dimanche, novembre 30, 2025

Redéfinir grand âge et capacité de leadership

L'autre matin, j'écoutais sur notre radio publique nationale, James Clyburn, un élu de Caroline du Sud au Congrès américain, qui présentait son nouveau livre. Cet ouvrage mettait en lumière le parcours des huit premiers élus noirs de l'État, ayant siégé pendant et après la Reconstruction. 

À un moment donné, Clyburn, âgé de 85 ans, a été interrogé sur ses intentions politiques. Sa réponse fut quelque chose comme : « Je vais rencontrer ma famille fin décembre pour en discuter », sans toutefois exclure formellement toute nouvelle candidature. 

Cette déclaration, à la lumière de la décision de Nancy Pelosi de ne pas se représenter ou du fiasco qu’a causé le second mandat de Joe Biden, illustre l'inconscience de certains dirigeants face à leur âge, persuadés d'être irremplaçables et considérant leur expérience comme le seul critère valable. Je dois exprimer mon désaccord profond avec cette façon de penser. 

À presque 78 ans, et malgré une énergie physique et intellectuelle encore bien présente, je peux dire que, toutes choses égales par ailleurs, je suis toujours capable de faire beaucoup de choses, mais par à-coups beaucoup plus courts. Par exemple, j'apprends en ce moment l'espagnol et je suis complètement épuisé si j'enchaîne trop de leçons. 

Autrement dit, je me débrouille bien, mais je ne peux plus tenir la distance, ou plutôt, mon temps effectif est désormais considérablement réduit, tout comme une personne de mon âge voit son VO2 max chuter énormément. Cela signifie qu'au plus haut niveau, l'expérience d'un individu – aussi impressionnante soit-elle – ne peut compenser cette perte de productivité. 

Par conséquent, un président ou toute autre personne occupant une fonction exécutive, y compris celles de sénateurs et de députés, ne peut plus être exercé avec le même haut niveau de performance attendu que, par exemple, une personne dans la quarantaine ou jusqu’à la soixantaine. C'est là que l'idée reçue selon laquelle toute personne âgée peut occuper n'importe quel poste s'effondre. 

N'importe quel emploi, peut-être, mais pas pour très longtemps, et une mesure de sécurité serait de limiter l'âge des politiciens à 70 ou 75 ans maximum en tant qu'année d'expiration de leur mandat.

samedi, novembre 29, 2025

Les plus brillants et les plus naïfs ?

Souvent, ma femme me rappelle que 77 millions d'Américains ont voté pour Trump – un choix qui illustre la vulnérabilité de notre société face à la désinformation et aux discours superficiels. 

Ce nombre considérable de partisans de Trump, souvent mal informés, ne doit pas occulter l'existence d'Américains brillants, certes bien moins nombreux, mais qui n'en demeurent pas moins des figures de proue dans le monde. 

Si le système éducatif américain, du primaire au secondaire, n'est pas le meilleur au monde, les universités américaines ont, jusqu'à présent, fait figure de proue grâce aux investissements massifs consentis dans la recherche par les gouvernements précédents.

Ce fossé entre un système scolaire primaire et secondaire défaillant et des universités prestigieuses reflète les divisions au sein de notre électorat. Je ne comprends absolument pas pourquoi Trump et ses alliés s'attaquent avec autant de véhémence en tentant de démanteler le plus gros atout du système éducatif américain. 

Il est vrai qu'un système d'enseignement secondaire médiocre crée un terreau fertile pour former des individus crédules et dociles, qui, à leur tour, deviennent victimes de théories du complot ayant un effet destructeur sur une société avancée. 

C'est pourquoi un grand nombre de personnes se comportent comme si elles étaient réellement moins intelligentes. Une éducation de qualité est donc essentielle à une nation forte, et particulièrement pour ceux qui n'ont qu'un nombre limité d'années de scolarité. 

Il semblerait que l'approche élitiste privilégiée par les milliardaires qui dirigent aujourd'hui le gouvernement Américain et le Parti républicain, en s'attaquant à l'école publique, cherchant à affaiblir cette institution, la rendant beaucoup moins efficace et, ce faisant, menaçant la qualité de l'éducation pour les plus démunis. 

Cela démontre, s'il en fallait une preuve, à quel point nos dirigeants politiques et une grande partie de la société américaine sont devenus profondément hypocrites et bêtes car ils se tirent une balle dans le pied !

vendredi, novembre 28, 2025

Élections municipales

Le 4 novembre dernier, les habitants de Park City élisaient deux conseillers municipaux et un nouveau maire. Les conseillers furent connus le soir même, mais il a fallu attendre la fin de la journée du 24 novembre pour connaître qui serait le nouveau maire, les deux candidats, Ryan Dickey et Jack Rubin, étant au coude à coude. 

Après avoir recompté les bulletins, les autorités de Park City ont validé la victoire de Ryan Dickey, acquise de justesse, près de trois semaines après le jour du scrutin. 

Dickey, déjà conseiller municipal, est devenu maire avec seulement sept voix d'avance. Il en a obtenu 1 706, soit 50,1 %, contre 1 699, soit 49,9 %, pour Jack Rubin. 

Ce dernier avait demandé un recomptage la semaine précédente, après avoir mené une campagne intensive malgré son manque d'expérience en matière de gestion municipale. 

Ce type pensait pouvoir se faire élire en inondant la ville de pancartes électorales, en faisant de beaux discours et en critiquant sans cesse l'administration en place (Dickey siégeait au conseil municipal), le tout sous la couverture bien commode de n'avoir jamais rien accompli pour la ville. 

J’ai vu venir ce candidat de très loin en me souvenant qu'il avait déjà tenté, sans succès, de se faire élire comme républicain au Sénat de l'Utah. Son appartenance au Parti républicain et son soutien à Trump suffisaient à le disqualifier à mes yeux, preuve de son manque de discernement et de bon jugement en matière politique. 

Au final, le résultat fut très serré, démontrant ainsi que le nombre important de ses électeurs étaient, avant d’être critique, extrêmement influençables !

jeudi, novembre 27, 2025

Google, ses produits et ses clients

Google n'est pas seulement un géant de la collecte de données et de la publicité, l’entreprise vend également des produits tangibles comme des thermostats, smartphones, caméras de surveillance, etc. Pendant une douzaine d'années, nous avons utilisé des thermostats Nest, quelques mois avant que l'entreprise ne rachète la marque en 2014. 

Nos trois appareils ont parfaitement fonctionné jusqu'à fin octobre, date à laquelle j'ai reçu un courriel que j'ai ignoré : Google ne prendrait plus en charge les première et deuxième générations de ce produit. Il y a quelques semaines, alors que je réglais mon chauffage avant l'hiver, je me suis aperçu que je ne pouvais plus le faire, comme auparavant, depuis mon smartphone ou mon ordinateur. 

J'ai alors compris que je devais passer à la quatrième génération et à la caisse, à un prix préférentiel d'un peu moins de 490 dollars au lieu de 885 ! J'ai essayé de contacter Google pour connaître les détails de l'offre, mais j'ai gaspillé un temps précieux dans le labyrinthe de leur service client en ligne. Je me suis retrouvé bloqué, sans aucune solution. 

C'est ainsi qu'après avoir consulté divers forums et autres ressources en ligne, j'en suis arrivé à la conclusion que la direction de Google sait pertinemment que son service client est affreux. Pourtant, l'entreprise a toujours privilégié les centres d'aide en libre-service et les forums communautaires au détriment d'une assistance humaine directe, ce qui renforce mon impression d'un service « désespérant ». En orientant la plupart des utilisateurs vers son centre d'aide en ligne, 

Google se passe d'agents humains et réalise d'importantes économies. Avec des milliards d'utilisateurs sur Gmail, YouTube, Android et autres services, Google mise sur l'automatisation et la documentation plutôt que sur d'immenses centres d'appels. Par souci d'économie, la direction de Google a choisi d'investir dans une assistance automatisée et évolutive, plutôt que dans les modèles de service client traditionnels. 

Il s'agit d'un choix délibéré, et non d'une erreur, même si les problèmes complexes (réglementa, litiges de facturation, problèmes avec les appareils) laissent souvent les utilisateurs sans solution. Résultat : la plupart des clients se sentent abandonnés, surtout comparés à la concurrence qui propose une assistance humaine plus performante. 

La direction de Google sait que sa réputation en matière de support client est catastrophique, mais c'est un choix délibéré. ​​Ils ont privilégié l'échelle et l'automatisation au détriment du service humain, ce qui frustre de nombreux clients mais augmente leurs profits. 

