La question était posée ainsi sur le forum du journal Libération: "Selon vous, la monnaie unique est-elle une formidable opportunité pour les pays concernés, ou bien la perte de souverainté en matière monétaire, la nécessité de concilier des économies différentes, l'abandon des instruments de base des politiques économiques nationales font-ils courir un risque élevé aux pays de l'U.E. ?"
Ma réponse: L'Euro, une simple étape dans le processus de globalisation
La mondialisation est un comme un train en marche; plus rien ne peut l'arreter.
Le phenomêne a commencé avec les Beatles et le rock-and-roll, a continué avec CNN et la télévision par satellite et aujourd'hui est en train de faire tache d'huile grâce à l'internet. La mondialisation est inéluctable et le passage à l'Euro n'en est qu'un épisode mineur.
Sans parler de la rationalisation et des économies d'échelles que cette nouvelle monaie va apporter a chacun des pays de l'Union Européenne, son avènement va soudainement soustraire l'influence dangereuse des gouvernements sur la politique monétaire et va amener une plus grande discipline qui bénéficiera toutes les économies concernées…
Aujourd'hui, la question n'est plus de s'interroger sur la viabilité de l'Euro, mais plutôt sur ses chances de devenir la monnaie supra-nationale que nous pourrions bien voir apparaitre dans ces 25 prochaines années…
Un effet très peu discuté de l'Euro, va pouvoir assez vite s'observer en matière de narco-trafic, de blanchissage de fonds ou de tout autre activité illicite pour lesquelles la monnaie de choix était jusqu'alors le dollar. Si l'on sait qu'un million de dollars en coupures de $100 remplissent une petite valise, le même montant en coupures de 500 Euros pourras être désormais contenu dans une serviette; cela veut dire que l'Euro pourrait très vite supplanter le dollars pour toutes les transactions à caractère criminelles ou pour le "stockage" d'argent liquide…
dimanche, décembre 20, 1998
samedi, décembre 05, 1998
Mais où sont les courses d'antan?
Le passage annuel de la Coupe du Monde de ski alpin à Park City a inspiré cet article. Fin Novembre, j'ai eu l'occasion d'assister aux quatre épreuves qui s'y déroulaient et à la belle victoire de Pierrick Bourgeat en Slalom.
Cela m'a aussi permit de constater la désaffection dont souffre le ski en matière de spectateurs. Grande passion de ma vie, le ski n'a jamais cessé de m'attirer. Enfant, j'admirais les prouesses du "cirque blanc" et de l'Équipe de France.
Mes souvenirs remontent à la parade organisée en l'honneur de la victoire Olympique de Jean Vuarnet et aux victoires d'Adrien Duvillard et Guy Périllat à une époque où les Autrichiens dominaient déjà le sport. Ensuite il y a eu l'apothéose des années Killy pendant lesquelles Honoré Bonnet et son Équipe remettaient les pendules à l'heure. Sans sombrer dans la nostalgie, ces années ont étés parmi les plus fortes de ma jeunesse. Ce n'est donc pas par hasard si je devais par la suite consacrer ma vie professionelle aux métiers de la neige. Aujourd'hui, j'essaie de comprendre pourquoi le ski de compétition a perdu son attrait d'autrefois.
Dans une prochaine édition de cette lettre, je proposerai des solutions visant à raviver l'intérêt pour ce sport de compétition en particulier, et pour les autres sports d'hiver en général. En analysant le statut du ski de compétition, il parait indéniable qu'au fil des années, les mesures "d'aseptisation" et de "sécurisation" apportées à la descente, épreuve reine de ce sport, ont eut raison des cotés naturels et dangereux qui faisait l'attrait de cette discipline. Le vol plané de Maier à Nagano en est une indication. Aujourd'hui, le monde a oublié Crétier et sa médaille d'or, mais l'envolée de "l'Herminator" restera à jamais gravée dans la mémoire des connaisseurs.
Je me souviens de la descente de Nyon, de celle de la Vaineuve à Morzine-Avoriaz, ou encore de la Verte aux Houches qui étaient toutes effrayantes. En ce temps, la vitesse n'était qu'une composante de l'épreuve; le reste était fait d'incertitudes, de risque et de pur courage. Entre l'étroitesse de ces rubans de vitesse, leurs reliefs naturels déstabilisants, les transitions brutales entre lumière aveuglante et obscurité totale dans les goulets ombragés, il n'y avait pas de place pour du pilotage automatique.
Les pistes de Val Gardena et de Schladming devaient changer tout cela... Peu après, l'épreuve superflue du Super-G était ajoutée pour combler l'ennui de ces descentes. Des tracés signés par Russi apparurent lors des dernières Olympiades en vue de recréer les difficultés techniques du passé mais le caractère authentique des parcours naturels ne pouvait pas être restauré. Si le slalom géant à un peu moins souffert de cette évolution, le slalom en fut l'autre victime avec l'avènement des piquets escamotables qui devaient "robotiser" l'apparence de cette discipline.
