dimanche, décembre 28, 2025

Berlines en perte de vitesse ?

Il me semble que la berline, en tant que véhicule, est tombée en désuétude, éclipsée par les SUV, ou du moins par les véhicules plus hauts sur patte. Je m’interroge donc quelles en sont les raisons ? 

Du moins en Amérique, il semblerait que les préférences des consommateurs aient considérablement évolué ces dernières années, les acheteurs trouvant les SUV et les crossovers plus polyvalents, plus performants et mieux adaptés à leur mode de vie moderne. 

Parmi d'autres considérations, ils les perçoivent comme étant plus pratiques, offrant un plus grand espace de chargement et une meilleure capacité à affronter des conditions météo et routières variées, tout en leur procurant un sentiment accru de sécurité et de confiance.

De plus, les SUV sont plus hauts et beaucoup plus faciles d'accès. Leur position de conduite surélevée est régulièrement citée comme une raison majeure de leur préférence. Elle facilite l'entrée et la sortie du véhicule et offre une meilleure visibilité, donnant aux conducteurs un sentiment de meilleure maîtrise de la route. 

À mon avis, cette préférence est accentuée par le fait que les conducteurs et les passagers sont plus grands et plus corpulents (c'est-à-dire plus lourds) que par le passé, et ont donc plus de difficultés à entrer et surtout à sortir d'un véhicule bas, en particulier le conducteur, gêné par le volant. Il est évident que la position assise plus haute des SUV réduit le besoin de « se laisser tomber » dans une berline basse ou d'en « sortir » péniblement. 

Des ouvertures de portes plus larges, un espace pour la tête et les jambes plus important et une sensation de volume accru contribuent aux considérations ergonomiques et jouent un rôle indéniable dans les préférences réelles des consommateurs. 

Les constructeurs automobiles ont également accéléré cette tendance en privilégiant les SUV et en retirant les berlines de leurs salles d’exposition. La raison en est que les SUV et les pick-up ont des marges bénéficiaires plus élevées, et comme la demande des consommateurs est plus forte, cela est devenu un cercle vicieux. 

Ces attentes changeantes des consommateurs et les avancées technologiques (espace supplémentaire nécessaire pour les batteries) ont fait des SUV la plateforme de référence pour les nouvelles fonctionnalités et les nouveaux designs. Enfin, les SUV sont devenus des symboles culturels représentant l'aventure, la performance et la vie de famille moderne. 

Une source parle même d'un « changement culturel et de mode de vie complet ». Depuis 2012, j'ai complètement adopté le SUV. Et vous, quel véhicule conduisez-vous aujourd'hui ?

samedi, décembre 27, 2025

Une vidéo de fin d’année de plus …

Depuis des années, nous envoyons une petite vidéo pour remplacer les traditionnelles cartes de Noël ou de vœux. Si on m'avait posé la question, j'aurais pensé que nous avions débuté cette tradition il y a environ douze ans. 

Après avoir consulté mes archives, j'ai découvert que nous avions en fait commencé en 2010, ce qui fait de cette année notre seizième vidéo des Fêtes. Au début, nos messages – comme tant d'autres – consistaient principalement en un résumé de tout ce que nous avions fait les douze derniers mois : activités sportives, voyages et autres moments marquants. 

Heureusement, le format a évolué vers quelque chose de plus réfléchi, offrant une vision plus approfondie de notre ressenti sur l'année écoulée. C'est beaucoup plus agréable à regarder, évitant ainsi vantardises et autres exploits tout en passant sous silence les moments moins glorieux. 

Aujourd'hui, nos vidéos durent seulement quelques minutes et sont produites en deux versions : anglais et français. Voici l'édition 2025. Quelle que soit sa qualité, chaque vidéo représente beaucoup de travail. Au début, il me fallait plus de 50 heures pour l'écrire, la produire et l'envoyer. 

Avec l'expérience, j'ai réussi à réduire ce temps à environ 25 heures – ce qui représente tout de même un investissement de temps non négligeable. Combien de temps encore cet effort annuel se poursuivra-t-il ? Comme on dit : l'avenir nous le dira ! 

vendredi, décembre 26, 2025

Le double sens de « Woke » (Troisième partie)

La première raison de la confusion autour du terme « Woke » est que ce mot est devenu un « signifiant flottant ». 

Cela veut dire qu’il ne s'agit pas seulement d'un mot, mais d'un symbole ou d'une image au sens vague et instable. Différents groupes peuvent alors se l'approprier à leurs propres fins, permettant ainsi de véhiculer d’importants messages, parfois contradictoires, à un public diversifié, en fait, selon ce que l'orateur souhaite lui faire signifier à un moment donné. Un nœud impossible à démêler ! 

La deuxième raison est qu'il est utilisé davantage comme un signal que comme une définition. Il sert à indiquer à quel « camp » appartient une personne, plutôt qu'à décrire ce qu'elle défend. 

La troisième raison est son utilité rhétorique, précisément grâce à son imprécision. Pour rappel, la rhétorique désigne l'utilisation habile et persuasive du langage (oral ou écrit) pour influencer, convaincre ou faire valoir un point de vue, souvent dans un but d'effet plutôt que d'explication. Si un mot peut signifier n'importe quoi, il peut s'appliquer à tout. 

Enfin, la quatrième raison est qu'il est plus facile de condamner une étiquette que d'expliquer une politique. C'est pourquoi on parle d'« entreprises woke », d'écoles « woke », d'« armée woke », de « science woke », sans jamais donner d'explication claire de ce à quoi le mot fait référence. Alors, en fin de compte, comment dissiper cette confusion ? 

Voici la définition la plus précise et la moins politisée que nous puissions utiliser : Essentiellement, être « Woke » signifie être conscient des injustices sociales et penser que la société doit y remédier. 

Cette définition est ensuite opposée à celle utilisée par ses détracteurs : Pour ces derniers, être « Woke » correspond à un activisme excessif ou coercitif qui impose des normes idéologiques. Comme on peut le constater, les deux définitions coexistent. 

C'est pourquoi le mot est si insaisissable. Si nous voulons une règle simple et pratique, lorsqu'une personne utilise le mot « woke », nous devrions lui demander : « À quel comportement ou à quelle politique spécifique faites-vous référence ? » Si elle ne peut pas répondre, elle utilise le mot comme un procédé rhétorique, et non comme une description. 

Si j'ai été suffisamment clair, nous devrions tous comprendre à quoi nous sommes confrontés, connaître la signification choisie et, surtout, déterminer la véritable raison pour laquelle certaines personnes utilisent ce mot !

jeudi, décembre 25, 2025

Comment utilise-t-on le terme « woke » aujourd'hui ? (Deuxième partie)

Cette évolution en matière de terminologie nous conduit à la complexité liée au sens de « woke » et surtout à son interprétation. 

Dans les années 2020, ce mot s'est politisé et a été instrumentalisé, au point qu'il possède aujourd'hui deux significations très différentes, selon la personne qui l'utilise. D'une part, il y a le sens positif ou neutre de « woke », qui désigne une conscience sociale remplie d'empathie et une attention portée aux inégalités. 

D'autre part, il y a un nouveau sens négatif ou critique, perverti par le mouvement MAGA de Trump, qui dénote un excès d'activisme social, de moralisation ou d'imposition d'une conformité idéologique. 

Ce sens négatif est devenu extrêmement répandu et souvent se trouve utilisé comme une forme d’insulte passe-partout pour toute idée progressiste, ou initiative en faveur de la diversité, d’un langage inclusif, de théories universitaire ou pédagogique, de communication d'entreprise, ou plus généralement pour tout ce qui est perçu comme « trop politiquement correct ». 

En raison de son usage si large, le terme « woke » perd souvent de sa précision et de nombreux auteurs et autres individus qui l’utilisent peinent à le définir. Ce n'est donc pas une simple impression, mais la réalité est que beaucoup trop de personnes qui utilisent trop fréquemment ce mot sont incapables de le définir clairement. 