Alors, que faire ? Désormais, je n'achèterai jamais rien chez Google. L'entreprise excelle uniquement dans la vente d'espaces publicitaires et l'exploitation des données clients, mais est totalement incapable de « jouer au marchant. »

mercredi, novembre 26, 2025

L'univers des connecteurs USB

Au fil des années, et plus particulièrement depuis l'acquisition de mon premier ordinateur en 1983, je me suis débrouillé tant bien que mal avec les différents types de connecteurs qui n’ont jamais cessé d’évoluer. J'ai fait de mon mieux pour les comprendre et m'y adapter. 

Puis sont apparus les connecteurs USB, qui veut dire « Universal Serial Bus ». Il ne s'agit pas d'une marque, mais d'une norme industrielle développée en 1996 pour les connexions et le transfert de données et d'alimentation entre appareils. Si j'évoque ce sujet, c'est parce que je viens de découvrir un connecteur USB inconnu, dont nous reparlerons à la fin de cet article.

Au début, j'utilisais le connecteur USB-B 2.0 pour mes caméras vidéo et mes disques durs externes. Puis, avec l'arrivée des iPad, nous sommes passés aux broches Lightning 8. Utilisateur de smartphones Android depuis toujours, j'utilisais le connecteur Micro B, et ma GoPro, ainsi qu'une multitude d'autres appareils électroniques, utilisant un mélange de Micro B et de Mini B. 

Naviguer dans cet univers était complexe, source d'erreurs et m'obligeait à emporter tout un arsenal de connecteurs différents en voyage. Ce n'est qu'en 2014, avec l'introduction du connecteur USB-C, que les choses ont commencé à s'organiser. Parallèlement, la puissance transmise par ces connecteurs n'a cessé d'augmenter, explosant même de façon exponentielle ces dernières années. 

C'est en fouillant dans une boîte de connecteurs que j'ai eu l'idée de me pencher sur ce sujet : j'en ai trouvé justement un connecteur qui ressemblait à un USB-C, mais qui ne rentrait pas dans la prise femelle qui m’a amené à écrire cet article. Après l’avoir bien examiné, j'ai vu deux petites protubérances sur le dessus qui bloquaient son entrée. 

J'ai approfondi mes recherches, soumis cette photo à plusieurs moteurs d'IA, et j'ai pu déterminer qu'il s'agissait d'un connecteur Mini-USB de type B, même s'il ressemblait de loin à un USB-C. Ce connecteur n'était pas réversible et datait probablement du milieu des années 2000 ; il était alors utilisé pour des appareils photo numériques, des lecteurs MP3, des disques durs externes ou des GPS. 

En résumé, il ne faut surtout pas le brancher de force sur un port USB-C, mais le mettre soigneusement de coté ou le jeter à la poubelle ! Vous savez maintenant tout ce qu'il faut savoir sur l'univers des USB !

mardi, novembre 25, 2025

L'amitié américaine est-elle transactionnelle ?

Pour ma part, je compte bien plus de vrais amis en Europe, que j'ai quittée il y a 48 ans, qu’aux États-Unis. Je ne peux m'empêcher de penser que cela tient au fait que, sur le vieux continent, les amitiés se développent et perdurent grâce à une appréciation mutuelle et directe, plutôt que par intérêt professionnel ou autre, qui résiste moins à l'épreuve du temps et à l'évolution personnelle. 

De fait, de nombreux observateurs et études semblent indiquer que les amitiés américaines ont tendance à être plus compartimentées et transactionnelles que leurs homologues européennes, souvent façonnées par la mobilité, l'individualisme et les réseaux professionnels. Cette perception (qui rejoint la réalité) montre que les Américains font souvent la distinction entre « amis du travail », « amis de chasse ou de pêche », « amis d'école », etc., chaque relation étant liée à un contexte bien précis.

Cela limite la profondeur émotionnelle et la durée de l'amitié. Enfin, l'immensité du pays engendre une forte mobilité géographique. Les gens déménagent pour le travail, les études ou par choix, ce qui perturbe les amitiés de longue date et favorise les relations fonctionnelles et éphémères. 

Bien sûr, il y a l'individualisme et l'autonomie, si chers à la culture américaine, qui nuisent à la pérennité des amitiés et les rendent souvent inconfortables, voire pesantes. Les milieux professionnels et sociaux américains encouragent également les relations fondées sur des avantages mutuels, privilégiant l'utilité à l'intimité émotionnelle. 

À l'inverse, la plupart des cultures européennes, et les sociétés latines en particulier (comme la France), cultivent des amitiés ancrées dans une histoire et un territoire partagés. La moindre mobilité géographique des Français explique que leurs amitiés durent souvent des décennies, nourries par des expériences et une vie communes. La pression sociale pour se constituer un réseau ou maintenir une image publique est également moindre. 

Les amitiés se construisent souvent lentement, avec moins de liens, mais qui restent profonds. Dans des cultures comme la France, l'Italie ou même l'Allemagne, les amitiés impliquent souvent la famille, le soutien émotionnel et des conversations philosophiques, au-delà d’activités partagées. Ce modèle risque bien sûr d’évoluer vers une forme d'américanisation. 

On pourrait dire « En Europe, l’amitié est un ragoût mijoté, riche et nourrissant. En Amérique, elle ressemble souvent davantage à la restauration rapide : remplissante, mais éphémère »

lundi, novembre 24, 2025

Rob Mucci, 1943-2025

Rob et moi nous sommes rencontrés lorsque j'ai rejoint Lange USA en juin 1982. Il était le représentant Lange pour la Nouvelle-Angleterre depuis le milieu des années 70, à l'époque de Garcia, et était basé à Boston. Outre les chaussures de ski Lange, il représentait également les produits Barrecrafters (porte-skis pour voitures). 

Lorsque Lange a fusionné avec Dynastar, il a aussi représenté cette marque de skis et vendu les deux produits jusqu'à sa retraite en 2004. 

En 2016, lui et sa femme Siggy ont déménagé à Naples, en Floride, où il jouait au golf, organisait des tournois et travaillait dans le secteur du tourisme local, tandis que son épouse faisait du bénévolat. Ils étaient mariés depuis plus de quarante ans. 

Au fil des ans, je suis resté en contact régulier avec Rob. Il aimait la vie, adorait se remémorer le bon vieux temps et nous riions beaucoup à chaque fois que nous nous retrouvions au téléphone. Il savait rendre n'importe quelle anecdote hilarante ! 

Au début de l'été, j'avais essayé en vain de le joindre par téléphone et par courriel. Mi-novembre, j'ai réessayé, mais sans succès. Craignant un gros problème, j’ai finalement appris qu’il était décédé en juin. Il va beaucoup me manquer, et je suis sûre que tous ceux qui l'ont connu le regretteront aussi.

dimanche, novembre 23, 2025

Le chemin BIEN fréquenté

Dans son fameux livre de 1978, « Le chemin le moins fréquenté », Scott Peck utilise un titre métaphorique pour désigner le choix d'une façon de vivre non conventionnelle. L'ouvrage explore les thèmes de l'amour, des relations et de la croissance spirituelle à travers la discipline, la responsabilité, la vérité et l'équilibre. 

L'expression elle-même symbolise un choix indépendant et moins conventionnel, témoignant d'une grande individualité, et s'inspire du poème de Robert Frost, « Le chemin qu’on ne prend pas ». J'ai lu ce livre, mais mis à part ce qui précède, je n'en retiens aucun élément particulièrement marquant. 

Je dirai simplement aujourd'hui que « la route la moins fréquentée » a une connotation d'exclusivité ; elle n'est certainement pas destinée au grand public, mais à une élite restreinte qui peut se le permettre, tant en matière de temps que de ressources. 

Autrement dit, je n'avais ni le temps ni l'argent pour faire l'aller-retour en 2CV Citroën entre mon village haut-savoyard de Montriond et Kaboul ! En réalité, j'ai fait exactement le contraire et j'ai exploré en profondeur les chemins qui se sont présentés à moi ou qui, de temps en temps, m'ont été offerts. Cela donne à l'expression « avoir bien voyagé » un sens de plénitude, de présence et de gratitude. 

Cela montre aussi que bien voyager n'est pas réservé aux privilégiés, mais accessible à quiconque s'engage à tirer le meilleur parti de ce qui se trouve à sa portée. Dans le cas de Robert Frost, il y avait deux chemins divergents, et il s'agissait donc de choisir. Mon « chemin bien voyagé » est une question de réponse. Je n'ai pas choisi la voie la plus rare mais j'ai simplement honoré les chemins qui m'étaient proposés. Une nuance subtile : il s'agissait moins de défiance que de responsabilité. 