Les perfectionnemments apportés à la préparation des pistes ont crées des surfaces uniformes et des qualités de neige presque parfaites réduisant ainsi les hasards liés aux choix d'une ligne de course et ont ainsi homogénéisés le style des coureurs. Au fil des ans, l'accummulation de ces changement a "emasculé" le sport et a amenuisé les différences de styles qu'un spectateur pouvaient autrefois apprécier à l'oeil nu. Aujourd'hui, les skieurs se ressemblent tous; leur style est stéreotypé et les différences de technique sont à peine visibles... Sur cette base, il n'est guère étonnant que les amateurs de ski aient désertés les aires d'arrivées et les postes de télé, non seulement en Amérique, mais aussi en Europe. Je me souviens des 40.000 spectateurs venus voir se disputer la finale de la Coupe du Monde entre Thoeni, Stenmark et Klammer en 1975. Cette ambiance euphorique et passionée a aujourd'hui disparu.
Certes, le spectacle que propose la Fédération Internationale de Ski (FIS) n'est pas vraiment télégénique et n'avait jamais été conçu pour être cadré dans un petit écran. Bob Beattie et Honoré Bonnet avaient saisit le problème lorsqu'ils avaient tenté d'introduire le slalom parallèle. Le concept était bon mais les dinosaures en tête de la FIS n'ont guère permit à cette formule d'évoluer. Pour plaire, un sport doit être mis en scène autour de ce même petit écran; à l'inverse, il est difficile de "bricoler" une épreuve sportive pour l'adapter à la télévision. À force de parfaire les conditions de course et d'ignorer les recettes utilisées dans les sports-spectacles que sont le football américain ou le basketball professionel, la FIS a fait mourrir le ski à petit feu. Le deuxième élément de ma réflection aborde les changements d'attitudes du monde du ski de compétition et de son public.
On dit qu'un poisson pourrit par par la tête; de même, la médiatisation du sports a eu des retombées néfastes, d'abord sur les officiels, puis les entraineurs et enfin les athlètes. Tous ont pris la grosse tête et ont confondu l'échelle mondiale du ski avec sa petite audience liée à une participation globale très limitée: Le ski ne sera jamais le foot, le golf ou même la Formule Un. Les resources disponibles pour la promotion du ski restent minuscules. Il me semble donc qu'un sport doit conserver sa modestie et sa convivialité pour rester en prise avec son public et s'assurer de son soutient. Il existe un abîme entre Hermann Maier et Michael Jordan...
L'autre point de vue que je voudrais aborder est celui du spectateur. Depuis 1960 les distractions qui nous sont proposées se sont multipliées à l'infini. Hollywood, qui est devenu le nouveau maître spirituel du monde, fabrique désormais des produits parfaitement conçus pour la distraction des masses. Les ternes jours d'hiver n'ont plus nécessairement besoin d'une course de ski pour les animer.
Avec la prolifération des chaînes télévisées, l'exotisme est au bout des doigts, ou plutôt du clavier de télécommande. La vidéo, la musique numérique, les jeux électronique ou l'internet sont autant d'options construites sur mesure pour consommer les longs après-midis d'hiver. Ces trente dernières années ont vu la naissance d'une nouvelle race de spectateurs qui demandent d'avantage que d'assister -- dans le froid – à un defilé de skieurs qui se ressemblent tous. Après les moutons, aurions nous enfin réussit à cloner nos coureurs?
Cela m'a aussi permit de constater la désaffection dont souffre le ski en matière de spectateurs. Grande passion de ma vie, le ski n'a jamais cessé de m'attirer. Enfant, j'admirais les prouesses du "cirque blanc" et de l'Équipe de France.
Mes souvenirs remontent à la parade organisée en l'honneur de la victoire Olympique de Jean Vuarnet et aux victoires d'Adrien Duvillard et Guy Périllat à une époque où les Autrichiens dominaient déjà le sport. Ensuite il y a eu l'apothéose des années Killy pendant lesquelles Honoré Bonnet et son Équipe remettaient les pendules à l'heure. Sans sombrer dans la nostalgie, ces années ont étés parmi les plus fortes de ma jeunesse. Ce n'est donc pas par hasard si je devais par la suite consacrer ma vie professionelle aux métiers de la neige. Aujourd'hui, j'essaie de comprendre pourquoi le ski de compétition a perdu son attrait d'autrefois.
Dans une prochaine édition de cette lettre, je proposerai des solutions visant à raviver l'intérêt pour ce sport de compétition en particulier, et pour les autres sports d'hiver en général. En analysant le statut du ski de compétition, il parait indéniable qu'au fil des années, les mesures "d'aseptisation" et de "sécurisation" apportées à la descente, épreuve reine de ce sport, ont eut raison des cotés naturels et dangereux qui faisait l'attrait de cette discipline. Le vol plané de Maier à Nagano en est une indication. Aujourd'hui, le monde a oublié Crétier et sa médaille d'or, mais l'envolée de "l'Herminator" restera à jamais gravée dans la mémoire des connaisseurs.
