jeudi, décembre 04, 2025

Chaussures Hoka (troisième partie)

Le scepticisme initial s'est mué en adoption fin 2010, près de Madagascar, sur l'île de La Réunion, lors de l'ultra-trail « Diagonale des Fous ». Au kilomètre 70, Ludovic Pommeret, coureur français de haut niveau, rencontrait de sérieux problèmes avec ses chaussures Decathlon bon marché. 

Il dut alors chausser une paire de Hoka Mafate lors d'un ravitaillement. Grâce à ces nouvelles chaussures, il retrouva son énergie et termina deuxième de la course, un retournement de situation spectaculaire qui mit en lumière ce produit au look atypique. 

De cette victoire inattendue naquit le modèle Pommeret, qui connut un succès immédiat et devint le sujet de conversation incontournable parmi les « trailers », inaugurant une stratégie marketing axée sur cette discipline. À l'aube du marketing d'influence, les passionnés de trail, les promoteurs et les blogueurs devinrent les porte-parole de Hoka pour toucher les pratiquants lors de tous les événements sportifs, notamment les courses locales, qui pouvaient optimiser les ressources limitées de l'entreprise. 

Cela a également conduit Nicolas Mermoud à se concentrer immédiatement sur le marché américain, représentant 40 % du chiffre d'affaires mondial, en collaboration étroite avec athlètes, détaillants et journalistes. Très vite, cette stratégie internationale a permis à Hoka d'atteindre la masse critique et l'image nécessaires pour convaincre les autres marchés mondiaux. 

Lancée en 2011, la chaussure Bondi a rencontré un succès fulgurant, renforçant l'image de Hoka comme la référence en compétition. Initialement plébiscitées par les coureurs d'ultra-marathon pour leur amorti exceptionnel et leur stabilité intrinsèque, les chaussures ont rapidement conquis le cœur des autres coureurs grâce à leur amorti maximal et leur poids minimal. Il est touchant de se souvenir que les fondateurs ont démarré cette aventure avec un budget de misère.

Le 1er avril 2013, Deckers Brands, la maison mère d'UGG, de Teva et d'autres marques de chaussures, prenait le contrôle total de Hoka One One pour 1,1 million de dollars. Pour 2024, le chiffre d’affaire de Hoka se montait à 4,2 milliards de dollars ! Les deux fondateurs d'origine sont restés à bord : Diard supervise désormais la distribution internationale et poursuit le développement de ses produits innovants, tandis que Mermoud continue de diriger le programme de compétition de l'entreprise. 

Ce qui rend cette histoire encore plus intéressante à mes yeux, c'est que je souffre actuellement de métatarsalgie, une affection qui n'est pas encore guérie. Il semblerait que des chaussures comme celles de Hoka puissent m'aider grâce à leurs caractéristiques : semelles intermédiaires épaisses et amortissantes, large espace pour les orteils et semelle incurvée qui réduit la pression sur l'avant-pied. 

L'amorti absorbe les chocs, la largeur diminue la compression et la géométrie incurvée favorise une foulée plus fluide et plus efficace, autant d'éléments qui peuvent soulager la douleur associée à cette pathologie. Une excellente raison de mettre mes pieds dans une paire de Hoka ! Je vous tiendrai au courant ! 

mercredi, décembre 03, 2025

Chaussures Hoka (2eme partie)

Nous voici donc en 2008 : Jean-Luc Diard s’associe à Nicolas Mermoud, lui aussi ancien responsable marketing chez Salomon et ayant ensuite travaillé chez Rossignol. Ensemble, ils ont décidé de créer une entreprise commune. Convaincus du potentiel illimité de l’innovation dans le secteur des articles de sport « outdoor », ils estiment avoir trouvé leur place. 

Leur objectif : se concentrer sur les chaussures de course, un domaine mûr pour des innovations majeures. En effet, si les chaussures minimalistes de trail ont le vent en poupe, elles sont trop axées sur la performance et négligent le grand public qui recherche avant tout le plaisir et le confort. Ils sont également persuadés que l’adaptation au terrain n’incombe pas aux coureurs, mais à leurs chaussures : un véritable changement de paradigme ! 

Cependant, lancer une nouvelle marque de chaussures reste une entreprise risquée, alors que le monde entre dans l’une des pires crises financières jamais connues. Malgré tout, ils entrevoient la possibilité d’innover et misent sur des designs audacieux pour attirer l’attention. Des drivers de golf aux raquettes de tennis, en passant par les skis larges ou les pneus de « fatbike », le surdimensionnement exerce une forte attraction sur les consommateurs. 