Je peux simplement dire qu’à aucun moment de ma vie, j’ai négligé quoi que ce soit. J'y pensais il y a de cela quelques jours en me réveillant. C'est tout à fait vrai. J'ai saisi la moindre opportunité pour la faire fructifier, sans jamais en négliger une seule. Dès mon enfance, ayant appris la valeur de la rareté, j'étais déterminé à mettre à profit le moindre coup de pouce reçu. Finalement, cette stratégie a parfaitement fonctionné et continue de me porter chance. 

Rien n'est trop insignifiant, rien n'est trop petit. Je veille simplement à apprendre à tirer le meilleur parti des opportunités qui se présentent à moi, avant même d'envisager de m'aventurer sur ces rares chemins moins fréquentés. Je pourrais conclure en disant que les voies les plus fréquentées, donc les plus banales, ne sont pas synonyme de nouveauté, mais de profondeur. 

C'est l'art de parcourir des sentiers familiers avec une attention particulière, de trouver l'abondance dans la rareté et de prouver que le sens profond ne réside pas dans la rareté du chemin, mais dans la manière dont on le parcourt.

samedi, novembre 22, 2025

Si j'étais entraîneur de ski …

C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai vu les premières courses de Coupe du Monde de la saison et j'ai été émerveillé par l'incroyable talent des athlètes. Au-delà de leur manière particulière de skier, souvent dictée par leur morphologie, existe-t-il un indice visible permettant de distinguer les meilleurs skieurs ?

Je dirais que cela se perçoit dans la façon dont chaque athlète gère sa vitesse et ralentit. On le remarque à travers les projections de neige et de glace que leurs skis soulèvent, notamment dans les sections les plus raides et sinueuses du parcours. 

D'après mes observations, c'est le seul domaine où l'on peut déceler des différences tangibles. Alors, je me pose la question : « Quel meilleur conseil donnerais-je à ces skieurs quasi parfaits si j’étais leur entraîneur ? » 

Je pense que je leur dirais quelque chose comme ça : « Garde tes skis aussi à plat que possible et laisse-les gagner de la vitesse. Ensuite, lorsque tu vas très, très vite, ton objectif principal sera de franchir toutes les portes. Concentre-toi uniquement sur cet aspect et considère-le comme l’ultime défi ! » 

Êtes-vous d'accord avec ce conseil ou pensez-vous qu'il est beaucoup trop simpliste ?

vendredi, novembre 21, 2025

Où est la neige ?

La semaine dernière, on attendait de la neige, mais celle-ci a boudé Park City et ses montagnes, avec une météo obstinément douce pour la saison. Cela m'a rappelé deux facteurs clés : précipitations et températures. 

Pour avoir de la neige naturelle, il faut les deux, et en l'absence de précipitations, il faut du froid pour produire en dernier recours la neige artificielle. Sans froid, alors c'est la catastrophe, et cette nouvelle réalité pourrait bien confirmer que le réchauffement climatique s'installe lentement. 

Alors, à quoi faut-il s'attendre ? À une hausse continue des températures moyennes et, par conséquent, à une élévation de la limite des chutes de neige, ce qui signifie des saisons de ski beaucoup plus courtes et un avantage persistant pour les stations situées en très haute altitude, comme c'est le cas aujourd'hui dans l'hémisphère sud où la saison de ski se limite désormais à trois mois par an. 

Si cela se produit, espérons que ce changement soit progressif et s'étale sur de très nombreuses années !

jeudi, novembre 20, 2025

Quand une plaque était le futur de Look ...

Quand j’ai débuté en qualité de chef de produit chez Look, à l'automne 1975, le ski freestyle faisait fureur en Amérique du Nord. Les champions skiaient avec les fixations à plaque Americana, Besser et Gertsch, ou encore des variantes comme la plaque rétractable Burt, les fixations Spademan qui serraient la chaussure de ski sur les côtés ou Moog, un gros boîtier placé sous la chaussure. 

Tout récemment, suite au décès de Robert Redford, des extraits de « La descente infernale », son fameux film de ski, ont été rediffusés un peu partout. 

On le voyait avec ses skis Head JCK rouges équipés de fixations… Gertsch, prêt à affronter la descente du Lauberhorn, alors que l’équipement « de rigueur » étaient Look Nevada et Marker ! Quel placement de produit audacieux ! 

Joe Jay Jalbert (un coureur de l'Université de Washington) était la doublure de Redford pour les scènes de course. Il s'occupait également des prises de vue sur neige. Ce film allait lancer Jalbert dans une carrière de réalisateur, principalement axée sur les films de ski. 

Chez Look, il y avait Bernard Monod, responsable de la promotion, passionné de ski freestyle et de fixations à plaques. Il avait remué ciel et terre pour que le bureau d’études de l'entreprise développe sa propre plaque. Look n'étais pas le seul à réagir de manière impulsive : Salomon avait aussi développé sa version de plaque, produite en série limitée. 

J'ai eu l'occasion de skier sur celle-ci en février 1976 grâce à mon ami Michel Duret, qui m'avait permis de l'essayer, mais ce modèle fut très vite abandonné par le fabricant annécien. En revanche, Look a persévéré avec sa plaque LK5 qui malgré quelques idées originales était une aberration en termes de poids et de fonctionnalité. 

Elle fut néanmoins intégrée dans la gamme 76/77. Je me souviens que mon collègue Jean Barbier et moi-même l’avions testée à Val d'Isère en décembre 1975 sans bons résultats, et aussi d'en avoir monté une paire sur mes skis pour le stage de quatre semaines de moniteurs de ski « National » en janvier 1976 à Chamonix, signe d’un jugement discutable à l'époque, mais qui ne m’a pas empêché de décrocher le diplôme ! 

La LK5 n'a survécu qu'une seule saison avant d'être rapidement abandonnée, marquant la fin de la « fièvre des plaques » chez Look.

mercredi, novembre 19, 2025

Comment la cataracte s’opère-t-elle ?

Comme la plupart des patients, ma femme était très anxieuse avant son opération de la cataracte. Le principe consiste à remplacer le cristallin naturel opacifié par un implant intraoculaire (IOL) transparent. L’intervention implique d’anesthésier l’œil, de pratiquer une petite incision, d’utiliser des ultrasons pour fragmenter le cristallin opacifié et d’aspirer les fragments avant d’insérer le nouvel implant. 

Dans un premier temps, l’œil est anesthésié à l’aide de gouttes ophtalmiques et parfois d’un gel ou d’une injection afin de garantir une intervention indolore. Une très petite incision est pratiquée sur le côté de la cornée pour accéder au cristallin naturel. Une sonde à ultrasons est alors utilisée pour fragmenter le cristallin opacifié en petits morceaux. 

Certains chirurgiens peuvent utiliser un laser pour faciliter la fragmentation du cristallin opacifié, qui est ensuite aspiré à travers l’incision. Un implant intraoculaire (IOL) permanent, en plastique, est plié et inséré par cette même incision. Une fois dans l’œil, il se déploie pour remplacer le cristallin naturel. L'incision se referme souvent d'elle-même du fait de sa petite taille. 

L'intervention est rapide, durant généralement 5 à 10 minutes, même si la durée totale du rendez-vous est un peu plus longue. Le patient rentre généralement à la maison quelques minutes plus tard. La cicatrisation prend plusieurs semaines et le patient doit utiliser des centaines de gouttes ophtalmiques pour prévenir les infections et l'inflammation. 

Le port d'une coque oculaire en plastique est également recommandé pendant les deux premières nuits. Maintenant que vous savez à peu près tout sur la procédure, n’hésitez pas à vous faire opérer si le besoin s’en fait sentir. 

Ma femme n'a eu aucun problème et mon ophtalmologue m'a dit que je devrais attendre encore 10 ans avant d’y avoir droit. J'ai protesté en répliquant : « D’ici là, je ne serai peut-être plus vivant ! » 

mardi, novembre 18, 2025

C’est quoi la cataracte ?

Aujourd'hui, nous allons parler cataracte, plus particulièrement de l’affection oculaire, pas des cataractes du Nil. Ma femme s’est récemment fait opérer de la cataracte en début de mois. Pour ceux qui sont jeunes et qui ne s'y intéressent pas vraiment, la cataracte est l'opacification du cristallin, la lentille naturelle de l'œil, qui entraîne une vision floue ou trouble. 

Sans traitement, la cataracte peut évoluer vers une perte de vision importante, voire une cécité complète. La gravité de cette affection explique pourquoi, dès le VIe siècle, Asharia Sushruta, un indien qu’on appelle aussi « Le père de la chirurgie » , s’était déjà mesuré à cette opération. 

