole, qui depuis s’est reconvertit en porte-parole pour Viagra. Pour l’heure, aucun candidat à haut profile n'est encore apparu pour défendre la bannière des indépendants. Ne croyez pas cependant qu’il n’y aient que trois candidats présidentiels: Parmi la multitude de candidats "marginaux", nous trouvons à chaque élection, un candidat communiste ou un “Vert”. Ces derniers ont beaucoup de mal à amorcer une percée signifiante aux Etats-Unis. Ceci est en partie lié au fait que personne n'est intéressé par le financement de leurs campagnes. Outre-Atlantique, l’argent se retrouve toujours derrière toute réussite politique. Ceux à quelque chose à soutenir (marchands d'armes, avocats, producteurs de cinéma ou de maïs transgénique) misent sur des candidats aptes à défendre leurs intérêts. Il existe désormais un sens profond que le processus politique est en train d'échapper au citoyen et tombe maintenant dans la coupe des gros intérêts financiers. Deux candidats de qualité, McCain et Bradley, on tenté de faire passer ce message mais n'ont pas obtenu le soutien nécéssaire de leurs partis respectifs qui ont préfèré les valeurs "sures" que représentaient Bush et Gore. Ces derniers semblent d'avantage satisfait par l'état actuel des choses et soutiennent implicitement le système de financement des partis tel qu’il existe aujourd’hui aujourd'hui. Avec une climat économique excellent, les Américains sont peut portés à une remise en question du système politique. La majorité des citoyens estime que la politique est profondément corrompue mais il n'existe aucune volonté d'aller au combat et de réformer le système. A moins qu'un idéologue puissant reprenne la cause indépendante et présente une forte candidature, notre élection de Novembre prochain donnera lieu à un match très serré entre Bush et Gore. Si ce candidat indépendant se manifeste, il est probable que Gore sorte vainqueur comme l'a fait Clinton lors des deux dernières élections lorsque les éléments centristes et modèrés du Parti Républicain ont étés siphonnés par le candidat indépendant et ont ainsi exprimé que notre système à deux partis et n’est désormais plus la panacée!
Le Festival du Film de Sundance à Park City
Il y a quelque temps, je promettais une revue des films primés lors du dernier festival de Sundance qui s'est conclut fin Janvier. Les films vainqueurs furent "Combat de Filles" et "Comptes sur moi". Le premier raconte l'histoire d'une adolescente qui se rachète d’une vie problèmatique grâce à la boxe. Cet ouvrage met en scène des artistes inconnus alors que "Comptes sur moi" est interpreté par des vedettes assez célèbres comme Laura Linney et Mark Ruffalo. Ce film raconte l'histoire d'une femme aux moeurs assez strictes et dont la vie ennuyeuse dans une petite ville se trouve confrontée par les idées non-conformistes de son frère. Dans la catégorie des documentaires, le jury attribua son grand prix à "Un long voyage nocturne dans le Jour" couvrant la fameuse Commission de Vérité et de Réconciliation en Afrique du Sud et de son travail de recherche pour d'Amnistie Internationale. Il traite des crimes commis de tous cotés à la fois en vue de maintenir et de démanteler la politique d'apartheid. Un autre documentaire qui obtint le prix de réalisation fut "Paragraphe 175" racontant l'histoire des quelques homosexuels qui ont réussit à survivre l'holocoste Nazi. Le prix de l'Audience, votée par les spectateurs, revint à "Une maison pour deux familles" qui relate, dans les années cinquantes, l'histoire d'une famille Italo-Américaine et d’une jeune Irlandaise enceinte qui vit dans la chambre de bonne. Dans la série documentaires, l'Audience votait pour "Jours Sombres" qui retrace la vie des SDF dans les sous-sols de Penn Station, une grande gare ferroviaire de New York. Toujours dans la catégorie documentaire, un autre prix était attribuée à "Americano! La vie des Latinos aux Etats-Unis" couvrant les problèmes rencontrées par la population d'Amérique Latine aux Etats-Unis. Miyuki, Charlotte et Evelyne ont eu l’occasion d’assister à quelques projections lors de ce festival mais nous évitons généralement cette manifestation car il faut faire de longues queues, se battre pour garer son véhicule et nous préférons voir ces films calmement le reste de l’année avec d’autres productions primées àCannes ou encore à Venise. Celles-ci sont projetées dans un cinema d'art et d'essai à Park City. Nous adorons ces films dits "indépendants" et les préférons aux productions Holywoodiennes.