Demain, j'essaierai d'expliquer les raisons de cette confusion, alors restez à l'écoute.

mercredi, décembre 24, 2025

Que signifie le terme « WOKE » ? (Première partie)

Je suis en train de lire « Right Wing Revolution » de Charlie Kirk, cet activiste assassiné cet été en Utah, qui est un livre de propagande d’extrême droite, dans lequel il tente de définir le terme « woke », sans trop y arriver. Cela me fait d'ailleurs soupçonner qu'il ignore lui-même la signification réelle des mots qu'il utilise. 

Que veut dire ce terme et comment devrions-nous le définir ? C'est la raison de ma confusion et ce qui m'a poussé à approfondir mes recherches. Voici ce que j'ai découvert. D'abord, j'ai été rapidement rassuré en constatant que je n'étais pas le seul à être confus et insatisfait par l'interprétation floue de Kirk, et j’ai découvert que le mot avait subi une évolution constante ces dernières années. 

Voici la manière la plus claire et la plus pertinente de comprendre ce que « woke » veut dire, sans le brouillard politique, sans tensions de guerre culturelle ou des explications vagues qui l'entourent souvent. 

À l'origine, « woke » était un mot d'argot afro-américain, apparu au début ou au milieu du XXe siècle, qui signifiait simplement : « Restez vigilants face à l'injustice. » En d'autres termes, soyez attentifs, soyez conscients, ne restez pas indifférents à ce qui se passe autour de vous. 

Cela faisait principalement référence à la discrimination raciale, aux brutalités policières et aux inégalités sociales. « Woke » était perçu comme un terme positif au sein de la communauté noire. Puis, vers les années 2010, sa signification a évolué en se noyant dans la culture populaire. 

Son sens s'est élargi pour désigner la prise de conscience des injustices sociales de toute nature (race, genre, sexualité, inégalités, discriminations, etc.). Bien que cette signification fût généralement positive, elle était parfois utilisée avec humour ou dérision. 

Dans les années 2020, la situation a changé : le mot est devenu politiquement chargé et « woke » s'est scindé en deux significations distinctes que nous explorerons dans le prochain article ...

mardi, décembre 23, 2025

Parti skier !

Hier, je suis allée skier, pas pour le plaisir, mais juste pour avoir un aperçu des conditions de que ma fille risquait de rencontrer le jour de Noël lorsqu'elle sera avec nous et si jamais elle décidait d’aller faire quelques virages avec moi. 

Il était 14 heures quand j'ai quitté la maison, la température était de 12 degrés Celsius et quand j'arrive au Canyon Village à Park City Mountain, il y avait peu de skieurs, mais la neige artificielle qui était le seul chemin à suivre était de la même qualité que celle que les skieurs trouveraient à la fin du mois d'avril : de la bonne vieille soupe ! 

Même à mi-montagne, à 2 500 mètres, il ne restait qu'une fine couche de neige naturelle et la neige à canon fondait vite et on pouvait apercevoir les cailloux à travers la fine couche translucide. Le travail acharné déployé par les stations pour produire de la neige semble avoir été en vain.

Les quelques pistes enneigées artificiellement étaient également très délicates, et plutôt dangereuses à parcourir ! Skieurs et surfers avaient du mal à gérer cette neige ultra-molle dans ce qui se transformait en une piste de bosses partout où la piste etait un peu raide. 

Je pense que nous aurons besoin d’une miraculeuse chute de neige froide pour aller skier pendant les Fêtes, mais en regardant les prévisions, je n’y crois pas trop ! 

Al Gore avait raison il y a près de 20 ans, en 2006, lorsqu'il publiait son livre « Une vérité qui dérange ». Nous n’étions alors que 6,6 milliards sur cette planète, aujourd’hui nous sommes presque 8,3 ! Nous n’avons pas bien écouté, nous n’avons presque rien fait et nous allons droit dans le mur.

lundi, décembre 22, 2025

Comparons le système de santé US !

Pourquoi les Républicains du Congrès américain, sont-ils manifestement incapables de comprendre leurs problèmes de santé publique, impuissants à élaborer un plan et, pire encore, refusent de nous comparer aux autres pays de l'OCDE qui dépensent beaucoup moins pour la santé tout en obtenant de meilleurs résultats (notamment en termes d'espérance de vie) ? 

Sans prendre parti, tout commence par les Républicains, profondément divisés entre eux sur la politique à suivre, malgré l'urgence de la situation. Ils viennent d'adopter leur projet de loi sans prolonger les subventions d'Obamacare (ACA), en sachant pertinemment que les primes de 22 millions d’Américains vont subir de fortes augmentations. 

En réalité, les Républicains sont « déchirés sur la question de la santé » et totalement paralysés quant au plan qu’ils devraient articuler. De nombreux Républicains souhaiteraient des primes plus basses, plus de choix et moins d'intervention de l'État, mais le système américain repose sur des subventions fédérales massives, une réglementation aux niveaux des états et fédéral, une assurance maladie basée sur l'emploi, des plans spéciaux pour pauvres et retraités. 

En fin de compte, le Parti républicain est pris entre l’étau de l’idéologie (un État moins interventionniste) et la réalité (des millions de personnes dépendent d'une couverture financée par l'État) : les modérés souhaitent prolonger les subventions d'Obamacare, tandis que le parti veut éviter d'augmenter les dépenses fédérales. 

De plus, pour le Congrès, toucher au système de santé est politiquement risqué, car toute réforme majeure crée des gagnants, des perdants, la suppression des subventions augmente les primes, la déréglementation des régimes peut réduire la couverture et l'expansion des programmes gouvernementaux augmente les impôts. Même aujourd'hui, alors que les Républicains contrôlent la Chambre des représentants, le Sénat et la présidence, ils n’arrivent toujours pas à s'entendre pour remplacer l'ACA (Obamacare) ! 

J'ai toujours pensé que les États-Unis devraient s'inspirer des bonnes pratiques de la plupart des pays de l'OCDE, mais bien sûr, ces pays disposent d'un système de santé national ou d'assureurs à but non lucratif strictement réglementés. 

En revanche, les États-Unis comptent des assureurs privés, une couverture basée sur l'emploi, des plans pour pauvres, retraités, et anciens combattants, Obamacare, des réglementations au niveau des États et du gouvernement fédéral, des gestionnaires de prestations pharmaceutiques, des monopoles hospitaliers et des fabricants de médicaments jouissant d'un pouvoir de fixation des prix à l'échelle mondiale. 

En raison de cette fragmentation, toutes ces partis ne voient pas d’un bon œil une comparaison avec d’autres pays et les changements qu'elle impliquerait. Ce système commercial est politiquement bien ancré. Si les Républicains manquent de consensus sur l'objectif final, les Démocrates s'accordent généralement sur la couverture universelle, un rôle important de l'État et la comparaison avec les systèmes de l'OCDE. 

En résumé : si nous voulons changer le système de santé américain, il faut absolument pousser les Républicains dans la minorité, c'est aussi simple que cela !

dimanche, décembre 21, 2025

Trump, communicateur hors pair ?

Mercredi dernier, j'ai regardé le discours de Donald Trump (voir ci-dessous) et je me suis demandé ce qu'un psychologue spécialisé dans le recrutement de commerciaux ou de cadres en communication penserait de sa prestation et ce qu'il aurait dû faire différemment pour rassurer les gens à la veille des fêtes de fin d'année ? La politique n'est-elle pas l'apogée de l'art de la vente ? 

J'ai l'impression que tout professionnel de la psychologie dirait que le discours de Trump était excessivement colérique, agressif, combatif et défensif, ce qui a peut-être galvanisé ses fidèles du mouvement MAGA, mais n'a pas su réconforter ni rassurer la majorité des Américains à l'approche de Noël. 