En 1747, Jacques Daviel, chirurgien ophtalmologiste du roi de France, réalise la première extraction réussie du cristallin. Sa technique novatrice, qui consistait à pratiquer une incision pour retirer le cristallin opacifié, a jeté les bases de la chirurgie moderne de la cataracte. 

Il a fallu attendre 1949 pour que l'ophtalmologiste anglais Sir Harold Ridley présente la première lentille intraoculaire (LIO) implantable après extraction de la cataracte. En 1967, l'Américain Charles Kelman a introduit la phacoémulsification, une technique encore utilisée aujourd'hui qui utilise des ultrasons pour fragmenter et extraire le cristallin. 

Enfin, Thomas Mazzocco, également Américain, a mis au point et implanté la première LIO pliable en 1985. Aujourd'hui, les meilleurs centres de chirurgie de la cataracte sont les hôpitaux américains de renommée internationale, mais aussi la Turquie, la Corée du Sud, la République tchèque et d'autres pays asiatiques proposent également d'excellentes options. 

Demain, nous verrons comment se déroule l'intervention …

lundi, novembre 17, 2025

Plus un seul problème qui m’épouvante …

Lors de notre promenade matinale, nous avons croisé la balayeuse municipale de Park City et ma femme m'a demandé si je devais travailler, j'aimerais conduire ce gros camion. J'ai réfléchi un instant et j'ai répondu : « Cela m'ennuierais, je préférerais résoudre des problèmes ; d'ailleurs, ces temps-ci, il n'y a pas un seul problème qui ne me donne pas un énorme plaisir à essayer de résoudre … » 

Ma réponse m'a fait réfléchir et je me suis souvenu que pendant la majeure partie de ma vie active, j'étais submergé par ce qui me semblait être une succession de problèmes insolubles. Depuis ma retraite, cette perspective a radicalement changé et aujourd'hui, j'adore résoudre des problèmes et je dois humblement admettre que je m’en sors plutôt bien. 

La retraite m'a donné l'occasion de considérer les défis non pas comme des fardeaux, mais comme des énigmes qui valent la peine d'être résolues. J'ai donc changé ma perspective et j’ai pu aborder les choses différemment avec ce nouveau regard. Je suis passée de la perception des problèmes en tant que menaces à celle des problèmes en tant que trésors. 

En jetant un regard rétrospectif sur ma vie, je dois admettre que j'ai appris bien plus à travers toutes les adversités, défis obstacles rencontrés en chemin que par la réalisation sans accroc de mes projets. Mes échecs m’ont beaucoup plus appris que mes succès. Les problèmes constituent des leçons inestimables qui libèrent une multitude d'expériences, de connaissances et, au final, une grande satisfaction. 

C'est ce que beaucoup appellent « l'école de la vie ». Si j'avais eu cette vision du monde il y a un demi-siècle, mon succès aurait été fulgurant, mais, encore une fois, nombreux sont ceux qui pourraient en dire autant ! C'est juste quand la sagesse se manifeste qu’elle se met à nous récompenser. Je n’apprécierai pas tout ça aujourd'hui si je ne m’était pas frotté aux problèmes pendant les décennies précédentes. 

Vous voyez donc maintenant pourquoi je commence à soupçonner la présence d’un trésor caché à l’intérieur de chaque problème, aussi épineux qu’il apparaisse …

dimanche, novembre 16, 2025

Pour tous, les Tesla ?

Après avoir conduit une Tesla pendant plus de trois ans et demi, je suis toujours aussi satisfait de la voiture, exception faite, bien sûr, du comportement d'Elon Musk. Maintenant, mis à part son prix élevé, posséder et conduire une Tesla est-il à la portée de tous ? J'en doute fort. 

Il y a quelques jours, je lisais un article sur Hertz, la société de location de voitures, qui se séparait d'une partie de sa flotte de Tesla. L'entreprise en avait probablement acheté bien plus que nécessaire. Louer un véhicule électrique à quelqu'un qui n'en a jamais possédé, ni même utilisé un, implique une période d'accoutumance plutôt musclée. 

Les habitués des voitures thermiques qui louent une Tesla pour quelques jours, que ce soit pour affaires ou pour des vacances, doivent se familiariser avec une interface omniprésente, mais qui demande un certain temps d'apprentissage. 

Repensez à vos premiers contacts avec un ordinateur, une tablette ou un smartphone, si vous n'êtes plus adolescent. Vous vous souvenez sans doute de la désorientation et de la gêne ressenties au début ? Non seulement cela, mais en plus, il vous faut aussi télécharger des applications pour faire fonctionner la voiture, comprendre les principes de rechargement et d’autonomie ainsi que configurer des cartes de crédit pour les paiements, et la liste est longue … 

C’est beaucoup plus simple si vous avez entre 25 et 50 ans, et la facilité d’assimiler ces tâches complexes diminue considérablement après ces tranches d’âge. L’expérience exige un vif désir d’apprendre activement, de se mettre l’écran de commande dans la tête, de comprendre les applications, de mettre en place les paiements et de penser à conduire plus efficacement. 

En résumé, si vous ne possédez pas et ne conduisez pas déjà une Tesla, n’êtes pas très à l’aise avec la technologie et avez plus de 70 ans, préparez-vous à être submergé par la complexité et tout l’apprentissage qu’exigent les Tesla même sous leurs apparences extrêmement minimalistes.

samedi, novembre 15, 2025

La « magie » des cartes de crédit (Deuxième partie)

Je me suis longtemps demandé quel mécanisme finançait la « magie » des miles de fidélité ou les remboursements de 1, 2 voire 3 % offerts par tant de cartes de crédit aux Américains. J'ai toujours supposé que ce cadeau du ciel n'était pas payé par les mauvais payeurs comme moi qui remboursent intégralement leur carte chaque mois, mais par les « pigeons » qui ne peuvent jamais rembourser la totalité de leur solde (appelés titulaires d'un solde renouvelable). 

C'est tout à fait exact si l'on inclut également les commissions d'interchange facturées aux commerçants et parfois les frais annuels. En clair, cela signifie que les personnes endettées et les commerçants subventionnent indirectement les avantages dont bénéficient les mauvais payeurs qui remboursent intégralement. Certes, les récompenses des cartes de crédit, qu'il s'agisse de remises en argent, de points ou de miles de fidélité, ne sont pas magiques. 

Leur financement repose sur quelques sources de revenus clés, à commencer par les crédits renouvelables. Les titulaires de ces cartes reportent leur solde d'un mois à l'autre et paient des intérêts, souvent entre 15 et 25 %, générant ainsi des revenus considérables pour les émetteurs. En 2025, environ 45 % des détenteurs de cartes de crédit américains remboursaient intégralement leur solde chaque mois, tandis que 60 % reportaient leur solde et payaient des intérêts.

Seulement 9 % remboursaient « autant que possible », et 13 % ne faisaient que le paiement minimum. Cela signifie que moins de la moitié des Américains utilisent des cartes de crédit sans payer d'intérêts, alors que la majorité contribue aux revenus qui financent les programmes de fidélité, les bénéfices des banques et les avantages réservés aux titulaires de cartes. Mes cartes Visa et American Express affichent des taux d'intérêt de départ respectifs de 19 % et 20 %, avec un plafond de 27 % et 29 %. Comme je l'ai toujours pensé, ces taux usuraires constituent la principale source de revenus des banques. 

Il y a bien sûr la commission prélevée par le commerçant (de 1,5 % à 3 % par transaction) sur le réseau de cartes (Visa, Mastercard, etc.). Les cartes haut de gamme comme American Express, offrant des récompenses importantes, facturent souvent des frais annuels allant de 95 $ à 695 $, voire plus. À cela s'ajoutent les frais de retard, les frais de transaction à l'étranger et les frais de retrait d'espèces. Enfin, les programmes de fidélité aériens constituent un cas particulier : les compagnies aériennes vendent leurs miles en gros aux banques, généralement à 1 ou 2 centimes le mile. 

L'émetteur de la carte de crédit les propose ensuite comme récompenses, et les compagnies aériennes réalisent un profit immédiat, car les coûts d'échange varient et elles bénéficient des miles non utilisés et des dépenses liées à la fidélité. Il va sans dire que ces programmes de fidélité profitent de manière disproportionnée aux utilisateurs à hauts revenus, car ils faussent les prix et encouragent l'endettement des consommateurs les plus vulnérables. 