Je me souviens de la descente de Nyon, de celle de la Vaineuve à Morzine-Avoriaz, ou encore de la Verte aux Houches qui étaient toutes effrayantes. En ce temps, la vitesse n'était qu'une composante de l'épreuve; le reste était fait d'incertitudes, de risque et de pur courage. Entre l'étroitesse de ces rubans de vitesse, leurs reliefs naturels déstabilisants, les transitions brutales entre lumière aveuglante et obscurité totale dans les goulets ombragés, il n'y avait pas de place pour du pilotage automatique.
Les pistes de Val Gardena et de Schladming devaient changer tout cela... Peu après, l'épreuve superflue du Super-G était ajoutée pour combler l'ennui de ces descentes. Des tracés signés par Russi apparurent lors des dernières Olympiades en vue de recréer les difficultés techniques du passé mais le caractère authentique des parcours naturels ne pouvait pas être restauré. Si le slalom géant à un peu moins souffert de cette évolution, le slalom en fut l'autre victime avec l'avènement des piquets escamotables qui devaient "robotiser" l'apparence de cette discipline.
Les perfectionnemments apportés à la préparation des pistes ont crées des surfaces uniformes et des qualités de neige presque parfaites réduisant ainsi les hasards liés aux choix d'une ligne de course et ont ainsi homogénéisés le style des coureurs. Au fil des ans, l'accummulation de ces changement a "emasculé" le sport et a amenuisé les différences de styles qu'un spectateur pouvaient autrefois apprécier à l'oeil nu. Aujourd'hui, les skieurs se ressemblent tous; leur style est stéreotypé et les différences de technique sont à peine visibles... Sur cette base, il n'est guère étonnant que les amateurs de ski aient désertés les aires d'arrivées et les postes de télé, non seulement en Amérique, mais aussi en Europe. Je me souviens des 40.000 spectateurs venus voir se disputer la finale de la Coupe du Monde entre Thoeni, Stenmark et Klammer en 1975. Cette ambiance euphorique et passionée a aujourd'hui disparu.
Certes, le spectacle que propose la Fédération Internationale de Ski (FIS) n'est pas vraiment télégénique et n'avait jamais été conçu pour être cadré dans un petit écran. Bob Beattie et Honoré Bonnet avaient saisit le problème lorsqu'ils avaient tenté d'introduire le slalom parallèle. Le concept était bon mais les dinosaures en tête de la FIS n'ont guère permit à cette formule d'évoluer. Pour plaire, un sport doit être mis en scène autour de ce même petit écran; à l'inverse, il est difficile de "bricoler" une épreuve sportive pour l'adapter à la télévision. À force de parfaire les conditions de course et d'ignorer les recettes utilisées dans les sports-spectacles que sont le football américain ou le basketball professionel, la FIS a fait mourrir le ski à petit feu. Le deuxième élément de ma réflection aborde les changements d'attitudes du monde du ski de compétition et de son public.
On dit qu'un poisson pourrit par par la tête; de même, la médiatisation du sports a eu des retombées néfastes, d'abord sur les officiels, puis les entraineurs et enfin les athlètes. Tous ont pris la grosse tête et ont confondu l'échelle mondiale du ski avec sa petite audience liée à une participation globale très limitée: Le ski ne sera jamais le foot, le golf ou même la Formule Un. Les resources disponibles pour la promotion du ski restent minuscules. Il me semble donc qu'un sport doit conserver sa modestie et sa convivialité pour rester en prise avec son public et s'assurer de son soutient. Il existe un abîme entre Hermann Maier et Michael Jordan...
L'autre point de vue que je voudrais aborder est celui du spectateur. Depuis 1960 les distractions qui nous sont proposées se sont multipliées à l'infini. Hollywood, qui est devenu le nouveau maître spirituel du monde, fabrique désormais des produits parfaitement conçus pour la distraction des masses. Les ternes jours d'hiver n'ont plus nécessairement besoin d'une course de ski pour les animer.
Avec la prolifération des chaînes télévisées, l'exotisme est au bout des doigts, ou plutôt du clavier de télécommande. La vidéo, la musique numérique, les jeux électronique ou l'internet sont autant d'options construites sur mesure pour consommer les longs après-midis d'hiver. Ces trente dernières années ont vu la naissance d'une nouvelle race de spectateurs qui demandent d'avantage que d'assister -- dans le froid – à un defilé de skieurs qui se ressemblent tous. Après les moutons, aurions nous enfin réussit à cloner nos coureurs?
Inscription à :
Articles (Atom)