Pour apaiser les esprits, il aurait fallu qu'il adoucisse son ton, mette l'accent sur des valeurs communes, qu’il sourie un peu, et transmette des messages plus positifs sur le plan émotionnel. Au lieu de cela, il a présenté ses onze premiers mois au pouvoir comme une tentative de réparer un « désastre » qu’il blâme sur le compte des Démocrates, Biden et les immigrants. 

Il a défendu obstinément ses droits de douane et a faussement prétendu avoir réalisé des progrès en matière de pouvoir d'achat. Son discours était précipité, acerbe et réactif face à la baisse précipitée de ses sondages, sans chaleur humaine, ni appel à l’unité. Il n'a pas réussi à établir un lien de confiance et une connexion émotionnelle avec son auditoire. Il n'a évoqué aucun avantage ni succès partagé, se contentant de rejeter la faute sur les autres. 

Son discours était dénué d'empathie et d'inspiration. Son langage corporel trahissait également sa réticence à prendre la parole et montrait qu'il avait hâte de terminer son discours. Il a manqué l'occasion d'insuffler un esprit positif à l'approche des fêtes et a choisi d'aliéner un public qui aspirait au réconfort et à l'optimisme. 

Ah, j'allais oublier, Trump a parsemé son discours de mensonges et exagérations grossières, et en tant qu'« homme d'affaires », il a fait preuve d'une ignorance inouïe en mathématiques : une réduction de 300 à 600 % des coûts des médicaments ? Une réduction de 100 % les rendrait gratuits, 600% de baisse forcerait le pharmacien de donner le médicament gratuitement et d'offrir en plus au patient cinq fois sa valeur originale en espèces ! Pas mal ! 

Du point de vue de la psychologie de la communication, Trump a manqué l'occasion d'inspirer le réconfort et l'optimisme. Incompétent en matière de communication, il a gâché une belle opportunité et s'est enfoncé davantage, lui et son parti. 

samedi, décembre 20, 2025

Américains à double nationalité, attention ! (Troisième partie)

J'ai récemment appris que Bernie Moreno, sénateur de l'Ohio, avait présenté le projet de loi « Exclusive Citizenship Act of 2025 » (Loi sur la citoyenneté exclusive de 2025) visant à mettre fin à la double nationalité aux États-Unis. Moreno, membre du Parti républicain (MAGA), est né en Colombie dans une famille qui a immigré aux États-Unis et a grandi en Floride. 

Cette mauvaise idée n'est pas de nature à réjouir une personne comme moi, possédant la double nationalité française et américaine. Ce projet de loi exigerait des citoyens américains comme moi, titulaires d'une autre nationalité, de renoncer à l'une des deux, voire plus si applicable, dans un délai de 12 mois, sous peine de perdre leur citoyenneté américaine. 

Moreno, lui-même citoyen naturalisé d'origine colombienne, affirme que la citoyenneté américaine devrait impliquer une « allégeance unique et exclusive » aux États-Unis. Pas si vite ! Le 14e amendement de la Constitution protège le droit de naissance à la citoyenneté américaine et stipule qu'elle ne peut être révoquée involontairement. Les tribunaux ont constamment statué que la citoyenneté est un droit fondamental et que sa perte ne peut survenir que par renonciation volontaire ou fraude lors de la naturalisation. 

De nombreux groupes de défense des droits des minorités ethniques et des immigrants (par exemple, le Portuguese American Leadership Council) se mobilisent contre cette idée, car elle affecterait des millions d'Américains. Heureusement, jusqu'à présent, le projet de loi n'a pas dépassé le stade de la présentation. Aucune audition ni aucun vote n'ont encore été programmés. 

Même s'il était adopté, sa mise en œuvre serait extrêmement complexe, obligeant des millions de personnes à choisir entre leur héritage et leur citoyenneté américaine, sans compter une multitude d'autres problèmes épineux. 

En bref, la proposition du sénateur Bernie Moreno d'interdire la double nationalité relève davantage d'une posture politique visant à plaire à Trump. Elle reste symbolique et a peu de chances d'être adoptée. Le cadre juridique américain protège fermement contre la perte involontaire de la citoyenneté, et cette mesure se heurte à d'importants obstacles politiques et constitutionnels. 

Autant dire que je devrais être tranquille pour un bon moment

vendredi, décembre 19, 2025

« Méli-mélo » et multi-citoyenneté (Deuxième partie)

En tant que citoyen français et américain, je me demande toujours ce qu'il en est de ce statut particulier, car j'entends constamment des versions divergentes à ce sujet. Voici donc ce que j'ai appris. À ce jour, environ la moitié des pays du monde autorisent la double ou la multiple nationalité, tandis que d'autres la restreignent ou l'interdisent. Un plus petit groupe protège explicitement la citoyenneté contre toute révocation. 

Commençons par les pays qui autorisent la double ou la multiple nationalité. La plupart des pays d'Europe, des Amériques et de nombreuses nations d'Asie-Pacifique autorisent ce statut. Par exemple, en Europe, on trouve le Royaume-Uni, la France, l'Italie, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne (avec des restrictions), la Grèce, Malte, Chypre, la Hongrie, la Lettonie et la Turquie. Aux Amériques, il y a les États-Unis, le Canada, le Mexique, le Brésil, l'Argentine, la Colombie et l'Uruguay. 

Dans la région Asie-Pacifique, on trouve l'Australie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, ainsi que le Pakistan et la Corée du Sud avec certaines limites. Ce statut est plus rare en Afrique et au Moyen-Orient, avec seulement l'Afrique du Sud, l'Égypte, Israël, le Nigeria et la Tunisie. Si vous êtes intéressé par les Caraïbes, vous trouverez Antigua-et-Barbuda, la Dominique, la Grenade, Saint-Kitts-et-Nevis et Sainte-Lucie. Tous ces pays vous permettent généralement de détenir plusieurs passeports et de jouir des droits dans chaque nation. 

Il existe cependant certains pays qui appliquent un strict statut de citoyenneté unique. Si vous acquérez une autre nationalité, vous risquez de perdre votre nationalité d'origine. Par exemple, en Europe, c’est l'Andorre, l'Autriche (avec des exceptions), l'Estonie, la Lituanie et Monaco. En Asie, on trouve la Chine, l'Inde, le Japon, le Népal, le Bhoutan, la Malaisie, Singapour et l'Indonésie. Quant au Moyen-Orient, on trouve l'Arabie saoudite, Oman et Bahreïn. En Afrique, il n'y a que le Botswana et dans les Caraïbes, les Bahamas. Dans ces pays, une naturalisation dans un autre pays peut entraîner la perte de la citoyenneté d'origine. 

Enfin, il existe des pays où, tout comme la batterie de votre nouveau smartphone, la citoyenneté ne peut pas être retirée. Il s'agit notamment des États-Unis, où la citoyenneté de naissance en vertu du 14e amendement ne peut être révoquée ; seule une renonciation volontaire ou une fraude lors de la naturalisation peut entraîner sa perte. Au Canada, les citoyens de naissance ne peuvent être déchus de leur nationalité ; seule une renonciation volontaire est possible. 

Après la réforme, les citoyens allemands ne peuvent généralement pas perdre leur nationalité contre leur gré, sauf dans de rares cas, par exemple s'ils rejoignent les forces armées étrangères. En France, la citoyenneté est considérée comme un droit fondamental ; sa révocation est limitée aux cas de fraude ou de terrorisme, et aucune déchéance arbitraire n'est possible. 

Demain, nous découvrirons comment un membre du Congrès américain souhaiterait modifier ces règles pour les citoyens américains.

jeudi, décembre 18, 2025

Un passeport de l'ONU ? (Première partie)

Il n'y a qu'une planète bleue, mais près de 200 pays créés par l'homme s'y répartissent, chacun avec ses règles, systèmes de gouvernement, frontières et … passeports ! J'aime me considérer comme un citoyen du monde et je me suis souvent demandé si je pourrais échanger mes passeports américain et français contre un passeport bleu clair de l'ONU ? 