En conclusion, mon utilisation rigoureuse des cartes de crédit est récompensée, mais le système est financé de manière injuste par ceux qui paient des intérêts et par les commerçants qui répercutent les coûts sur tous les consommateurs. C'est un écosystème ingénieux, mais non sans ses paradoxes moraux et économiques.

vendredi, novembre 14, 2025

La « magie » des cartes de crédit (Première partie)

Les cartes de crédit qui remplissent nos portefeuilles modernes sont une autre invention américaine datant de 1950. Elles furent développées par Frank McNamara, qui avait imaginé la carte « Diners Club » après avoir oublié son portefeuille au restaurant. Cette première carte était en carton utilisable dans divers restaurants, et l'idée a fait son chemin à partir de là. 

American Express et Bank of America avec Visa (toutes deux en 1958) ont introduit leurs propres cartes, suivies par MasterCard en 1966 et la carte de crédit Carte Bleue introduite en France en 1967 par cinq grandes banques : BNP Paribas, Crédit Lyonnais, Société Générale, Crédit Commercial de France et CIC.  

Aux États-Unis, les opérations de cartes de crédit sont implantées dans le Dakota du Sud, car cet État ne plafonne pas les taux d'intérêt. De ce fait, l’administration des cartes de crédit se font dans cet État, où elles peuvent appliquer d’importants taux d'intérêt. Le terme « carte de crédit » englobe souvent à la fois les cartes de crédit et les cartes de débit. En réalité, ces dernières sont les plus utilisées en dehors de l’Amérique du nord. 

Pour ceux qui n'ont pas accès aux cartes de crédit, celles-ci permettent de payer les achats en plusieurs fois, mais à des taux d'intérêt très élevés. Aujourd'hui, environ les trois quarts des Nord Américains utilisent des cartes de crédit, et bien qu'ils possèdent également des cartes de débit, ils les utilisent plus rarement. À l'échelle mondiale, les cartes de débit dominent, notamment en Asie, en Europe et en Afrique, où le taux de pénétration des cartes de crédit est nettement plus faible. En Asie, les paiements par carte de débit et les paiements mobiles prédominent. 

En Afrique et en Amérique latine, c’est la même chose en raison d'un accès limité au crédit. En Europe, l'utilisation est mitigée ; les cartes de débit sont plus courantes dans des pays comme l'Allemagne et les Pays-Bas. De plus en plus, il existe des cartes de crédit proposant des options de paiement échelonné, similaires au « crédit renouvelable » américain. En France, les cartes de crédit incluent souvent des fonctionnalités de « crédit renouvelable », permettant aux utilisateurs de payer en plusieurs mensualités. Cependant, les taux d'intérêt sont plafonnés par la loi, et le taux d'usure actuel pour le crédit à la consommation dépasse les 21,5 %. 

En Allemagne, les cartes de crédit exigent généralement un remboursement mensuel intégral, mais certaines banques proposent des plans de paiement échelonnés. Les taux d'intérêt sont réglementés par la législation. En Espagne et en Italie, les options de paiement échelonné sont courantes, notamment pour les achats importants. De nombreuses banques proposent des plans de remboursement flexibles avec des mensualités fixes. Les taux d'intérêt varient, mais sont soumis à la législation du pays. 

Cependant, aux Pays-Bas, les cartes de crédit sont moins répandues et les paiements échelonnés sont rares. Les consommateurs néerlandais privilégient les cartes de débit et les virements bancaires, évitant ainsi les achats à crédit. La Suisse constitue un cas intéressant : bien qu'environ 76 % des adultes suisses possèdent une carte de crédit, ils préfèrent toujours utiliser les cartes de débit et les paiements en espèces en raison de leur forte préférence pour l'argent liquide et de son acceptation généralisée. 

Les Européens sont plus réticents à l'endettement que les Américains, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas où les paiements échelonnés sont souvent liés à des achats spécifiques, et non à des soldes renouvelables généraux. Google Wallet (aujourd'hui Google Pay) a été lancé en 2011 et Apple Pay en octobre 2014, tous deux basés sur les cartes de crédit et permettant aux utilisateurs de payer avec leur smartphone. Plus récemment, les services « Achetez maintenant, payez plus tard » (BNPL) comme Klarna, gagnent en popularité et proposent des mensualités structurées et sans intérêts : une alternative moderne aux cartes de crédit traditionnelles. 

Venmo, qui ne repose pas sur les cartes de crédit mais prélève directement sur les comptes bancaires, est apparu en 2009 comme service de paiement entre particuliers. Dans de nombreuses régions du monde, les cartes de débit et les paiements mobiles restent privilégiés en raison des mentalités craignant l'endettement, l'infrastructure bancaire et les efforts d'inclusion financière. 

Demain, nous verrons le coté beaucoup plus sombre de ces instruments de paiement avec leurs dangereux taux d'intérêt financier ou ces programmes addictifs que sont l'accumulation des miles et autres points pour obtenir des voyages gratuits et des surclassements dans les transports aériens ...

jeudi, novembre 13, 2025

Sous Trump, le temps semble interminable !

Comme beaucoup de personnes de mon âge, j'ai l'impression qu'en vieillissant, le temps passe beaucoup plus vite. Sauf que ces dernières années, sous Trump, les horloges semblent tourner au super ralenti. Je dois avoir du mal avec son style de gouvernement et, comme un adolescent impatient d'être libre et indépendant, j'aspire à plus de normalité dans le fonctionnement de notre Maison Blanche et à une atmosphère moins pesante. 

Pourquoi avons-nous l'impression que le temps n'avance pas, ou au contraire, qu'il file à toute vitesse ? Il semble que le temps paraît plus lent pendant les périodes de stress ou de forte charge émotionnelle, car notre cerveau traite davantage d'informations et est submergé d’épisodes émotionnels intenses, tandis que la routine et les expériences familières donnent l'impression que le temps passe plus vite. 

Les turbulences politiques, comme celles que nous vivons sous Trump, exacerbent les émotions et perturbent notre rythme habituel. Il est évident que, plus jeunes, notre perception du temps n'est pas fixe, mais façonnée par les émotions, la nouveauté, l'attention et la formation des souvenirs. Avec l'âge, les nouvelles expériences se font plus rares. 

Notre quotidien devient plus prévisible et notre cerveau compresse les souvenirs répétitifs, donnant l'impression que les mois, voire les années, ont filé à toute vitesse. À l'inverse, l'enfance et le début de l'âge adulte sont riches en « premières fois » : premier jour d'école, premier amour, premier emploi, premier voyage… Autant d'instants qui créent des souvenirs précieux. Plus tard, ces expériences se font plus rares, et avec le recul le temps semble avoir passé trop vite. 

Il est vrai aussi que face à des événements intenses ou perturbants (comme des bouleversements politiques), notre attention est plus soutenue, ce qui ralentit notre horloge biologique, car notre cerveau traite davantage de stimuli. On pourrait dire que la familiarité accélère le temps, tandis que la perturbation le ralentit. Si les événements politiques sont chaotiques ou épuisants, ils interrompent notre rythme, tout comme on attend la fin d'un orage. 

Comme je l'ai mentionné plus haut, nous sommes comme un adolescent en quête de liberté, émotionnellement « bloqué », à regarder l'heure et à aspirer au changement. Cet état d'esprit étire notre perception du temps. À l'inverse, lorsque nous sommes absorbés par une activité enrichissante ou agréable, nous perdons la notion du temps. C’est pourquoi aller skier, prendre des vacances, se consacrer à un travail créatif ou avoir des conversations profondes semblent filer sans qu’on puisse s’en apercevoir. Les activités positives compriment le temps ; la peur, l’ennui ou l’anxiété l’allongent. 

Des études montrent également que les niveaux de dopamine, qui influencent la motivation et le plaisir, affectent aussi la perception du temps. Un faible taux de dopamine (souvent lié au stress ou à l’insatisfaction) peut donner l’impression que le temps patine sur place. Un climat politique oppressif ou chaotique peut subtilement altérer notre équilibre neurochimique – non seulement notre humeur, mais aussi notre perception du temps elle-même. 

Je préférerais vivre dans un monde où le temps file très vite. Sans Trump, bien sûr !

mercredi, novembre 12, 2025

Ce que m’a rappelé le vol du Louvre

Alors que l’enquête sur le vol du Louvre est toujours en cours avec trois des quatre suspects arrêtés et aucun bijou volé retrouvé, ce qui continue de me frapper est la simplicité et l’évidence même de sa stratégie. 

Cela démontre au monde entier, et bien au-delà du crime que représentent les faits, que dans l’univers de la créativité, il se trouve toujours une manière plus simple et plus évidente d’accomplir les choses, ce qui devrait être une source d’inspiration pour ceux qui aspirent à l’innovation et à l’amélioration. 

Il ne s’agit pas seulement d’une leçon sur l’audace motivée par la cupidité, mais d’une parabole bien plus large sur ce qu’est la créativité. 

