lundi, décembre 15, 2025

Crise olympique en France (Deuxième partie)

La situation autour des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2030 dans les Alpes françaises commence à s'envenimer et semble trouver ses racines dans les mêmes raisons que celles qui ont conduit à la situation scandinave que nous venons d'évoquer, en présentant de nombreux parallèles avec celle-ci. Ces Jeux de 2030 sont récemment devenus une source de tensions palpables. Voici ce que j'ai pu recueillir, ce qui se passe et quels sont les principaux enjeux de ce conflit. 

Les Jeux d'hiver de 2030 ont été officiellement attribués aux Alpes françaises par le Comité international olympique (CIO) lors de sa 142e session en juillet 2024. L'attribution était conditionnelle, mais le gouvernement français a fourni les garanties financières nécessaires. Le projet prévoyait l'organisation des compétitions sur un vaste territoire géographique et quatre zones principales : la Haute-Savoie, la Savoie, Briançon (Hautes-Alpes) et Nice (Alpes-Maritimes), soit pratiquement l'ensemble des Alpes françaises du nord au sud ! 

Tout comme pour les Jeux de l'Utah en 2034, un engagement fort a été pris pour utiliser au maximum les installations existantes, héritage des Jeux d'Albertville de 1992. Trois problèmes sont aujourd'hui au cœur du débat : le climat, les coûts et l'adhésion de la population. Le conflit autour de ces Jeux ne porte pas sur le principe du sport en soi, mais sur la pertinence du projet au regard des réalités climatiques, économiques et sociales actuelles en France. 

Si l'on commence par la question climatique, elle est directement liée au réchauffement planétaire et aux défis environnementaux, notamment au risque de manque de neige (un problème qui ne semble pas préoccuper l'Utah). Dans le contexte du changement climatique, l'organisation des Jeux d'hiver dans les Alpes, même en 2030, est considérée comme irréaliste et irresponsable par les associations citoyennes et les écologistes. 

Leurs inquiétudes portent sur le recours massif à la neige artificielle, qui nécessite d'énormes quantités d'eau et d'énergie, ainsi que sur la construction d'infrastructures (routes, réservoirs, etc.) qui pourraient devenir obsolètes après les Jeux. 

S'ajoute à cela la promesse officielle que ces Jeux seront « durables » et « respectueux de l'équilibre écologique ». Les critiques soulignent qu'aucune de ces promesses de « durabilité » n'est réalisable compte tenu du plan actuel. Vient ensuite la décision précipitée, ou ce qui a été qualifié de « déficit démocratique ». 

La candidature a été montée à la hâte fin 2023, suite au retrait d'autres concurrents. Les critiques dénoncent un processus décisionnel précipité, mené par un groupe très restreint (Comité national olympique et sportif français, collectivités territoriales et État) sans consultation préalable des populations concernées. 

Un collectif de citoyens a même engagé une action en justice pour obtenir un débat public. Enfin, se pose la question du financement et des coûts. Les habitants et les élus locaux s'interrogent sur la transparence des coûts réels et sur les véritables bénéficiaires des emplois et des infrastructures créés. Ils craignent que les coûts d'entretien à long terme des nouvelles installations ne retombent sur les collectivités locales. Plus récemment, le différend a pris une tournure institutionnelle majeure avec l'annonce, début décembre 2025, du retrait du Conseil départemental de la Savoie de la structure organisationnelle du Comité d'organisation. 

La Savoie, où plusieurs épreuves clés sont prévues (notamment à La Plagne et Courchevel), est un partenaire essentiel. Son retrait, même partiel, envoie un signal fort qui pourrait compromettre le projet dans sa forme actuelle et reflète des doutes politiques, budgétaires et environnementaux, y compris parmi les partisans traditionnels des Jeux. 

En résumé, le débat porte sur la question de savoir si la France peut et doit accueillir les Jeux olympiques d'hiver de 2030, compte tenu de l'urgence climatique et de la nécessité d'une consultation démocratique et d'une transparence financière, surtout si cela implique des investissements importants dans des zones vulnérables au changement climatique. 