Eh bien non, ce n'est pas possible. Bon, il existe un document de voyage appelé Laissez-Passer des Nations Unies (UNLP), mais ce n'est pas un passeport au sens traditionnel du terme (il n'indique pas la nationalité). 

Il identifie son titulaire comme fonctionnaire de l'ONU pour des missions officielles uniquement, et est délivré au personnel, aux experts en mission et aux hauts fonctionnaires. Il faut donc être employé par l'ONU ou ses agences spécialisées et voyager pour le travail. 

Différentes couleurs (bleu pour le personnel, rouge pour les hauts fonctionnaires) offrent des avantages variés, comme une immunité fonctionnelle, mais pas une immunité diplomatique complète. Les rares personnes qui en bénéficient sont les fonctionnaires et employés de l'ONU et de ses agences spécialisées (comme l'OIT, l'AIEA, la CPI). 

S'y ajoutent quelques personnes désignées comme experts pour des missions spécifiques de l'ONU. Il existe également un laissez-passer spécial rouge de l'ONU (comme celui qu'utilise António Guterres), offrant davantage d'avantages diplomatiques aux hauts fonctionnaires. 

Donc, si vous ne faites pas partie de ce club restreint, oubliez ce document de voyage exclusif. Demain, nous parlerons de ceux qui revendiquent plusieurs nationalités et les règles qui s’y rattachent. 

Alors, si les voyages internationaux vous intéressent, ne manquez pas la suite !

mercredi, décembre 17, 2025

Résultats préliminaires chaussures Sketchers …

Cela fait plus de deux semaines que je marche avec ma nouvelle paire de chaussures à « amorti maximal. » Cette dénomination de chaussures de marche ou de course fait référence à leurs semelles intermédiaires épaisses et souples, conçues pour l'absorption des chocs et le confort. Toutes sont offertes par Hoka et Sketchers, mais aussi par des marques comme New Balance (Fresh Foam More), ASICS (Gel-Nimbus) et Brooks (Ghost Max). 

Ces baskets offrent un confort et une absorption des chocs considérables, mais peuvent présenter des inconvénients comme une stabilité réduite et potentiellement des changements biomécaniques. 

Pour ma part, je les ai achetées pour solutionner la métatarsalgie dont je souffre depuis avril dernier, après, je crois avoir porté des chaussures avec une partie antérieure trop étroite. 

Si cela n’était pas vraiment le cas et que je souffre en réalité d'une forme d'arthrite, comme je l'avais initialement soupçonné, tant mieux ! Leurs semelles épaisses absorbent une grande partie des chocs, même en marchant, ce qui procure une sensation de douceur sous le pied. Cela fait une énorme différence par rapport à mes anciennes chaussures et leur semelle ultra-fine à l’avant qui faisait ressentir la moindre aspérité existant sur le sol. 

Cela se traduit évidemment par une expérience plus confortable, surtout avec les surfaces dures comme le béton ou l'asphalte, sur lesquelles je marche habituellement. Les chaussures semblent réduire les forces transmises vers la plante du pied et à tous les os qui s’y trouvent et offrent un bon équilibre entre amorti et retour d'énergie, ce qui pourrait théoriquement améliorer l'efficacité sur de longues distances. 

On m'avait prévenu d'une stabilité latérale réduite, d'un risque d'entorses de la cheville, notamment lors de changements de direction rapides ou sur des surfaces irrégulières, mais je n'ai rien constaté de tel et mes douleurs aux pieds ont été largement réduites, ce qui est jusqu'à présent un bon signe. 

La prochaine phase de mon évaluation concerne la durabilité de ces chaussures, donc, affaire à suivre. 

mardi, décembre 16, 2025

Premières courses en ski alpin de la saison …

Cet hiver, j'ai été très impressionné par le niveau athlétique exceptionnel de nos skieurs et skieuses de Coupe du monde. 

Comme je l'ai déjà écrit, je me demande ce que les entraîneurs peuvent dire à leurs athlètes, au-delà de la préparation mentale indispensable, car en matière de technique, tous, filles et garçons, semblent être au même niveau d'excellence. 

Ce qui fait la différence, c'est la maîtrise de leurs appuis, ou plus précisément, l'accroche des carres sur la neige. En slalom, deux centièmes de seconde perdus par porte à cause d'une prise de carre excessive peuvent représenter plus de deux secondes sur une manche.

Skier « à plat » et glisser au maximum semble être le mantra pour tous les skieurs, et la clé réside dans leur agilité, leur dextérité à franchir les portes en toute sécurité, en conservant un équilibre optimal et en s'approchant suffisamment des portes sans les enfourcher, surtout en slalom. 

Cette agilité est probablement le fruit de jours, de mois et d'années d'entraînement et de pratique. Quelqu'un a-t-il quelque chose à ajouter ?

lundi, décembre 15, 2025

Crise olympique en France (Deuxième partie)

La situation autour des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2030 dans les Alpes françaises commence à s'envenimer et semble trouver ses racines dans les mêmes raisons que celles qui ont conduit à la situation scandinave que nous venons d'évoquer, en présentant de nombreux parallèles avec celle-ci. Ces Jeux de 2030 sont récemment devenus une source de tensions palpables. Voici ce que j'ai pu recueillir, ce qui se passe et quels sont les principaux enjeux de ce conflit. 

Les Jeux d'hiver de 2030 ont été officiellement attribués aux Alpes françaises par le Comité international olympique (CIO) lors de sa 142e session en juillet 2024. L'attribution était conditionnelle, mais le gouvernement français a fourni les garanties financières nécessaires. Le projet prévoyait l'organisation des compétitions sur un vaste territoire géographique et quatre zones principales : la Haute-Savoie, la Savoie, Briançon (Hautes-Alpes) et Nice (Alpes-Maritimes), soit pratiquement l'ensemble des Alpes françaises du nord au sud ! 

Tout comme pour les Jeux de l'Utah en 2034, un engagement fort a été pris pour utiliser au maximum les installations existantes, héritage des Jeux d'Albertville de 1992. Trois problèmes sont aujourd'hui au cœur du débat : le climat, les coûts et l'adhésion de la population. Le conflit autour de ces Jeux ne porte pas sur le principe du sport en soi, mais sur la pertinence du projet au regard des réalités climatiques, économiques et sociales actuelles en France. 

Si l'on commence par la question climatique, elle est directement liée au réchauffement planétaire et aux défis environnementaux, notamment au risque de manque de neige (un problème qui ne semble pas préoccuper l'Utah). Dans le contexte du changement climatique, l'organisation des Jeux d'hiver dans les Alpes, même en 2030, est considérée comme irréaliste et irresponsable par les associations citoyennes et les écologistes. 

Leurs inquiétudes portent sur le recours massif à la neige artificielle, qui nécessite d'énormes quantités d'eau et d'énergie, ainsi que sur la construction d'infrastructures (routes, réservoirs, etc.) qui pourraient devenir obsolètes après les Jeux. 

S'ajoute à cela la promesse officielle que ces Jeux seront « durables » et « respectueux de l'équilibre écologique ». Les critiques soulignent qu'aucune de ces promesses de « durabilité » n'est réalisable compte tenu du plan actuel. Vient ensuite la décision précipitée, ou ce qui a été qualifié de « déficit démocratique ». 

La candidature a été montée à la hâte fin 2023, suite au retrait d'autres concurrents. Les critiques dénoncent un processus décisionnel précipité, mené par un groupe très restreint (Comité national olympique et sportif français, collectivités territoriales et État) sans consultation préalable des populations concernées. 