On nous rappelle sans cesse que les solutions les plus élégantes se trouvent souvent juste sous nos yeux. Voilà qui devrait encourager les inventeurs et les tous ceux qui cherchent à résoudre des problèmes : le chemin à suivre n’est peut-être pas le plus complexe, mais le plus élémentaire et le plus direct. Inventer, c’est avant tout résoudre un problème. 

Mais le génie ne réside pas seulement dans cette résolution, mais plutôt sous la forme que prendra celle-ci. La différence entre une solution astucieuse et une solution révolutionnaire tient souvent à la simplicité. Du Velcro au rouleau de papier toilette, des Post-it aux valises à roulettes, certaines des inventions les plus révolutionnaires paraissent, avec le recul, d'une évidence presque gênante. 

Ce qui manque, c'est le contraire de la complexité, donc l'imagination. Le courage de voir la solution toute simple que personne d'autre n'a remarquée. Alors, que vous conceviez un produit, écriviez une histoire ou planifiiez un braquage (métaphoriquement, bien sûr), cherchez toujours le chemin le plus direct, celui qui « coule de source » entre le point A et le point B.

mardi, novembre 11, 2025

Comparer détermination, obstination et obsession

Dans mon blog précédent, j'évoquais mon obstination naturelle qui me pousse parfois à aller bien au-delà de ce que j’attends ou que les autres attendent de moi. Je me demandais alors comment une obstination débridée se distingue de la détermination et de l'obsession, et si, à long terme, il s'agit d'une qualité souhaitable. 

Il me semble que l'obstination naturelle avec laquelle je suis né, surtout lorsqu'elle est tempérée par la réflexion et le temps, peut être source d'idées novatrices et d'objectifs porteurs de sens. Mais il est sans doute légitime de se demander dans quelles circonstances elle me sert et quand elle a besoin d'être tempérée ou affinée. 

J'admets que si l'obstination reste débridée, elle peut se transformer en refus d'adaptation, mais associée à une recherche et à un temps de réflexion suffisant, comme je l'ai décrit précédemment, elle peut devenir une force créatrice. Elle peut se transformer en cette pulsion qui semble dire : « Je trouverai une solution, même si personne d'autre ne la voit encore. » 

À mon avis, une certaine obstination est utile lorsqu'elle protège nos valeurs de toute dilution ou compromis, lorsqu'elle stimule l'innovation en nous empêchant d'abandonner prématurément, et lorsqu'il nous faut persévérer face à l'ambiguïté ou à la résistance. Bien sûr, elle peut devenir un véritable fardeau lorsqu'elle entrave la collaboration, nous empêche d’accepter de nouvelles suggestions et idées, lorsqu'elle s'auto-alimente sans écho extérieur, et bien entendu lorsqu'elle nous conduit à l'épuisement émotionnel ou lorsqu'elle nuit à nos relations avec nos collègues, amis et famille. 

On dit souvent que l'obstination est comme un lierre sauvage qui grimpe, s'enroule et atteint des sommets inaccessibles. Mais sans taille, le lierre peut étouffer la structure à laquelle il s'accroche. 

La détermination est le treillis, toujours structuré, orienté vers un but et conçu pour guider le lierre ou la vigne vers le haut. L'obsession, c'est lorsque le lierre s'enroule si étroitement qu'il en oublie le ciel. 

En résumé, il s'agit de maîtriser notre obstination pour être créatifs, réfléchis et avoir un but précis. Celle-ci ne doit pas être aveugle et doit être ponctuée de pauses, de réflexion et alimentée par un objectif précis. C'est ce qui la rend non seulement souhaitable, mais essentielle à notre processus créatif. 

Elle est le moteur de notre savoir-faire, de nos questionnements philosophiques et l'outil qui nous permet de transformer la persévérance en intuition.

lundi, novembre 10, 2025

Rechute dans l'obstination …

Abandonner n’est pas du tout mon truc, et même si mes tentatives de câblage automobile étaient censées être annulées et sur le point d’être définitivement classées, il n'en fut rien. 

Elles sont revenues en force, et il y a quelques jours, j'ai démonté le hayon et une partie du toit de la voiture de ma fille pour y faire passer ce fichu câble de caméra, le connecter au circuit électrique, et après de nombreux d'essais et d'erreurs suivis d’autres tentatives, y compris je dois le dire le recours à l’intelligence artificielle, j'ai fini par y arriver, ou plutôt, le circuit a eu la gentillesse de me dire que j'avais réussi. 

Dès que j'ai passé la marche arrière, l'écran a affiché l'image de ce qui se trouvait derrière moi. C'était bien sûr le fruit de mon obstination, ponctuée de pauses régulières, chacune d'elles faisant germer les graines de mon objectif. Cela évoque un rythme à la fois discipliné et humain, une forme de persévérance tempérée par le repos et peut-être alimentée par ma méditation quotidienne. 

Les solutions créatives que j'obtiens ainsi laissent présager des résultats fructueux, fruits de ce rythme où chaque idée ne se contente pas de résoudre un problème, mais nourrit une aspiration plus profonde. 

On pourrait aussi l'expliquer ainsi : « Du rythme de mon obstination, adouci par des pauses régulières, émergent des solutions créatives, chacune faisant germer discrètement la graine d'un objectif qui n’attend qu’à éclore.» J'aime cette idée. 

dimanche, novembre 09, 2025

Où se cache l'âme (Deuxième partie)

Maintenant que nous avons une meilleure idée de l'endroit où se trouve le centre de notre corps, et si nous restons sur le sujet, il est juste de se demander où peu bien se cacher notre âme ? Voici une question qui fait le lien entre la biologie, la philosophie et la spiritualité. L'idée d'un « emplacement » pour l'âme dépend entièrement de la perspective à travers laquelle nous l'envisageons.

Évidemment, la science moderne ne reconnaît pas l'âme comme une entité physique, elle n'a donc pas d'emplacement anatomique. Cependant, nous sommes tous d'accord pour dire que la conscience, souvent confondue avec l'âme, est liée à l'activité cérébrale – en particulier au cortex préfrontal, au système limbique et aux réseaux neuronaux – mais nous ne pouvons pas affirmer qu'il s'agisse de l'âme au sens métaphysique du terme. 

En fait, c'est une question que toutes les religions ont abordée à leur manière. Le christianisme semble considérer l'âme comme immatérielle, résidant dans la personne entière ou le « cœur ». Cela explique pourquoi certains mystiques la situent près de la poitrine. Dans l'islam, l'âme est insufflée dans le corps par Dieu ; son emplacement est indéfini mais central à la vie. 

Pour les hindous, l'âme est éternelle et réside dans le corps, souvent associée au chakra du cœur, ou Anahata (le quatrième des sept principaux chakras), et elle représente l'amour, la compassion et l'équilibre. Elle se trouve au centre de la poitrine et sert de pont entre les chakras inférieurs, terrestres, et les chakras supérieurs, spirituels. 

Le bouddhisme rejette l'idée même d'une âme permanente, se concentrant plutôt sur la conscience et la continuité karmique, et le taoïsme croit que l'âme fait partie du flux du Chi, cet élément diffus et dynamique qui n’est pas confiné à un seul endroit. 

D'un point de vue philosophique, « L'âme n'est pas dans le corps ; le corps est dans l'âme. » Cette inversion poétique suggère que l'âme est un champ de conscience ou une essence qui enveloppe et anime le corps, plutôt que d'y être contenue. 

Personnellement, je suis profondément convaincu que ma conscience fait pleinement partie de mon corps, surtout lorsque je ressens de la douleur dans ma poitrine quand je suis en deuil, dans mes entrailles quand j'ai peur, ou au bout de mes doigts quand je crée quelque chose. Pour moi, cela signifie que la composante spirituelle est partout et nulle part à la fois. 

C'est une présence, elle est totalement attachée à moi, ne flotte dans un endroit bien précis et ne me quittera jamais.

samedi, novembre 08, 2025

Où se trouve le centre du corps ? (Première partie)

Quand je médite, je suis toujours surpris de constater que le point central de mon corps ne se situe absolument pas autour de mon cerveau. Scientifiquement, on l'appelle notre centre perceptif. Le cœur entre souvent aussi dans cette catégorie. Certaines personnes sentent que leur « centre » se trouve dans leur tête (là où naissent les pensées) ou dans leur cœur (là où sont ressenties les émotions). 

Ces deux emplacements ne sont que des centres métaphoriques liés à l'identité et à l'expérience. Pour moi, la tête ressemble davantage à l'ordinateur qui centralise et gère nos informations, mais qui ne participe pas beaucoup à ce que je ressens.

