L’autre soir, je regardais « America at the Crossroads » sur PBS News. Judy Woodruff, une ancienne présentatrice de cette chaîne, interviewait Jamie Dimon, sans doute l’un des banquiers les plus puissants du monde et PDG de JPMorgan Chase depuis 2006.
Je n’aime pas Chase, j’ai été un bon client de cette institution pendant des décennies et, sans raison valable, elle m’a soudainement refusé un important service auquel j’avais droit dans le passé. J’ai tout de suite changé de banque et tout va bien aujourd’hui. Woodruff a donc posé à Dimon des questions sur l’économie américaine et son climat politique et il a donné toutes les réponses hypocrites que j’attendais de lui.
Son pedigree est néanmoins impressionnant. Il a siégé au conseil d’administration de la Federal Reserve Bank de New York à la fin des années 2010 et est depuis membre du conseil d’administration de la Business Roundtable, du Bank Policy Institute et de la Harvard Business School. Dimon a également été inclus dans les listes 2006, 2008, 2009 et 2011 du magazine Time, listant les 100 personnes les plus influentes du monde.
En février 2024, le magazine Forbes estime sa fortune à plus de 2 milliards de dollars et l’année dernière, il a gagné 36 millions de dollars. C’est donc 3 millions de dollars par mois, soit presque cent fois le salaire d’un caissier de banque, qui varie entre 2 826 et 3 418 dollars. Cela dit, Dimon a été le premier à reconnaître lors de l’interview qu’il était préoccupé par les inégalités sociales en Amérique (bien rassurant tout ça !).
Au cours de l’interview (en anglais dans cette vidéo), il énumère de nombreuses mesures que le gouvernement américain devrait prendre pour remédier à cette inégalité croissante, mentionnant à peine la nécessité de taxer un peu plus les personnes de sa catégorie socio-économique, en évoquant la règle Buffett qui obligerait millionnaires et milliardaires à payer le même taux d’imposition que les familles de la classe moyenne et les travailleurs.
Cette règle, inspirée par le milliardaire Warren Buffett, avait été proposée sans succès par Obama en 2011 et aurait appliqué un taux d’imposition minimum de 30 % aux personnes gagnant plus d’un million de dollars par an, affectant ainsi seulement 0,3 % des contribuables.
Par ailleurs, Dimon a déclaré que les démocrates devraient arrêter de diaboliser Trump qui a eu « de bonnes idées » lorsqu’il était président, en faisant fi de son casier judiciaire et de son influence dévastatrice sur la société américaine.
En conclusion, une interview en Téflon avec un gars en Téflon qui ne veut pas perturber son gagne-pain et qui ne semble pas vraiment se soucier de qui est derrière le gouvernail de notre pays …
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