Une situation à suivre de près.

dimanche, décembre 14, 2025

Appétit en baisse pour les J.O. d'hiver ? (Première partie)

Ces dernières années, la Norvège et la Suède, deux poids lourds historiques des sports d'hiver, possédant l'expertise et les infrastructures nécessaires, se sont retirées à plusieurs reprises de la course à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver. Leurs retraits successifs (notamment Stockholm pour 2022 et 2026, et Oslo pour 2022) s'expliquent par une combinaison de facteurs politiques, financiers et culturels qui reflètent une méfiance croissante à l'égard du modèle économique des Jeux olympiques modernes. 

En premier lieu, la pression budgétaire et le rôle du contribuable constituent la raison la plus directe du retrait de plusieurs candidatures, notamment celles de Stockholm et d'Oslo. Ces pays nordiques disposent de systèmes sociaux solides et d'une tradition de bonne gestion des fonds publics. Les citoyens et les responsables politiques sont très sceptiques quant aux promesses de retombées économiques à long terme. Ils craignent que les Jeux n'engloutissent des ressources pour un événement éphémère.

On observe également un rejet généralisé des « éléphants blancs », ces installations spécialisées comme pistes de bobsleigh et de luge sans utilité après les Jeux et dont l'entretien incombe aux contribuables, surtout compte tenu des dépassements chroniques de coûts des Jeux. Contrairement à des pays comme l'Autriche ou la France, les pays scandinaves ont une forte culture de consultation citoyenne pour les grands projets publics comme les Jeux olympiques, où les candidatures rencontrent généralement un faible soutien populaire, voire un rejet pur et simple lors de référendums ou de sondages clés. 

Les habitants ne perçoivent aucun avantage direct sur leur qualité de vie. Il y a aussi un rejet de l'élitisme dans un pays égalitaire comme la Norvège. L'opulence, les dépenses somptueuses et le caractère « élitiste » des exigences du CIO (Comité international olympique) sont mal perçus par une population qui valorise la simplicité et l'égalité. De plus, ces exigences du CIO n’ont plus la cote dans les pays scandinaves car elles sont perçues comme excessives et souvent déconnectées des réalités locales, une forme d’arrogance que j'ai toujours déplorée. 

Cela explique pourquoi ces retraits des pays scandinaves n’étaient dus ni à un manque de capacité à accueillir les Jeux, mais à un choix politique et éthique. Ils refusaient tout simplement de dépenser des milliards d'euros d'argent public pour un événement dont les bénéfices, selon eux, ne justifient pas le coût, l'impact environnemental et les exigences du CIO, qu'ils jugent trop élitistes. 

Toute cette histoire scandinave fait écho à une situation similaire qui se développe en France, où j'ai récemment appris qu'un vif mécontentement couvait concernant les Jeux olympiques d'hiver de 2030, prévus dans l'ensemble des Alpes françaises. C’est pourquoi demain, j'essaierai d'expliquer de quoi il s'agit.

samedi, décembre 13, 2025

Que faire après s'être plaint ?

Se plaindre est tout à fait normal et reste profondément humain. Nous nous plaignons de la météo, de toutes sortes de douleurs, des embouteillages, du coût de la vie et de nos politiciens. La question qui se pose alors est : d'accord, mais qu’allons faire pour changer tout ça ? 

Certains sujets sont plus faciles à influencer que d'autres si nous décidons d'agir contre ce qui nous dérange, mais dans la grande majorité des cas, nos efforts, même s'ils nous paraissent importants, ont souvent un effet minime par rapport à l'ampleur du problème. 

C'est précisément à ce moment-là que nous nous décourageons et décidons d'abandonner, acceptant ce qui nous afflige comme une fatalité. C'est aussi à ce moment-là que nous devons changer de perspective et comprendre qu'aucune action n'est trop petite, tant que nous faisons partie d'un système déterminé à changer ce qui n’est pas tolérable !

 À cette fin, j'aime à penser que, tout comme les grains de sable jetés dans les rouages ​​d'une machine destructrice finissent par la ralentir ou l’arrêter, nos actions, même modestes, vont avoir un impact. C'est là qu’il faut que nous soyons prêts à remplacer ce qui ne nous convient pas. Se plaindre peut susciter une prise de conscience, la résistance peut ralentir ou stopper les dégâts, mais le changement est ce qui nous donne l'espoir. 

