jeudi, août 28, 2025

… Et si on pouvait mourir heureux ?

Dans « Father and son » une des chansons de Cat Stevens qui comptent parmi mes préférées, on entends « Look at me, I am old but I’m happy » (Regarde-moi, je suis vieux mais je suis heureux), ceci remet en question l’idée que vieillir est synonyme de déclin et m’amène à dire : « Ça me plait bien, donc pourquoi ne pas mourir heureux ?» 

Cela confirme mon récent blog sur un sujet similaire, et c'est là une idée maîtresse ! Bien préférable en fait à la plupart des conceptions religieuses que j’ai entendues sur la mort, trop souvent représentée en une étape à craindre en raison de ses incertitudes et de la perspective omniprésente de se retrouver en enfer, ou de l’autre issue marginalement bénéfique pour ceux qui sont parfaits, ou presque, à qui l’on promet une vie éternelle d’ennui paisible et isolé. 

Alors, dans cette optique, que faut-il pour mourir heureux ? Bien que cette question provoque, elle mérite mieux que des platitudes ou des réponses toutes faites. « Mourir heureux » n’est pas seulement une notion poétique, c'est un défi philosophique, une prise de conscience personnelle, et peut-être même une rébellion silencieuse contre ces récits morbides fondés sur la peur. 

La chanson de Cat Stevens suggère que la joie peut s'intensifier, même lorsque le corps ralentit. C'est une perspective forte pour envisager la mort : non pas comme une fin tragique, mais plutôt le dernier chapitre d'une histoire bien vécue, ce qui en fait rejoint mon blog précédent. Mourir heureux peut signifier se sentir complet, peut-être pas nécessairement avoir tout fait, mais avoir fait suffisamment de ce qui comptait. C'est aussi être en paix avec nos choix, nos relations, nos regrets. 

Et puis il y a ce que nous laissons derrière nous, notre héritage, nos souvenirs et suffisamment de gentillesse pour qu’elle puisse se propager. Il y a aussi le fait d'avoir aimé et d'avoir été aimé, peut-être profondément, imparfaitement, mais intentionnellement. À ce moment-là, nous sommes bien mieux armés pour affronter la mort sans appréhension, non pas parce que nous sommes sans peur, mais parce que nous avons donné un sens à notre vie. Il ne s'agit pas de perfection ou de sainteté, mais d'intégration ou du sentiment que notre vie, avec tout son désordre et sa beauté, a donné naissance à quelque chose de réel et de valable. 

La question suivante, évidente, est que devons-nous faire pour y arriver ? C'est là que notre curiosité et notre nature réfléchie auront l'occasion de s'exprimer. Considérons ces actions, comme choisir ce qui compte, même dans les plus petites choses, dans nos paroles, dans ce que nous pardonnons, dans ce que nous poursuivons. Il s'agit aussi de savoir être présent dans le moment, maintenant, et sans toujours courir après ou regretter quelque chose. 

J'ajouterais que nous devons faire la paix avec l'imperfection en acceptant que certaines choses restent irrésolues, et que tout ira bien. Nous pourrons également gagner en bonheur en nous connectant de manière authentique, avec les gens, avec les idées, avec le monde. Même les plus courts moments de connexion peuvent avoir un impact considérable. Enfin, il s'agira de nous libérer des peurs héritées et en particulier de celles qui nous ont été transmises par le dogme ou la culture. Notre propre vérité vaut mieux que ça ! 

 

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