Cela provient d'une région moins évidente, vers le centre de mon corps. Bien sûr, tous les médecins me diront que le centre anatomique se trouve dans la région pelvienne, le centre de gravité chez un adulte debout, et qu'il est généralement situé juste devant la deuxième vertèbre sacrée (S2), au milieu du bassin. 

La science nous dit aussi que c'est le point autour duquel notre corps s'équilibre et pivote le plus naturellement. Au-delà de cet emplacement se trouve le centre dit énergétique ou philosophique, également appelé centre vital ou plexus solaire. 

Dans le yoga, les arts martiaux et de nombreuses philosophies orientales, le centre du corps est souvent situé à quelques centimètres sous le nombril. Il est considéré comme la source d'énergie physique et spirituelle et est également associé à l'ancrage, à la stabilité et à la force intérieure. 

Bon, maintenant j’ai une réponse à ma question, même si certains d'entre vous ne sont pas encore convaincus. Cela semble régler la question de mon corps physique, alors ma prochaine question est : où diable se trouve notre âme ? 

Nous explorerons cette question provocante dans notre prochain article de blog, alors ne le manquez pas !

vendredi, novembre 07, 2025

Mais qui était W. R. Borg ?

Dans mon blog précédent, j'évoquais un certain W. R. Borg que je pensais être un auteur fictif. Après quelques recherches, j'ai découvert que W. R. Borg n'était pas une personne réelle, mais un pseudonyme utilisé pour promouvoir un livre de développement personnel publié par Aubanel à partir de 1957. 

À cette époque, et jusqu'à la fin des années 1960, cet éditeur d’Avignon faisait une intense et particulièrement habile publicité pour un petit fascicule de 24 pages intitulée « Les Lois éternelles du succès ». 

Ce livre minuscule vendu très cher, était une arnaque, voire une véritable escroquerie. Dans un article de 1978, l'auteur E. Dorlier mentionnait un texte décrivant un certain « Borg » qui offrait gratuitement la brochure à quiconque souhaitait améliorer sa mémoire. 

L'adresse indiquée était celle de l'éditeur. Dorlier note que l'adresse donnée pour « Borg » était « chez Aubanel, 6, place Saint-Pierre, à Avignon », confirmant ainsi que l'éditeur en était la source. Le nom est vraisemblablement un jeu de mots. « Borg » sonne comme « borgne » en français. 

Il pourrait s'agir d'un jeu de mots suggérant que les méthodes du livre ouvriraient les yeux du lecteur sur le succès, que l’acheteur n’était pas très « éclairé » ou tout simplement d'un nom au semblant scientifique. 

En résumé, le nom W. R. Borg était accrocheur et associé à une campagne marketing manipulatrice pour vendre un opuscule de développement personnel publié à prix d’or par les Éditions Aubanel.

jeudi, novembre 06, 2025

Le nouveau visage de la timidité (Troisième partie)

Dans les années 1960 et 1970, lorsque j'étais jeune, la timidité était un sujet brûlant en France. Aubanel, une maison d'édition très persuasive, vendait un petit livre bleu, signé d'un certain W.R. Borg (qui je pense est fictif), intitulé « Les lois éternelles du succès », destiné principalement à vaincre la timidité. Ce trait de personnalité a d'ailleurs contribué à de nombreuses occasions manquées, et je me demande pourquoi on en parle si peu aujourd'hui. 

Bien sûr, la timidité n'a pas disparu, mais le terme a évolué : on parle désormais d'« anxiété sociale ». Dans les années 1960 et 1970, la timidité désignait un sentiment général de maladresse, de difficulté à s’intégrer socialement et de peur du jugement. 

Aujourd'hui, les manifestations extrêmes de timidité sont souvent médicalisées sous le terme de « trouble d'anxiété sociale » (ou phobie sociale). Cela est désormais traité en milieu clinique plutôt que dans des ouvrages de développement personnel. Parallèlement, notre société a redéfini l'introversion. 

En psychologie populaire, le silence, la réflexion et la préférence pour la solitude ne sont plus ressentis comme des faiblesses à surmonter, mais comme des traits de caractère à part entière, voire même des atouts. La technologie omniprésente a créé des espaces où les personnes timides peuvent s'exprimer plus facilement, souvent sans confrontation directe. 

Il est vrai qu'une grande partie de notre communication sociale et professionnelle se déroule désormais par écrit (courriels, messagerie instantanée, réseaux sociaux). 

Ces outils permettent aux personnes timides ou anxieuses de prendre le temps de formuler leurs pensées sans la pression d'une réponse immédiate en face à face. De plus, les réseaux sociaux et les communautés en ligne offrent des espaces d'expression libre, à l'abri des regards, permettant de développer une confiance en soi qui aurait été impossible dans les interactions sociales physiques de l'époque de W.R. Borg. Aujourd'hui, l'accent est moins mis sur la capacité à prendre la parole en réunion que sur celle à se mettre en valeur, notamment sur les réseaux sociaux. 

Les échecs et les occasions manquées ne sont plus attribués à une simple timidité, mais à un manque d'audace, d'affirmation de soi ou de visibilité. Dans les années 1960 et 1970, la réussite professionnelle était associée à l'image du cadre sûr de lui, dominant la conversation. Aujourd'hui, elle est liée à l'image du leader charismatique capable de maîtriser l'art de la présentation, à l'instar des conférenciers TED. La peur de parler en public, bien que liée à la timidité, est devenue un sujet beaucoup plus populaire et lucratif dans le secteur du développement personnel. 

En conclusion, la timidité, autrefois considérée comme un fléau social majeur, a été remplacée dans le discours par l'anxiété sociale ou un manque d'affirmation de soi. La société moderne ne l'a pas éradiquée ; elle a simplement déplacé ce malaise du salon à l'écran, et de l'interaction à la construction de sa marque personnelle.

mercredi, novembre 05, 2025

La timidité ça coûte cher (Deuxième partie)

C’est en se penchant sur nos relations et notre vie sociale que l’on constate le rôle important qu’y joue timidité, menant souvent à des occasions manquées, comme l’isolement et la solitude, où provoquant un repli sur soi ou des problèmes sociaux. Cela peut engendrer un isolement sévère et un profond sentiment de solitude, malgré un fort désir de nouer des liens avec les gens. 

Il est un fait que les personnes timides mettent plus de temps à se faire des amis et à nouer des relations amoureuses. Une fois en couple, la timidité est souvent associée négativement à l’intimité et à la satisfaction relationnelle globale. La timidité peut rendre difficile la communication de sujets personnels, l’affirmation de besoins ou la résolution de conflits. 

Il est également clair que les personnes plus timides sont moins susceptibles de sortir avec quelqu’un, ou si elles ne se marient pas, de le faire souvent très tard. Il leur faut aussi se contenter de relations loin de ce qu’elles souhaitaient et sont généralement moins sûres d’elles dans une relation amoureuse en raison de la peur de la dépendance ou de la vulnérabilité. 

Il y a ensuite la détérioration du bien-être psychologique causée par la timidité, qui engendre un trouble intérieur pouvant avoir de graves répercussions sur la santé mentale. La timidité se caractérise par l'anxiété, une forte conscience de soi et une préoccupation négative constante, où l'évitement d’opportunités et la conviction d'être constamment jugé négativement conduisent à une estime de soi ainsi qu’une confiance en soi en chute libre. 

Enfin, bien que la timidité soit distincte du trouble d'anxiété sociale (phobie sociale), une timidité sévère et non traitée constitue un facteur de risque reconnu pour le développement de problèmes mentaux plus graves, notamment l'anxiété sociale, la dépression et d'autres formes d'anxiété généralisée. 

La timidité est véritablement un cercle vicieux : la peur du jugement négatif conduit à l'évitement, ce qui empêche le développement des compétences, ce qui confirme l'image négative de soi, renforce la timidité et limite les opportunités dans tous les domaines importants de la vie. 

Demain, je conclurai cette série en examinant comment la place et la nature de la timidité semblent avoir évolué ces dernières années. 

mardi, novembre 04, 2025

La timidité ça coûte cher (Première partie)

Enfant, j'étais très timide, probablement parce que mes parents ne comprenaient pas l'importance d'inculquer la confiance en soi à leurs enfants, ce qui était malheureusement la norme à l’époque. Avec le recul, je dirais que ma timidité a eu une influence non-négligeable sur ma vie et m'a privé de beaucoup de bonnes choses. 

Je ne suis pas le seul à le penser : des décennies de recherche en psychologie ont démontré que la timidité peut avoir une influence énorme, souvent néfaste, sur la vie des individus, surtout lorsqu'elle est sévère ou chronique. Bien sûr, un poil de timidité est une émotion courante et normale, mais quand elle devient persistante et intense cela peut constituer un obstacle majeur qui freine le développement personnel et limite les opportunités.

