Les cartes de crédit qui remplissent nos portefeuilles modernes sont une autre invention américaine datant de 1950. Elles furent développées par Frank McNamara, qui avait imaginé la carte « Diners Club » après avoir oublié son portefeuille au restaurant. Cette première carte était en carton utilisable dans divers restaurants, et l'idée a fait son chemin à partir de là.
American Express et Bank of America avec Visa (toutes deux en 1958) ont introduit leurs propres cartes, suivies par MasterCard en 1966 et la carte de crédit Carte Bleue introduite en France en 1967 par cinq grandes banques : BNP Paribas, Crédit Lyonnais, Société Générale, Crédit Commercial de France et CIC.
Aux États-Unis, les opérations de cartes de crédit sont implantées dans le Dakota du Sud, car cet État ne plafonne pas les taux d'intérêt. De ce fait, l’administration des cartes de crédit se font dans cet État, où elles peuvent appliquer d’importants taux d'intérêt. Le terme « carte de crédit » englobe souvent à la fois les cartes de crédit et les cartes de débit. En réalité, ces dernières sont les plus utilisées en dehors de l’Amérique du nord.
Pour ceux qui n'ont pas accès aux cartes de crédit, celles-ci permettent de payer les achats en plusieurs fois, mais à des taux d'intérêt très élevés. Aujourd'hui, environ les trois quarts des Nord Américains utilisent des cartes de crédit, et bien qu'ils possèdent également des cartes de débit, ils les utilisent plus rarement. À l'échelle mondiale, les cartes de débit dominent, notamment en Asie, en Europe et en Afrique, où le taux de pénétration des cartes de crédit est nettement plus faible. En Asie, les paiements par carte de débit et les paiements mobiles prédominent.
En Afrique et en Amérique latine, c’est la même chose en raison d'un accès limité au crédit. En Europe, l'utilisation est mitigée ; les cartes de débit sont plus courantes dans des pays comme l'Allemagne et les Pays-Bas. De plus en plus, il existe des cartes de crédit proposant des options de paiement échelonné, similaires au « crédit renouvelable » américain. En France, les cartes de crédit incluent souvent des fonctionnalités de « crédit renouvelable », permettant aux utilisateurs de payer en plusieurs mensualités. Cependant, les taux d'intérêt sont plafonnés par la loi, et le taux d'usure actuel pour le crédit à la consommation dépasse les 21,5 %.

En Allemagne, les cartes de crédit exigent généralement un remboursement mensuel intégral, mais certaines banques proposent des plans de paiement échelonnés. Les taux d'intérêt sont réglementés par la législation. En Espagne et en Italie, les options de paiement échelonné sont courantes, notamment pour les achats importants. De nombreuses banques proposent des plans de remboursement flexibles avec des mensualités fixes. Les taux d'intérêt varient, mais sont soumis à la législation du pays.
Cependant, aux Pays-Bas, les cartes de crédit sont moins répandues et les paiements échelonnés sont rares. Les consommateurs néerlandais privilégient les cartes de débit et les virements bancaires, évitant ainsi les achats à crédit. La Suisse constitue un cas intéressant : bien qu'environ 76 % des adultes suisses possèdent une carte de crédit, ils préfèrent toujours utiliser les cartes de débit et les paiements en espèces en raison de leur forte préférence pour l'argent liquide et de son acceptation généralisée.
Les Européens sont plus réticents à l'endettement que les Américains, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas où les paiements échelonnés sont souvent liés à des achats spécifiques, et non à des soldes renouvelables généraux. Google Wallet (aujourd'hui Google Pay) a été lancé en 2011 et Apple Pay en octobre 2014, tous deux basés sur les cartes de crédit et permettant aux utilisateurs de payer avec leur smartphone. Plus récemment, les services « Achetez maintenant, payez plus tard » (BNPL) comme Klarna, gagnent en popularité et proposent des mensualités structurées et sans intérêts : une alternative moderne aux cartes de crédit traditionnelles.
Venmo, qui ne repose pas sur les cartes de crédit mais prélève directement sur les comptes bancaires, est apparu en 2009 comme service de paiement entre particuliers. Dans de nombreuses régions du monde, les cartes de débit et les paiements mobiles restent privilégiés en raison des mentalités craignant l'endettement, l'infrastructure bancaire et les efforts d'inclusion financière.
Demain, nous verrons le coté beaucoup plus sombre de ces instruments de paiement avec leurs dangereux taux d'intérêt financier ou ces programmes addictifs que sont l'accumulation des miles et autres points pour obtenir des voyages gratuits et des surclassements dans les transports aériens ...