Chaque petit acte de gentillesse, chaque effort pour créer du lien, chaque tentative d'améliorer notre communauté contribue à bâtir un meilleur système. Nous ne changerons peut-être pas le monde du jour au lendemain, mais nous pouvons changer le ton d'une conversation, renforcer une amitié ou la résilience d'une famille. Ce sont autant de victoires qui ont des effets propagateurs.

Alors, après s'être plaint, n'oublions jamais d'agir en fonction de de nos moyens. Après avoir résisté, reconstruisons. Après avoir démantelé ce qui nous divise, renforçons ce qui nous unit. Ainsi, nos voix deviendront plus qu'un simple cri de protestation : elles vont être un chant de renouveau. 

En tout cas, nous ne devrions jamais plus nous plaindre de ce que nous n’avons pas le désir de changer !

vendredi, décembre 12, 2025

Albert Camus et moi …

Si on m’avait demandé, il y a assez longtemps, ce que Camus représentait pour moi, j’aurais répondu qu’il s’agissait d’un célèbre écrivain français (prix Nobel de littérature en 1957) mort dans sa Facel-Vega en 1960. À l’époque, son éditeur, Michel Gallimard, était au volant quand la voiture a percuté un arbre près de Sens, en France, suite à l’éclatement d’un pneu. 

J’étais alors sans doute plus fasciné par les Facel-Vegas que par Camus. J’ignorais tout de sa vision du sens de la vie, ou plutôt de son absence. J’avais lu, au fil des ans, « L’Étranger » et « La Peste », mais j’en étais sans doute passé à côté. 

En réalité, j’ai fini par comprendre que la philosophie d’Albert Camus s’articulait autour de la confrontation entre le besoin de sens pour la vie humaine et un univers indifférent à l’humanité, un concept qu’il appelait « l’Absurde ». Son argument principal n'était pas que la vie était objectivement dénuée de sens, mais que le sens était inaccessible par les voies traditionnelles de la religion ou de la vérité absolue, un point de vue que je partage assez bien. 

Rejetant le nihilisme, Camus proposait plutôt que la seule façon de vivre authentiquement était d'embrasser l'Absurde et de se rebeller contre lui. Je ne partage pas cette conception, car je comprends le conflit irrationnel entre notre esprit rationnel en quête d'ordre et un monde chaotique et indifférent, est quelque chose que je dois accepter comme un environnement dans lequel je dois vivre. 

Là où je rejoins Camus, c'est sur le choix de vivre intensément, d'embrasser la plénitude de l'expérience humaine sur Terre, car cette vie est tout ce que j'ai malgré ses aléas. Je partage également la nécessité de me libérer du besoin de validation extérieure ou de finalité prédéfinie, un combat que je ne cesse pas de mener. 

Tout comme Sisyphe, poussant éternellement un gros rocher en haut d'une colline, je cherche les moyens de créer mon propre bonheur, car j'accepte volontiers mon destin et j’assume ma réalité ce qui rend ma lutte beaucoup plus supportable. 

Je me considère extrêmement chanceux d'être né, me trouve beaucoup mieux en tant qu'être humain que n'importe quel animal, j'accepte l'absurdité de la vie et je trouve même les moyens de bien en profiter.

jeudi, décembre 11, 2025

Fraise à neige et goupilles cassées

Ça m'arrive à tous les coups. La neige autour de la maison est trop lourde ou trop épaisse pour que je puisse la déblayer à la pelle, et il me faut la fraise à neige. 

En la passant le long des bords de l'allée, je rechute dans le perfectionnisme et finis toujours par m'approcher trop près des pierres que j'y ai placées. L’avant de la fraise semble sentir tout cela, avale un petit galet, et paf ! Je casse la goupille de sécurité de la vis sans fin. 

C'est encore un matin froid et il y a de la neige partout. Je descends à mon atelier et je trouve un boulon et un écrou de rechange. Quand je revient à la fraise, je me rends compte, une fois de plus, que les goupilles de rechange achetées sur Amazon ne semblent pas dépasser suffisamment pour s'emboîter dans le boulon. Je m'acharne pendant une heure à faire en sorte que le boulon morde dans l’écrou, en vain. 

