Ce mois, Bill Clinton et sa stagière ont fait couler autant d'encre que de salive. Le "dérapage" de notre président est une affaire qui le regarde. Ce qui est cependant discutable est que ses écarts se soient produits pendant le travail et dans l'enceinte du bureau le plus en vue du monde. En Amérique, n'importe quel dirigeant de société aurait été immédiatement limogé pour ce genre de conduite. L'autre élément lassant est l'aspect chronique des "escapades" présidentielles et des explications les justifiant.
Depuis 1991, Bill Clinton n'a cessé de mentir et, ce faisant, s'est bien moqué de ses constituants. Le mensonge déclanche toujours un processus irréversible de défiance. Alors que la confiance se gagne lentement, elle s'évapore en un instant sous l'effet du mensonge. De plus, en s'accrochant égoïstement au pouvoir, Clinton est en passe de détruire les chances de succès de son propre parti, à près d'un mois d'importantes élections législatives. Les médias nous disent que de nombreux Européens rient de ce veaudeville; c'est naturel, les histoires salaces, lorsqu'elles arrivent aux autres, sont toujours amusantes!
Il y a deux mois, alors qu'il se trouvait à l'apogée de son mandat avec une économie en pleine forme, Bill Clinton avait une occasion en or de démissioner et de partir sur un coup d'éclat. Il lui aurait été alors facile de blâmer la cabale fomentée par les républicains pour entrainer sa chûte; un certain doute aurait peut-être subsisté, mais l'étalage de linge sale occasionné par la publication du rapport Starr aurait été épargné.
Bien que je pense que les républicains sont derrière ce scandale, Bill Clinton a commit l'erreur de mordre à leur hameçon. Le pouvoir à haut niveau réclame une intelligence et une rigueur qui vont de pair avec les pièges qui jonchent le chemin. Que se serait-il passé si Monica avait été une Mata-Hari des temps modernes? Cette conduite risquée exigait l'adresse et l'instinct qui n'ont jamais habité l'esprit arrogant de Bill Clinton. C'est regrettable.
Dans un monde si médiatisé, le président des Etats Unis devrait servir d'exemple à ses citoyens et au monde entier. C'était au delà des pulsions de Clinton! Démissioner serait une mesure de courage et d'honneur; mais il s'agit peut-être là de mots désormais tombés en désuétude.
lundi, octobre 05, 1998
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