Début d'Année Mouvementé
L’an Deux Mille a commencé sur les chapeaux des roues! Depuis le jour du nouveau millénaire, chacun a été extrêmement occupé et, à sa manière, a vécu des d'expériences nouvelles et fort intéressantes. D'abord, Charlotte nous a quitté pendant trois semaines pour effectuer un stage à Roenoke en Virginie qui s'est conclut le 10 Mars. Tout s'est très bien passé et son expérience a été des plus positives. Thomas pour sa part a été très absorbé par ses demandes d'entrée en vue de préparer sa maîtrise d'histoire l'an prochain. Il sait déjà avec certitude que sur les cinqs écoles dans lesquelles il a fait une demande, il sera accepté à l'Université de l'Utah, qui se trouve à Salt Lake City, à une cinquantaine de kilomètres de la maison. Ceci est un très bon signe car seulement dix pourcent des étudiants qui ont formulé une demande pour ce programme ont été acceptés. Pendant que Charlotte et Thomas travaillaient, Miyuki bénéficiait d'un répit et s'octroyait une semaine supplémentaire de vacances pour se retrouver à Yuma au fin fond de l'Arizona, juste à la frontière Mexicaine, sous un soleil d’été et à l’ombre des cactus géants. Evelyne pour sa part a été débordée dans son travail et quand à moi la saison des voyages a maintenant commencée avec de nombreux déplacements aux quatres coins des Etats-Unis.
dimanche, janvier 23, 2000
Plaisirs de lecture
Dans ce monde dans lequel nous vivons il n’est pas de bien plus précieux que le temps. Le temps de souffler, le temps de se détendre et le temps de lire. S'il est facile de feuilleter un magazine ou de survoler le journal, il est beaucoup plus difficile de se plonger dans un livre et de le lire jusqu'au bout. Entre travail, trajets, réunions et cette sacro-sainte télévision, notre temps libre est tellement sollicité qu'il ne nous reste plus un minute. Nous sommes constamment en train de courir et finissons par ne rien accomplir. Il y a plusieurs années, alors que Thomas et Charlotte étaient encore tous deux à la maison, nous avions institué une heure consacrée à la lecture en commun. Juste après le dîner, chacun se retrouvait autour du feu et prenait son livre pendant une heure. Lorsque Thomas nous a quitté pour l'université, cette pratique est malheureusement tombée et la routine reprennait le dessus. En Décembre dernier, sur l'initiative de Charlotte, nous avons ressuscité cette merveilleuse habitude et presque tous les soirs nous lisons, ensemble, pendant une heure. Cette pratique est devenue en quelque sorte la "bonne résolution" prise en commun pour l'an 2000. Il est extraordinaire de constater que cette lecture communautaire apporte beaucoup de détente et crée une atmosphère dans laquelle il devient très facile de se concentrer et d'apprécier un bon livre. La chaleur d'un bon feu de bois et l'âge aidant il m'est également arrivé plusieurs fois de me laisser un peu trop bercer par la littérature et de m'assoupir sur le divan...