Pourtant, ça semblait pourtant fonctionner l'hiver dernier, les quelques fois où j’en avais cassées. Mais maintenant, je ne comprends pas. Evelyne, témoin du tumulte, fait de son mieux pour m'aider, mais les deux pièces ne s'emboîtent toujours pas. Il me faut donc faire preuve d'ingéniosité.

Je décide d'abord de limer la face du boulon A qui vient en contact avec la vis sans fin C, afin de réduire sa profondeur d'entrée conique. Je fais un essai sur la machine, mais la vis D, qui dépasse d'un millimètre de la surface de la vis sans fin, n’accroche toujours pas. 

Je retourne donc à mon atelier et lime du mieux que je peux la face intérieure B du boulon. À mon retour, j'ai enlevé suffisamment de matière pour que le boulon commence enfin à se visser dans l’écrou et que je puisse serrer le tout. 

Il ne me reste plus qu'à trouver des boulons plus longs !

mercredi, décembre 10, 2025

Ah, ces distributeurs de savon !

Vous connaissez les distributeurs de savon intégrés à l’évier ou installés à côté ? Nous en avons un, et cela remonte à 12 ans, quand nous avons construit notre maison. Je doute que le plombier l'ai même testé après l'installation, mais une chose est sûre : il n'a jamais fonctionné ! 

De plus, malgré de nombreuses tentatives infructueuses, je n'ai jamais réussi à en extraire la moindre goutte de savon. Était-il défectueux ? Savais-je même m’en servir ? Ou étais-je tout simplement stupide ? Les distributeurs de savon font partie de ces appareils d'apparence simple qui peuvent se révéler étonnamment compliqués. 

S'il n'a pas fonctionné pendant si longtemps, il s'agissait probablement d'un défaut de conception, d'un mécanisme obstrué ou d'un petit problème d'installation, plutôt que d'une erreur de ma part. Les causes possibles sont en effet multiples. Tout d'abord, le savon peut s'épaissir ou sécher à l'intérieur du tube, bloquant ainsi l'aspiration. Ensuite, si la pompe n'est pas bien étanche au niveau du flacon ou du tube, elle n'aspirera rien. 

De nombreux systèmes comme le mien étaient vissés à une petite bouteille et, si celle-ci n'était pas correctement positionnée sous l'évier, la pompe ne pouvait pas l'atteindre. La conception des distributeurs à pompe varie également et ils sont connus pour tomber en panne souvent. Certaines marques ne sont tout simplement pas assez robustes. Enfin, la nature du savon peut encrasser la pompe. Le liquide vaisselle ou un savon liquide plus fluide sont plus efficaces. 

Récemment, j'ai finalement décidé de m'y plonger avec une détermination disproportionnée au problème. J'ai d'abord rincé le tuyau à l'eau chaude après avoir retiré la pompe, jusqu'à ce qu'il soit clair. Bien sûr, j'ai vérifié la paille et me suis assuré qu'elle était bien en place, ni fissurée ni trop courte. 

Ensuite, j'ai rempli la bouteille d'eau, amorcé la pompe plus de 30 ou 40 fois, et rien n'est sorti du robinet. Incroyable, non ? 

Après avoir fait tout ça, j'ai finalement décidé de remplacer le distributeur intégré par un nouveau kit de pompe alimenté directement un flacon de détergent placé sous l'évier, au sol. 

Je veillerai à utiliser un liquide vaisselle plus fluide, ou à le diluer légèrement (environ 30 %) pour une meilleure fluidité. 

Je vous tiendrai au courant !

mardi, décembre 09, 2025

Retour sur neige

La station de Park City a rouvert ses portes le 5 décembre, mais je n'ai chaussé mes skis qu'hier, dimanche en fin d'après-midi, après avoir regardé un peu trop de Coupe du monde de ski alpin à la télévision. J'étais enfin prêt à y aller !

Heureusement, il n'y avait pas foule sur la « piste de la mort », cette étroite et dangereuse bande de neige artificielle qui part du sommet du télésiège Payday. J'y ai fait deux descentes pour entamer ma 73e saison de ski, puis je suis rentré chez moi. 

Tout s'est parfaitement déroulé, je me souvenais encore de la façon dont tout marchait, j'étais content de moi et j'imaginais déjà tout le plaisir que j'allais avoir cet hiver !