Un collectif de citoyens a même engagé une action en justice pour obtenir un débat public. Enfin, se pose la question du financement et des coûts. Les habitants et les élus locaux s'interrogent sur la transparence des coûts réels et sur les véritables bénéficiaires des emplois et des infrastructures créés. Ils craignent que les coûts d'entretien à long terme des nouvelles installations ne retombent sur les collectivités locales. Plus récemment, le différend a pris une tournure institutionnelle majeure avec l'annonce, début décembre 2025, du retrait du Conseil départemental de la Savoie de la structure organisationnelle du Comité d'organisation. 

La Savoie, où plusieurs épreuves clés sont prévues (notamment à La Plagne et Courchevel), est un partenaire essentiel. Son retrait, même partiel, envoie un signal fort qui pourrait compromettre le projet dans sa forme actuelle et reflète des doutes politiques, budgétaires et environnementaux, y compris parmi les partisans traditionnels des Jeux. 

En résumé, le débat porte sur la question de savoir si la France peut et doit accueillir les Jeux olympiques d'hiver de 2030, compte tenu de l'urgence climatique et de la nécessité d'une consultation démocratique et d'une transparence financière, surtout si cela implique des investissements importants dans des zones vulnérables au changement climatique. 

Une situation à suivre de près.

dimanche, décembre 14, 2025

Appétit en baisse pour les J.O. d'hiver ? (Première partie)

Ces dernières années, la Norvège et la Suède, deux poids lourds historiques des sports d'hiver, possédant l'expertise et les infrastructures nécessaires, se sont retirées à plusieurs reprises de la course à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver. Leurs retraits successifs (notamment Stockholm pour 2022 et 2026, et Oslo pour 2022) s'expliquent par une combinaison de facteurs politiques, financiers et culturels qui reflètent une méfiance croissante à l'égard du modèle économique des Jeux olympiques modernes. 

En premier lieu, la pression budgétaire et le rôle du contribuable constituent la raison la plus directe du retrait de plusieurs candidatures, notamment celles de Stockholm et d'Oslo. Ces pays nordiques disposent de systèmes sociaux solides et d'une tradition de bonne gestion des fonds publics. Les citoyens et les responsables politiques sont très sceptiques quant aux promesses de retombées économiques à long terme. Ils craignent que les Jeux n'engloutissent des ressources pour un événement éphémère.

On observe également un rejet généralisé des « éléphants blancs », ces installations spécialisées comme pistes de bobsleigh et de luge sans utilité après les Jeux et dont l'entretien incombe aux contribuables, surtout compte tenu des dépassements chroniques de coûts des Jeux. Contrairement à des pays comme l'Autriche ou la France, les pays scandinaves ont une forte culture de consultation citoyenne pour les grands projets publics comme les Jeux olympiques, où les candidatures rencontrent généralement un faible soutien populaire, voire un rejet pur et simple lors de référendums ou de sondages clés. 

Les habitants ne perçoivent aucun avantage direct sur leur qualité de vie. Il y a aussi un rejet de l'élitisme dans un pays égalitaire comme la Norvège. L'opulence, les dépenses somptueuses et le caractère « élitiste » des exigences du CIO (Comité international olympique) sont mal perçus par une population qui valorise la simplicité et l'égalité. De plus, ces exigences du CIO n’ont plus la cote dans les pays scandinaves car elles sont perçues comme excessives et souvent déconnectées des réalités locales, une forme d’arrogance que j'ai toujours déplorée. 

Cela explique pourquoi ces retraits des pays scandinaves n’étaient dus ni à un manque de capacité à accueillir les Jeux, mais à un choix politique et éthique. Ils refusaient tout simplement de dépenser des milliards d'euros d'argent public pour un événement dont les bénéfices, selon eux, ne justifient pas le coût, l'impact environnemental et les exigences du CIO, qu'ils jugent trop élitistes. 

Toute cette histoire scandinave fait écho à une situation similaire qui se développe en France, où j'ai récemment appris qu'un vif mécontentement couvait concernant les Jeux olympiques d'hiver de 2030, prévus dans l'ensemble des Alpes françaises. C’est pourquoi demain, j'essaierai d'expliquer de quoi il s'agit.

samedi, décembre 13, 2025

Que faire après s'être plaint ?

Se plaindre est tout à fait normal et reste profondément humain. Nous nous plaignons de la météo, de toutes sortes de douleurs, des embouteillages, du coût de la vie et de nos politiciens. La question qui se pose alors est : d'accord, mais qu’allons faire pour changer tout ça ? 

Certains sujets sont plus faciles à influencer que d'autres si nous décidons d'agir contre ce qui nous dérange, mais dans la grande majorité des cas, nos efforts, même s'ils nous paraissent importants, ont souvent un effet minime par rapport à l'ampleur du problème. 

C'est précisément à ce moment-là que nous nous décourageons et décidons d'abandonner, acceptant ce qui nous afflige comme une fatalité. C'est aussi à ce moment-là que nous devons changer de perspective et comprendre qu'aucune action n'est trop petite, tant que nous faisons partie d'un système déterminé à changer ce qui n’est pas tolérable !

 À cette fin, j'aime à penser que, tout comme les grains de sable jetés dans les rouages ​​d'une machine destructrice finissent par la ralentir ou l’arrêter, nos actions, même modestes, vont avoir un impact. C'est là qu’il faut que nous soyons prêts à remplacer ce qui ne nous convient pas. Se plaindre peut susciter une prise de conscience, la résistance peut ralentir ou stopper les dégâts, mais le changement est ce qui nous donne l'espoir. 

Chaque petit acte de gentillesse, chaque effort pour créer du lien, chaque tentative d'améliorer notre communauté contribue à bâtir un meilleur système. Nous ne changerons peut-être pas le monde du jour au lendemain, mais nous pouvons changer le ton d'une conversation, renforcer une amitié ou la résilience d'une famille. Ce sont autant de victoires qui ont des effets propagateurs.

Alors, après s'être plaint, n'oublions jamais d'agir en fonction de de nos moyens. Après avoir résisté, reconstruisons. Après avoir démantelé ce qui nous divise, renforçons ce qui nous unit. Ainsi, nos voix deviendront plus qu'un simple cri de protestation : elles vont être un chant de renouveau. 

En tout cas, nous ne devrions jamais plus nous plaindre de ce que nous n’avons pas le désir de changer !

vendredi, décembre 12, 2025

Albert Camus et moi …

Si on m’avait demandé, il y a assez longtemps, ce que Camus représentait pour moi, j’aurais répondu qu’il s’agissait d’un célèbre écrivain français (prix Nobel de littérature en 1957) mort dans sa Facel-Vega en 1960. À l’époque, son éditeur, Michel Gallimard, était au volant quand la voiture a percuté un arbre près de Sens, en France, suite à l’éclatement d’un pneu. 

J’étais alors sans doute plus fasciné par les Facel-Vegas que par Camus. J’ignorais tout de sa vision du sens de la vie, ou plutôt de son absence. J’avais lu, au fil des ans, « L’Étranger » et « La Peste », mais j’en étais sans doute passé à côté. 

En réalité, j’ai fini par comprendre que la philosophie d’Albert Camus s’articulait autour de la confrontation entre le besoin de sens pour la vie humaine et un univers indifférent à l’humanité, un concept qu’il appelait « l’Absurde ». Son argument principal n'était pas que la vie était objectivement dénuée de sens, mais que le sens était inaccessible par les voies traditionnelles de la religion ou de la vérité absolue, un point de vue que je partage assez bien. 

Rejetant le nihilisme, Camus proposait plutôt que la seule façon de vivre authentiquement était d'embrasser l'Absurde et de se rebeller contre lui. Je ne partage pas cette conception, car je comprends le conflit irrationnel entre notre esprit rationnel en quête d'ordre et un monde chaotique et indifférent, est quelque chose que je dois accepter comme un environnement dans lequel je dois vivre. 