Poubelles futuristes
Rien n'est plus traumatisant que le changement. C'est cependant un art qu'il nous faudra maîtriser de plus en plus alors que nous entrons dans un nouveau millénaire qui nous apportera un flot incessant de changements d'ordre technologiques, professionnels et sociaux. Nous parlons ici de tous ces grands changements fondamentaux et non de ces petites bifurcations quotidiennes qui ne manquent jamais d' être irritantes. C'est justement de l'une d'entre elles dont nous voulons vous parler aujourd'hui. Depuis que nous avons vécu aux États-Unis, nous n'avions jamais eu de problèmes avec l' enlèvement de nos ordures ménagères. Nous nous équipions d'une paire de poubelles, et une fois par semaine les sortions du garage afin que les éboueurs puissent les enlever. Nous sommes du reste certain que le rituel entourant nos déchets ménagers aurait été à peu près le même si nous avions habité Annecy ou Zurich... La seule différence dans cette routine hebdomadaire est que, nous Américains, sortons du lot par notre énorme gaspillage et notre faible taux de recyclage. Il n'est en effet pas rare pour un seul foyer de voir un alignement de 3 ou 4 poubelles et plusieurs cartons le jour où les éboueurs font leur tournées. En fait, comme le ramassage s'effectue assez tôt le matin, nombreux sont les habitants qui sortent leurs poubelles la veille et s'étonnent de constater que leur contenu a été étalé dans la rue par des chiens curieux, musclés et gourmants... On pourra toujours argumenter que l'aspect "poubelle" de notre vie restait un domaine où il
était encore possible d'exercer un certain contrôle sur ce que l'on pouvait faire et d'apprécier un grand sens de liberté qui est l'essence même du rêve Américain. Vous devez également savoir que notre Comté (l’équivalant du canton ou départment Français) est l'entité gouvernementale chargée du ramassage des ordures. Cette fonction est sousmissionnée auprès d'une entreprise privée. Durant les quinze ans pendant lesquelles nous avons habité Park City, cette fonction publique s'était déroulée parfaitement et sans le moindre incident. Vers la fin de 1999, le Comté prenait une décision fatidique en choisissant un nouveau prestataire de service pour le ramassage des ordures ménagères. Ce changement passait largement inaperçu jusqu'au 20 Décembre, jour où chaque maison se voyait attribuer une poubelle géante pouvant contenir plus de 300 litres d'ordure ménagères! Ce conteneur gargantuesque équipé de roues (nous ne pouvons pas appeler cela "roulettes") était du reste accompagné d'une notice d'emploi très détaillée incluant toute une liste d'interdits tels que d'y déposer des animaux morts (vaches, cochons, couvée) des véhicules (Mobylettes) ou encore de larges sommes d'argent. Entre autre, il était impératif que le couvercle soit parfaitement fermé au moment du ramassage et que le récipient soit orienté de manière très précise (Feng Shui). Pour couronner le tout, il était souligné que chaque ménage était responsable de cette énorme récipient et qu'au besoin, il était possible d'acheter des poubelles supplémentaires pour la modique somme de 500 F l’unité. L'idée derrière cette "innovation" est la mécanisation totale du processus. Imaginez la scène: Le camion de ramassage arrive piloté par son chauffeur. Il n'y a plus d'éboueurs; Le chauffeur actionne une pince qui saisit la poubelle, la soulève et verse son contenu dans la benne et le tour est joué! Bien que ce système très efficace ait été utilise à Salt Lake City depuis de nombreuses années, l'idée n'a pas été acceptée à Park City qui est pourtant une petite ville à la pointe du progrès. Cette initiative, perçue comme une véritable atteinte à nos droits de citoyens libres, a provoqué un tollé général et une levée de bouclier dans notre communauté de montagne. Nos concitoyens sont prêts à toutes sortes de sacrifices. Ils sont d’accord pour être lourdement imposés afin de s'offrir un excellent système scolaire ou de pallier à un futur déficit Olympique. Toucher aux poubelles de nos habitant et modifier la façon dont ils gèrent cet aspect intime de leur vie est perçu comme une violation! Les vieux quartiers de Park City avec leurs rues étroites, souvent très encombrées en hiver, et leurs petites maisons munies de garages incapables d'abriter cette poubelle monstrueuse ont réclamé des exemptions en argumentant que ce système inhumain ne pouvait s’intégrer à un quartier si charmant. De plus, l’introduction du nouveau système a été particulièrement houleuse; les horaires étaient bouleversés, les camions ne savaient où aller et le nouveau prestataire devait ré-apprendre tout et repartir à zéro. Un mois après, il ne se passe pas un jour sans que notre journal ou notre radio locale ne rapportent une incident associé à ce nouveau système de ramassage. En un mot, ce changement est devenu si impopulaire qu'il est fort probable que de nombreuses têtes politiques vont tomber aux prochaines élections du Comté. Comme on dit en Amérique: "Si le système n'est pas cassé, à quoi bon le changer?"