Son plus gros défaut est d’entraver et d’éviter les situations sociales par peur du jugement négatif. Sur le plan professionnel, la timidité peut directement nuire à l'avancement d’une carrière à un travail satisfaisant. Dans mon cas, cela a été le cas à plusieurs reprises, jusqu'à ce que je comprenne qu’il me fallait absolument surmonter cet obstacle. 

Les personnes qui n'y arrivent pas sont moins susceptibles de briguer des postes à haut niveau, à bien s’exprimer en public ou à adroitement naviguer leurs relations. De plus, en évitant constamment les interactions (parler en public ou oser exprimer un avis opposé), les personnes timides manquent des occasions de pratiquer et d'affiner leurs compétences relationnelles, c'est-à-dire leur capacité à évoluer avec aisance dans de difficiles situations sociales, pourtant essentielles à la réussite. 

Par ailleurs, la peur constante d'être évalué au travail peut engendrer du stress et un épuisement profond. Dans le même ordre d'idées, nous avons tous entendu parler du « syndrome de l'imposteur », où de nombreuses personnes timides attribuent leurs succès à la chance plutôt qu'à leurs propres compétences, ce qui les empêche encore plus de trouver la reconnaissance ou la promotion qu'elles méritent. 

Comme vous pouvez le constater, tout cela n'est pas réjouissant et je n'ai fait qu'effleurer le sujet. Demain, nous explorerons comment la timidité peut également nuire à la vie personnelle et au bien-être mental. Alors, restez à l'écoute !

lundi, novembre 03, 2025

Faire du neuf avec du vieux …

Pendant une semaine entière, j'ai travaillé sur la voiture de ma fille et installé ce un système CarPlay qui remplit toutes les fonctions qu'elle peut utiliser avec son iPhone et qui reste en permanence sur son tableau de bord. C'était facile.

Ce qui en revanche ne l'a pas été, fut d'essayer d'utiliser un port auxiliaire, indisponible sur ce véhicule fabriqué en 2003. J'ai donc essayé d'acheter un adaptateur, mais après l'avoir reçu, en ouvrant la plinthe de la voiture, je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas de connecteur. J'ai donc dû utiliser une station FM, de l'autoradio pour communiquer avec le système audio. 

Comptez environ 2 à 3 jours de recherche et de travail répétés pour rien. L'étape suivante consistait à installer une caméra de recul, un dispositif de sécurité toujours appréciable dans une voiture. C'est là que le plus gros du travail s'est imposé, car la voiture était un break et l'œil de la caméra devait être intégré au hayon arrière. 

Il s'agissait de faire passer le câble du tableau de bord par-dessus les portes avant et arrière (cette étape fut très facile), mais elle s'est compliquée car il me fallait complètement démonter des panneaux de toit ainsi que l’intérieur du hayon. La plupart de ces panneaux sont fixés par clips à la carrosserie, mais il y a aussi des vis à des endroits dont j'ignorais l’emplacement. 

De plus, il fait extrêmement froid dans notre garage en ce moment, et je craignais que les composants en plastique, vieux de près d'un quart de siècle, combinés au froid glacial des lieux, cassent certains des clips de fixation ou fracturent les éléments à démonter. Ensuite, il fallait faire passer la caméra, toute petite, certes, mais suffisamment grande pour refuser de passer à travers des gaines et autres orifices trop exigus pour sa taille (il aurait fallu découper l'acier pour cela). 

Après quatre jours supplémentaires de galère, d'opérations répétées et de réflexions approfondies, j'ai tout simplement abandonné (pour l’instant) d'autant plus que ce n'était pas ma voiture et que je ne voulais pas l’endommager. Parfois, il faut savoir s'arrêter, et cette fois-ci, ce fut particulièrement difficile, car j'avais pris goût au projet et j’y avais investi tant de mon précieux temps !

dimanche, novembre 02, 2025

Pas de pitié dans le métier du ski !

Dès la création des chaussures de ski Dodge, l'objectif était d’offrir des chaussures de ski alpin en fibre de carbone. L'idée était que les skieurs de compétition avaient besoin de chaussures ultra-rigides pour skier sur neiges très dures et glacées sans perdre de puissance lors des transferts. Hélas, le succès ne fut pas au rendez-vous et ses dirigeants devaient fermer boutique en mai 2025 avant de prendre leur retraite. 

Pourquoi cette entreprise a-t-elle échoué ? En 2009 Dave Dodge, un ancien ingénieur chez Rossignol à Williston, dans le Vermont, avec qui j’avais collaboré quand je travaillais encore avec les chaussures de ski Lange, connaissait parfaitement le ski, la compétition et l'industrie en général. Il s’était alors associé à Bill Doble et tous deux avaient entrepris de révolutionner le ski alpin avec des chaussures de ski en fibre de carbone, une rupture audacieuse avec les modèles traditionnels en thermoplastique qui avaient dominé le marché pendant des décennies. 

Malgré son innovation et une clientèle fidèle, l'entreprise n'a pas pu survivre et a finalement dû fermer ses portes en début d'année. Voici d’après moi ce qui s'est passé. D'abord, ils ont tenté d'apporter un changement radical sur un marché très conservateur. Il est vrai que les revendeurs et les utilisateurs de chaussures de ski sont notoirement réticents au changement. La plupart privilégient les petites itérations et sont sceptiques face aux nouveaux concepts. Les chaussures en fibre de carbone, bien que plus légères et plus rigides, offraient une sensation très différente par rapport aux chaussures traditionnelles en plastique, ce qui a pu rebuter certains utilisateurs. 

La chaussure était incroyablement rigide et transférait probablement trop d'énergie du terrain au pied, la rendant inconfortable. Cette rigidité inhérente s'accompagnait de problèmes d'ajustement et de confort, la fibre de carbone n'offrant pas la même marge de confort que des chaussures parmi les plus rigides en polyuréthane, ce qui rendait leur adaptation au pied beaucoup plus complexe. Certes, Dodge proposait des services d'ajustement sur mesure, mais cela alourdissait encore le processus d'achat et s’opposait à une grande diffusion. Seul Warner Nickerson, un skieur du New Hampshire, était sur la chaussure et a participé à des courses FIS et Noram jusqu’en 2016. 

Bien sûr, le prix élevé des chaussures constituait un autre obstacle important, car elles étaient nettement plus chères que les modèles classiques, souvent vendues à plus de 1 000 dollars. Leur coût de production trop élevé condamnant en fait la viabilité du projet. Un attrait limité aux coureurs d'élite ou aux passionnés de ski, et pas adapte aux besoins et désirs des skieurs moyens, a aggravé la situation, sans parler d'une distribution et d'un marketing limités qui ont contraint l'entreprise à compter presque exclusivement sur la vente directe aux consommateurs et le bouche-à-oreille. 

Sans partenariats majeurs avec la distribution ni marketing agressif, Dodge Boots a peiné à toucher un public plus large et a été contrainte d'annoncer la fermeture de l'entreprise au printemps dernier par courriel. Les fondateurs, Dave et Bill ont indiqué que, bien qu'ils soient ouverts à la recherche d'un repreneur pour poursuivre l'activité, aucun candidat n'était en vue au moment de l’arrêt de leur activité. 

Dans leur message d'adieu, ils ont déclaré : « Nous espérons que quelqu'un voudra reprendre l'entreprise, mais nous n'avons personne de disponible pour le moment… » Cela indique que la fermeture n'était pas purement financière, mais aussi liée à la transition de direction et à la décision des fondateurs de prendre leur retraite. Dave m'a confirmé quelques jours à peine, qu’il cherchait toujours quelqu'un pour reprendre le flambeau et poursuivre son rêve …

samedi, novembre 01, 2025

Résultats de Halloween

Malgré tous nos meilleurs efforts en matière de marketing (décoration de la porte d'entrée, réserve de bonbons fraîchement achetés plus un petit mot personnalisé pour chaque groupe de visiteurs), nous n'avons pas battu de records. 

Pendant un temps, nous nous sommes auto-flagellés et avons promis de faire beaucoup mieux l'année prochaine, comme moi (l'ouvreur et le distributeur), de m'habiller de façon plus « cool », en portant une perruque avec de longues dreadlocks, un t-shirt à manches courtes dévoilant mon bras entièrement tatoué, etc. 

C'est alors que j'ai compris que la raison de ce piètre résultat était l'absence totale de familles latinas avec leurs jeunes enfants, toutes paralysées par la peur d'ICE (commandos d’immigration de Trump et de leurs sbires). 

Eh bien voilà, encore trois années de « vaches maigres » en perspective !