Là où je rejoins Camus, c'est sur le choix de vivre intensément, d'embrasser la plénitude de l'expérience humaine sur Terre, car cette vie est tout ce que j'ai malgré ses aléas. Je partage également la nécessité de me libérer du besoin de validation extérieure ou de finalité prédéfinie, un combat que je ne cesse pas de mener. 

Tout comme Sisyphe, poussant éternellement un gros rocher en haut d'une colline, je cherche les moyens de créer mon propre bonheur, car j'accepte volontiers mon destin et j’assume ma réalité ce qui rend ma lutte beaucoup plus supportable. 

Je me considère extrêmement chanceux d'être né, me trouve beaucoup mieux en tant qu'être humain que n'importe quel animal, j'accepte l'absurdité de la vie et je trouve même les moyens de bien en profiter.

jeudi, décembre 11, 2025

Fraise à neige et goupilles cassées

Ça m'arrive à tous les coups. La neige autour de la maison est trop lourde ou trop épaisse pour que je puisse la déblayer à la pelle, et il me faut la fraise à neige. 

En la passant le long des bords de l'allée, je rechute dans le perfectionnisme et finis toujours par m'approcher trop près des pierres que j'y ai placées. L’avant de la fraise semble sentir tout cela, avale un petit galet, et paf ! Je casse la goupille de sécurité de la vis sans fin. 

C'est encore un matin froid et il y a de la neige partout. Je descends à mon atelier et je trouve un boulon et un écrou de rechange. Quand je revient à la fraise, je me rends compte, une fois de plus, que les goupilles de rechange achetées sur Amazon ne semblent pas dépasser suffisamment pour s'emboîter dans le boulon. Je m'acharne pendant une heure à faire en sorte que le boulon morde dans l’écrou, en vain. 

Pourtant, ça semblait pourtant fonctionner l'hiver dernier, les quelques fois où j’en avais cassées. Mais maintenant, je ne comprends pas. Evelyne, témoin du tumulte, fait de son mieux pour m'aider, mais les deux pièces ne s'emboîtent toujours pas. Il me faut donc faire preuve d'ingéniosité.

Je décide d'abord de limer la face du boulon A qui vient en contact avec la vis sans fin C, afin de réduire sa profondeur d'entrée conique. Je fais un essai sur la machine, mais la vis D, qui dépasse d'un millimètre de la surface de la vis sans fin, n’accroche toujours pas. 

Je retourne donc à mon atelier et lime du mieux que je peux la face intérieure B du boulon. À mon retour, j'ai enlevé suffisamment de matière pour que le boulon commence enfin à se visser dans l’écrou et que je puisse serrer le tout. 

Il ne me reste plus qu'à trouver des boulons plus longs !

mercredi, décembre 10, 2025

Ah, ces distributeurs de savon !

Vous connaissez les distributeurs de savon intégrés à l’évier ou installés à côté ? Nous en avons un, et cela remonte à 12 ans, quand nous avons construit notre maison. Je doute que le plombier l'ai même testé après l'installation, mais une chose est sûre : il n'a jamais fonctionné ! 

De plus, malgré de nombreuses tentatives infructueuses, je n'ai jamais réussi à en extraire la moindre goutte de savon. Était-il défectueux ? Savais-je même m’en servir ? Ou étais-je tout simplement stupide ? Les distributeurs de savon font partie de ces appareils d'apparence simple qui peuvent se révéler étonnamment compliqués. 

S'il n'a pas fonctionné pendant si longtemps, il s'agissait probablement d'un défaut de conception, d'un mécanisme obstrué ou d'un petit problème d'installation, plutôt que d'une erreur de ma part. Les causes possibles sont en effet multiples. Tout d'abord, le savon peut s'épaissir ou sécher à l'intérieur du tube, bloquant ainsi l'aspiration. Ensuite, si la pompe n'est pas bien étanche au niveau du flacon ou du tube, elle n'aspirera rien. 

De nombreux systèmes comme le mien étaient vissés à une petite bouteille et, si celle-ci n'était pas correctement positionnée sous l'évier, la pompe ne pouvait pas l'atteindre. La conception des distributeurs à pompe varie également et ils sont connus pour tomber en panne souvent. Certaines marques ne sont tout simplement pas assez robustes. Enfin, la nature du savon peut encrasser la pompe. Le liquide vaisselle ou un savon liquide plus fluide sont plus efficaces. 

Récemment, j'ai finalement décidé de m'y plonger avec une détermination disproportionnée au problème. J'ai d'abord rincé le tuyau à l'eau chaude après avoir retiré la pompe, jusqu'à ce qu'il soit clair. Bien sûr, j'ai vérifié la paille et me suis assuré qu'elle était bien en place, ni fissurée ni trop courte. 

Ensuite, j'ai rempli la bouteille d'eau, amorcé la pompe plus de 30 ou 40 fois, et rien n'est sorti du robinet. Incroyable, non ? 

Après avoir fait tout ça, j'ai finalement décidé de remplacer le distributeur intégré par un nouveau kit de pompe alimenté directement un flacon de détergent placé sous l'évier, au sol. 

Je veillerai à utiliser un liquide vaisselle plus fluide, ou à le diluer légèrement (environ 30 %) pour une meilleure fluidité. 

Je vous tiendrai au courant !

mardi, décembre 09, 2025

Retour sur neige

La station de Park City a rouvert ses portes le 5 décembre, mais je n'ai chaussé mes skis qu'hier, dimanche en fin d'après-midi, après avoir regardé un peu trop de Coupe du monde de ski alpin à la télévision. J'étais enfin prêt à y aller !

Heureusement, il n'y avait pas foule sur la « piste de la mort », cette étroite et dangereuse bande de neige artificielle qui part du sommet du télésiège Payday. J'y ai fait deux descentes pour entamer ma 73e saison de ski, puis je suis rentré chez moi. 

Tout s'est parfaitement déroulé, je me souvenais encore de la façon dont tout marchait, j'étais content de moi et j'imaginais déjà tout le plaisir que j'allais avoir cet hiver !

lundi, décembre 08, 2025

Changeons de robinet ! (Deuxième partie)

Après avoir vécu une douzaine d'années dans notre dernière maison, nous devions remplacer le robinet de cuisine, si possible par un modèle plus élégant. 

J'en ai acheté un en magasin, je l'ai payé un peu moins de 200 dollars et j'ai demandé à mon plombier de venir l'installer. 

Il m'a dit qu'il viendrait sous deux semaines, mais après trois semaines passées, je l'ai rappelé et il m'a qu’il viendrai moyennant $300 pour installer tout ça. 

Pour me rassure de l’honnêteté de mon plombier et sachant pertinemment que la plomberie n'est pas une activité gratuite, j'ai fait des recherches pour connaître le prix total (pièces et main-d'œuvre). J'ai trouvé qu’il me faudrait dépenser autour 800 $ au minimum, et probablement 1 000 $ ou plus, selon la complexité du modèle, son accessibilité et d'autres facteurs. 

Finalement, je n'ai pas du tout culpabilisé de devoir déboursé 300 dollars pour qu’un plombier compétent fasse le travail. Il est venu, a fait le travail correctement en moins d'une heure et je n’ai dépensé que moins de 500 dollars, donc je m'estime chanceux. 

Comme je l'écrivais hier, être un plombier débordé aux États-Unis, ça peu rapporter gros !

dimanche, décembre 07, 2025

Plombiers, médecins et avocats (Première partie)

Aux États-Unis, autrefois, les médecins et les avocats occupaient le sommet de la hiérarchie professionnelle. Leurs fonctions impliquaient un niveau d'études élevé, du prestige et un excellent potentiel financier. Aujourd'hui, cependant, le plombier, souvent perçu comme un simple ouvrier, devient lui aussi un professionnel très recherché, bien rémunéré et essentiel à la société. 