était encore possible d'exercer un certain contrôle sur ce que l'on pouvait faire et d'apprécier un grand sens de liberté qui est l'essence même du rêve Américain. Vous devez également savoir que notre Comté (l’équivalant du canton ou départment Français) est l'entité gouvernementale chargée du ramassage des ordures. Cette fonction est sousmissionnée auprès d'une entreprise privée. Durant les quinze ans pendant lesquelles nous avons habité Park City, cette fonction publique s'était déroulée parfaitement et sans le moindre incident. Vers la fin de 1999, le Comté prenait une décision fatidique en choisissant un nouveau prestataire de service pour le ramassage des ordures ménagères. Ce changement passait largement inaperçu jusqu'au 20 Décembre, jour où chaque maison se voyait attribuer une poubelle géante pouvant contenir plus de 300 litres d'ordure ménagères! Ce conteneur gargantuesque équipé de roues (nous ne pouvons pas appeler cela "roulettes") était du reste accompagné d'une notice d'emploi très détaillée incluant toute une liste d'interdits tels que d'y déposer des animaux morts (vaches, cochons, couvée) des véhicules (Mobylettes) ou encore de larges sommes d'argent. Entre autre, il était impératif que le couvercle soit parfaitement fermé au moment du ramassage et que le récipient soit orienté de manière très précise (Feng Shui). Pour couronner le tout, il était souligné que chaque ménage était responsable de cette énorme récipient et qu'au besoin, il était possible d'acheter des poubelles supplémentaires pour la modique somme de 500 F l’unité. L'idée derrière cette "innovation" est la mécanisation totale du processus. Imaginez la scène: Le camion de ramassage arrive piloté par son chauffeur. Il n'y a plus d'éboueurs; Le chauffeur actionne une pince qui saisit la poubelle, la soulève et verse son contenu dans la benne et le tour est joué! Bien que ce système très efficace ait été utilise à Salt Lake City depuis de nombreuses années, l'idée n'a pas été acceptée à Park City qui est pourtant une petite ville à la pointe du progrès. Cette initiative, perçue comme une véritable atteinte à nos droits de citoyens libres, a provoqué un tollé général et une levée de bouclier dans notre communauté de montagne. Nos concitoyens sont prêts à toutes sortes de sacrifices. Ils sont d’accord pour être lourdement imposés afin de s'offrir un excellent système scolaire ou de pallier à un futur déficit Olympique. Toucher aux poubelles de nos habitant et modifier la façon dont ils gèrent cet aspect intime de leur vie est perçu comme une violation! Les vieux quartiers de Park City avec leurs rues étroites, souvent très encombrées en hiver, et leurs petites maisons munies de garages incapables d'abriter cette poubelle monstrueuse ont réclamé des exemptions en argumentant que ce système inhumain ne pouvait s’intégrer à un quartier si charmant. De plus, l’introduction du nouveau système a été particulièrement houleuse; les horaires étaient bouleversés, les camions ne savaient où aller et le nouveau prestataire devait ré-apprendre tout et repartir à zéro. Un mois après, il ne se passe pas un jour sans que notre journal ou notre radio locale ne rapportent une incident associé à ce nouveau système de ramassage. En un mot, ce changement est devenu si impopulaire qu'il est fort probable que de nombreuses têtes politiques vont tomber aux prochaines élections du Comté. Comme on dit en Amérique: "Si le système n'est pas cassé, à quoi bon le changer?"
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