Coureur de trail confirmé, Mermoud sait pertinemment que, tout comme les montées, les descentes d'une course peuvent être semées d'embûches et de blessures de toutes sortes, et aucun fabricant ne semble s'y intéresser. Cela le pousse à rechercher une chaussure de trail capable de voler aussi bien en montée qu'en descente. Christophe Aubonnet et Sébastien Mazars, anciens de Salomon, conçoivent d'abord une chaussure, puis, en quelques mois seulement, une semelle totalement inédite qui servira de base à la Hoka One One, dont le nom signifie « voler sur terre » en maori. 

Cette fois, la semelle est à l'opposé du minimalisme, son aspect massif allant à l'encontre de la performance. Au sein de cette start-up, tous les fondateurs sont persuadés que la chaussure sera perçue comme révolutionnaire et séduira au premier regard. La réalité sera cependant bien différente lors de sa présentation officielle à l'industrie et à la presse.

Certains affirment d'emblée que ces chaussures ressemblent à des chaussures de podologue pour personnes âgées, bien loin de l'image jeune et branchée que l'on espérait leur donner. Même les coureurs utilisant la chaussure sont moqués : on les prend pour des astronautes marchant sur la Lune ! 

Dans le prochain article, nous verrons comment cette perception va bientôt évoluer…

mardi, décembre 02, 2025

Hoka baskets populaires (première partie)

Ce n'est que cette année, et de façon un peu fortuite, que j'ai découvert les chaussures Hoka. Je les avais déjà vues, mais sans y prêter plus d'attention. C'est en voyant mon voisin septuagénaire en porter une paire, et après avoir discuté avec lui de son expérience avec le produit, que ma curiosité s'est éveillée. 

Après quelques recherches rapides, j'ai appris que Hoka avait été fondée en 2009 par Nicolas Mermoud et Jean-Luc Diard, tous deux anciens employés de Salomon. Cela témoigne du vivier de talents que représentait Salomon. Diard a débuté chez le fabricant annécien en 1981, a été promu directeur marketing en 1989, puis chargé du développement de la marque en 1997, juste au moment où l'entreprise de ski a été vendue à Adidas et a commencé à perdre son identité. 

En 1998, Diard est devenu président de l'entreprise et a développé avec succès sa division trail. Tout au long de l'année 2005, Diard a poursuivi sa relation compliquée avec Adidas, cette dernière finissant par se séparer de Salomon pour la vendre au groupe finlandais Amer, qui possédait déjà les skis Atomic, les produits de tennis Wilson et de Suunto, entre autres marques sportives. 

C'est en 2008 que le livre « Born to Run » avait relancé la course à pied grâce aux chaussures minimalistes et suscité un intérêt croissant pour l'ultra-trail et le trail, même si certaines de ses affirmations concernant les chaussures avaient immédiatement été très controversées. L'ouvrage a popularisé l'idée que les chaussures modernes, très amorties, pouvaient causer des blessures et qu'une foulée plus naturelle, avec attaque de l’avant-pied (comme chez les Tarahumaras), était plus saine. 

Cela a entraîné un essor des chaussures minimalistes, des épreuves d'ultra-trail et un intérêt plus large pour la course à pied et le plaisir de courir, et non plus seulement pour la compétition. Malgré le succès sportif de ce type de produit, Jean-Louis Diard n'était pas convaincu et, suite à la détérioration de ses relations avec Amer Sports, allait se séparer de Salomon. 

Demain, nous verrons comment cela a donné naissance à Hoka.

lundi, décembre 01, 2025

Comment étouffer le harcèlement dans l’œuf …

Mettre fin à l’intimidation et au harcèlement dès son apparition est primordial. Il est indispensable d'agir, et quelqu'un doit le faire. C'est la première chose que j'ai faite en emménageant dans notre nouvelle maison en 2014, quand j'ai été confrontée à un voisin irascible qui avait l'audace de me « tester », comme le font généralement toutes les grandes gueules du genre. 

J'ai réagi fermement, et cela a (presque) mis fin à son agression (il y a eu un autre incident qui a été réprimé de la même manière). Si je n'avais pas réagi rapidement, cet homme s'en prendrait toujours à moi, soit parce que ma gueule ou mon pays d'origine ne lui revenaient pas. 

À peu près à la même époque, en 2016, nous avons eu les débats des primaires républicaines, opposant Trump à un groupe de candidats plutôt aussi mauvais. Deux d'entre eux me viennent à l'esprit (Bush et Rubio), car ils avaient été abondamment insultés par Trump. 

Si Jebb Bush ou Marco Rubio avaient saisi Donald Trump par les revers du veston, l'avaient secoué violemment et ordonné de quitter la scène du débat sur-le-champ, les États-Unis et le monde n'auraient jamais été terrorisés par Trump et nous serions tous dans une bien meilleure situation aujourd'hui. 

Tout comme Biden, qui a eu l’idée imbécile de se présenter une seconde fois contre Trump, ces deux hommes portent une immense responsabilité historique et planétaire. Face à l'intimidation, il faut toujours tenir tête !