Ces professionnels n'ont peut-être pas supplanté l’image traditionnelle des médecins et des avocats, mais les plombiers s'imposent rapidement comme les nouveaux travailleurs du secteur technologique, grâce des qualifications indispensables, une forte demande, une offre limitée et des revenus confortables. 

Si l'on considère l'aspect financier de ces métiers, devenir plombier coûte souvent moins de 20 000 dollars pour une formation professionnelle ou un apprentissage, et en 4 à 5 ans, le plombier gagne très bien sa vie (de 150 000 à plus de 300 000 dollars par an si il est à son compte), ce qui permet de rivaliser avec un avocat ordinaire. Devenir médecin ou avocat coûte plus cher (souvent plus de 200 000 dollars) et prend beaucoup plus de temps (7 à 10 ans).

Certes, leurs salaires peuvent être encore plus élevés, dépassant souvent les 250 000 dollars en début de carrière, et reflètent directement la durée de leur formation. Quant à leurs perspectives d'emploi, les plombiers bénéficient d'une carrière relativement à l'abri des récessions, car les canalisations continueront de fuir et de se boucher pendant très longtemps, le vieillissement des infrastructures assurant ce type de problème. 

Si les médecins ont, eux aussi, encore de beaux jours devant eux et n'ont pas trop à s'inquiéter, les avocats sont moins chanceux, car leur profession est plus sensible aux cycles économiques (notamment pour les avocats d'affaires) et à l'évolution technologique incessante (comme l'intelligence artificielle appliquée au droit aujourd'hui). 

Demain, nous verrons combien cela vous coûtera si vous avez besoin d'un nouveau robinet de cuisine …

samedi, décembre 06, 2025

Et Skechers ?

Quand j'ai présenté l'histoire de Hoka il y a quelques jours, j'ai oublié de mentionner Skechers, un autre fournisseur de chaussures fondé en 1992 par Robert Greenberg, peu après son départ de L.A. Gear, une société qu'il avait également créée. Initialement conçue comme distributeur de Dr. Martens, Skechers s'est rapidement orienté vers le développement de sa propre marque de chaussures décontractées et à la mode. 

L'entreprise a également fait couler beaucoup d'encre dans le milieu de la course à pied et le milieu juridique, car Skechers s’est un peu spécialisé dans la production de chaussures considérées comme des copies de Hoka, notamment dans la catégorie « Max Cushioning ».

En effet, Skechers n’a jamais été le dernier à imiter ses concurrents les plus innovateurs, ce qui a entraîné de nombreux procès avec d'autres marques, comme Nike et Adidas. Il ne fait aucun doute que la copie de modèles à succès a permis à Skechers d'offrir un meilleur rapport qualité-prix que le créateur original, et faire du volume, tout comme les téléphones Android se vendent mieux que les iPhones dans le monde. 

Par conséquent, Skechers réalise un chiffre d'affaires deux fois supérieur à celui de Hoka. Alors, comment la copie se compare-t-elle à l'original ? Les deux modèles sont en réalité très proches. Les experts affirment que les chaussures Hoka seraient plus adaptées aux longues distances et offriraient une meilleure stabilité, tandis que les Skechers sont souvent perçues comme ayant un plus grand confort et un meilleur amorti. 

On dit que les Hoka sont plus appropriées pour des activités nécessitant un bon soutien, tandis que les Skechers seraient un meilleur choix pour un usage quotidien, confortable et décontracté. Je viens d'acheter une paire de Skechers et je vous dirai bientôt si elles soulagent ma métatarsalgie !

vendredi, décembre 05, 2025

Quand l'heure est à la gratitude

Il y a just un peu plus d'une semaine, nous célébrions Thanksgiving, une fête américaine placée sous le signe de la gratitude. Pour moi, ce fut l'occasion de réfléchir à toute la richesse de ma vie, à commencer par mon existence même, un heureux hasard devenu le plus beau des cadeaux, d'autant plus que, comme ma femme, j'étais un accident. J'ai donc eu la chance qu'à l’époque, il n'y ait ni pilule, ni dispositifs ou interventions assez faciles pour mettre fin à nos existences ! 

Ensuite, malgré cette chance inouïe liée à une naissance fortuite, mes parents ont pris soin de moi avec amour et ont fait de leur mieux avec leurs moyens limités pour m'élever. 

Tel un chat à neuf vies, j'ai échappé à d'innombrables accidents durant mon enfance vécue en gambadant dans les alpages, chacun ayant le potentiel de mettre un terme prématuré à ma vie. 

Plus important encore, j'ai eu un directeur d'école, Monsieur Losserand, qui avait découvert mes talents, fait quitter mon village natal et m'avait donné le goût du voyage. Il y a aussi eu cette paire de skis que mon père avait taillée pour moi, qui m'avait également donnée la passion du ski. C’est par un concours de circonstances étrange que j’ai intégré l’École d’Horlogerie de Cluses, qui m’a remis sur le droit chemin au moment où j’en avais le plus besoin. 

Mon admission à l’école de ski d’Avoriaz a représenté une autre opportunité incroyable qui m’a conduit autour du monde et m’a permis de glisser dans la branche du ski. Entre-temps, celles qui partageaient avec moi amour et chagrins du même genre, ont généreusement contribué à mon éducation sentimentale, tandis que tous les amis fidèles que j’ai rencontrés m’ont donné la confiance qui me manquait tant. 

S’en est suivie une série d’événements parfaitement orchestrés, comme les pièces d’un puzzle, qui ont façonné ma carrière. Tout cela a continué jusqu’à ma rencontre avec mon épouse et notre installation aux États-Unis pour fonder notre famille et accueillir deux merveilleux enfants. 

Bien sûr, tout ce chemin était aussi truffé d’embûches, mais les moments formidables que j’ai vécus les ont largement éclipsés ces problèmes. Ce flot continu de rencontres fortuites nous a menés là où nous sommes aujourd'hui : capables de nous remémorer et d'être reconnaissants de ce parcours extraordinaire, et surtout de rester en assez bonne forme pour pouvoir continuer à vivre des expériences qui ne cessent de nous étonner.

jeudi, décembre 04, 2025

Chaussures Hoka (troisième partie)

Le scepticisme initial s'est mué en adoption fin 2010, près de Madagascar, sur l'île de La Réunion, lors de l'ultra-trail « Diagonale des Fous ». Au kilomètre 70, Ludovic Pommeret, coureur français de haut niveau, rencontrait de sérieux problèmes avec ses chaussures Decathlon bon marché. 

Il dut alors chausser une paire de Hoka Mafate lors d'un ravitaillement. Grâce à ces nouvelles chaussures, il retrouva son énergie et termina deuxième de la course, un retournement de situation spectaculaire qui mit en lumière ce produit au look atypique. 

De cette victoire inattendue naquit le modèle Pommeret, qui connut un succès immédiat et devint le sujet de conversation incontournable parmi les « trailers », inaugurant une stratégie marketing axée sur cette discipline. À l'aube du marketing d'influence, les passionnés de trail, les promoteurs et les blogueurs devinrent les porte-parole de Hoka pour toucher les pratiquants lors de tous les événements sportifs, notamment les courses locales, qui pouvaient optimiser les ressources limitées de l'entreprise. 

Cela a également conduit Nicolas Mermoud à se concentrer immédiatement sur le marché américain, représentant 40 % du chiffre d'affaires mondial, en collaboration étroite avec athlètes, détaillants et journalistes. Très vite, cette stratégie internationale a permis à Hoka d'atteindre la masse critique et l'image nécessaires pour convaincre les autres marchés mondiaux. 

Lancée en 2011, la chaussure Bondi a rencontré un succès fulgurant, renforçant l'image de Hoka comme la référence en compétition. Initialement plébiscitées par les coureurs d'ultra-marathon pour leur amorti exceptionnel et leur stabilité intrinsèque, les chaussures ont rapidement conquis le cœur des autres coureurs grâce à leur amorti maximal et leur poids minimal. Il est touchant de se souvenir que les fondateurs ont démarré cette aventure avec un budget de misère.

Le 1er avril 2013, Deckers Brands, la maison mère d'UGG, de Teva et d'autres marques de chaussures, prenait le contrôle total de Hoka One One pour 1,1 million de dollars. Pour 2024, le chiffre d’affaire de Hoka se montait à 4,2 milliards de dollars ! Les deux fondateurs d'origine sont restés à bord : Diard supervise désormais la distribution internationale et poursuit le développement de ses produits innovants, tandis que Mermoud continue de diriger le programme de compétition de l'entreprise. 

Ce qui rend cette histoire encore plus intéressante à mes yeux, c'est que je souffre actuellement de métatarsalgie, une affection qui n'est pas encore guérie. Il semblerait que des chaussures comme celles de Hoka puissent m'aider grâce à leurs caractéristiques : semelles intermédiaires épaisses et amortissantes, large espace pour les orteils et semelle incurvée qui réduit la pression sur l'avant-pied. 

L'amorti absorbe les chocs, la largeur diminue la compression et la géométrie incurvée favorise une foulée plus fluide et plus efficace, autant d'éléments qui peuvent soulager la douleur associée à cette pathologie. Une excellente raison de mettre mes pieds dans une paire de Hoka ! Je vous tiendrai au courant ! 

mercredi, décembre 03, 2025

Chaussures Hoka (2eme partie)

Nous voici donc en 2008 : Jean-Luc Diard s’associe à Nicolas Mermoud, lui aussi ancien responsable marketing chez Salomon et ayant ensuite travaillé chez Rossignol. Ensemble, ils ont décidé de créer une entreprise commune. Convaincus du potentiel illimité de l’innovation dans le secteur des articles de sport « outdoor », ils estiment avoir trouvé leur place. 

Leur objectif : se concentrer sur les chaussures de course, un domaine mûr pour des innovations majeures. En effet, si les chaussures minimalistes de trail ont le vent en poupe, elles sont trop axées sur la performance et négligent le grand public qui recherche avant tout le plaisir et le confort. Ils sont également persuadés que l’adaptation au terrain n’incombe pas aux coureurs, mais à leurs chaussures : un véritable changement de paradigme ! 

Cependant, lancer une nouvelle marque de chaussures reste une entreprise risquée, alors que le monde entre dans l’une des pires crises financières jamais connues. Malgré tout, ils entrevoient la possibilité d’innover et misent sur des designs audacieux pour attirer l’attention. Des drivers de golf aux raquettes de tennis, en passant par les skis larges ou les pneus de « fatbike », le surdimensionnement exerce une forte attraction sur les consommateurs. 

Coureur de trail confirmé, Mermoud sait pertinemment que, tout comme les montées, les descentes d'une course peuvent être semées d'embûches et de blessures de toutes sortes, et aucun fabricant ne semble s'y intéresser. Cela le pousse à rechercher une chaussure de trail capable de voler aussi bien en montée qu'en descente. Christophe Aubonnet et Sébastien Mazars, anciens de Salomon, conçoivent d'abord une chaussure, puis, en quelques mois seulement, une semelle totalement inédite qui servira de base à la Hoka One One, dont le nom signifie « voler sur terre » en maori. 

Cette fois, la semelle est à l'opposé du minimalisme, son aspect massif allant à l'encontre de la performance. Au sein de cette start-up, tous les fondateurs sont persuadés que la chaussure sera perçue comme révolutionnaire et séduira au premier regard. La réalité sera cependant bien différente lors de sa présentation officielle à l'industrie et à la presse.

Certains affirment d'emblée que ces chaussures ressemblent à des chaussures de podologue pour personnes âgées, bien loin de l'image jeune et branchée que l'on espérait leur donner. Même les coureurs utilisant la chaussure sont moqués : on les prend pour des astronautes marchant sur la Lune ! 

Dans le prochain article, nous verrons comment cette perception va bientôt évoluer…

mardi, décembre 02, 2025

Hoka baskets populaires (première partie)

Ce n'est que cette année, et de façon un peu fortuite, que j'ai découvert les chaussures Hoka. Je les avais déjà vues, mais sans y prêter plus d'attention. C'est en voyant mon voisin septuagénaire en porter une paire, et après avoir discuté avec lui de son expérience avec le produit, que ma curiosité s'est éveillée. 

Après quelques recherches rapides, j'ai appris que Hoka avait été fondée en 2009 par Nicolas Mermoud et Jean-Luc Diard, tous deux anciens employés de Salomon. Cela témoigne du vivier de talents que représentait Salomon. Diard a débuté chez le fabricant annécien en 1981, a été promu directeur marketing en 1989, puis chargé du développement de la marque en 1997, juste au moment où l'entreprise de ski a été vendue à Adidas et a commencé à perdre son identité. 

En 1998, Diard est devenu président de l'entreprise et a développé avec succès sa division trail. Tout au long de l'année 2005, Diard a poursuivi sa relation compliquée avec Adidas, cette dernière finissant par se séparer de Salomon pour la vendre au groupe finlandais Amer, qui possédait déjà les skis Atomic, les produits de tennis Wilson et de Suunto, entre autres marques sportives. 

C'est en 2008 que le livre « Born to Run » avait relancé la course à pied grâce aux chaussures minimalistes et suscité un intérêt croissant pour l'ultra-trail et le trail, même si certaines de ses affirmations concernant les chaussures avaient immédiatement été très controversées. L'ouvrage a popularisé l'idée que les chaussures modernes, très amorties, pouvaient causer des blessures et qu'une foulée plus naturelle, avec attaque de l’avant-pied (comme chez les Tarahumaras), était plus saine. 

Cela a entraîné un essor des chaussures minimalistes, des épreuves d'ultra-trail et un intérêt plus large pour la course à pied et le plaisir de courir, et non plus seulement pour la compétition. Malgré le succès sportif de ce type de produit, Jean-Louis Diard n'était pas convaincu et, suite à la détérioration de ses relations avec Amer Sports, allait se séparer de Salomon. 

Demain, nous verrons comment cela a donné naissance à Hoka.

lundi, décembre 01, 2025

Comment étouffer le harcèlement dans l’œuf …

Mettre fin à l’intimidation et au harcèlement dès son apparition est primordial. Il est indispensable d'agir, et quelqu'un doit le faire. C'est la première chose que j'ai faite en emménageant dans notre nouvelle maison en 2014, quand j'ai été confrontée à un voisin irascible qui avait l'audace de me « tester », comme le font généralement toutes les grandes gueules du genre. 

J'ai réagi fermement, et cela a (presque) mis fin à son agression (il y a eu un autre incident qui a été réprimé de la même manière). Si je n'avais pas réagi rapidement, cet homme s'en prendrait toujours à moi, soit parce que ma gueule ou mon pays d'origine ne lui revenaient pas. 

À peu près à la même époque, en 2016, nous avons eu les débats des primaires républicaines, opposant Trump à un groupe de candidats plutôt aussi mauvais. Deux d'entre eux me viennent à l'esprit (Bush et Rubio), car ils avaient été abondamment insultés par Trump. 

Si Jebb Bush ou Marco Rubio avaient saisi Donald Trump par les revers du veston, l'avaient secoué violemment et ordonné de quitter la scène du débat sur-le-champ, les États-Unis et le monde n'auraient jamais été terrorisés par Trump et nous serions tous dans une bien meilleure situation aujourd'hui. 

Tout comme Biden, qui a eu l’idée imbécile de se présenter une seconde fois contre Trump, ces deux hommes portent une immense responsabilité historique et planétaire. Face à l'intimidation, il faut toujours tenir tête !