Ce virage parfait qui nous fait tous rêver, beaucoup d'entre nous peuvent sans doute prétendre l'avoir fait, c'est du moins ce que nous nous croyons et c'est finalement ce qui compte ...
La nuit dernière, Émile Allais, le champion, le moniteur de ski, le concepteur de stations et l’infatigable homme d'affaire des neiges, prenait, à un peu plus de 100 ans, le dernier grand virage de son existence et disparaissait au firmament, dans un nuage de poudreuse irisée.
Émile avait inventé le ski français, à une époque où le seul choix était autrichien, et a déclenché une révolution qui a créé une explosion d'expertise française aux facettes multiples dans le domaine des sports d'hiver. Ce faisant, ils a permit à des tas de jeunes d'entrer dans cette dimension internationale qu'offre le monde du ski, et pour quelques-uns d'entre nous, d’accéder au rêve américain.
Alors que le nuage de poudreuse magique disparaît et que ses derniers cristaux se subliment, de tout cœur, nous te remercions, Émile!
jeudi, octobre 18, 2012
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1 commentaire:
Émile Allais, un homme hors pair en effet aux qualités multiples, avec une ouverture d'esprit en avance d'un demi siècle sur son époque. Ce ne sont pas les succès extraordinaires qu'il a connus qui lui auront fait abandonner sa cordialité ou sa modestie naturelle.
Comme fort justement souligné dans ce blog, il a ouvert la porte au ski français dans un monde qui était à l'époque dominé par le ski autrichien. L'industrie française s'est engouffrée dans cette brèche pour égaler et parfois surpasser les autrichiens et les autres nations alpines dans le domaine de l'équipement du skieur, de l'aménagement de la montagne, de l'enseignement du ski, du ski de compétition et du tourisme hivernal.
J'ai eu l'occasion de converser avec Émile Allais il y a six ans, peu après le décès d'Alex Cushing, le [co-]fondateur de Squaw Valley. En effet un journaliste américain ne parlant pas français avait fait appel à moi pour le contacter. Il recherchait des détails de son passage à Squaw Valley (1950-52) et de ses souvenirs avec Alex Cushing. J'avais téléphoné chez lui à Megève vers 20:30 et c'est son épouse qui m'avait répondu: Émile est sorti avec des copains m'avait-elle dit puis nous avions parlé de choses et d'autres pendant quelques minutes quand Émile rentra à la maison. Il prit le téléphone et gracieusement répondit à mes questions (celles du journaliste). Un détail dont je me souviens est de m'avoir dit qu'Alex Cushing ne suivait pas toujours ses recommandations… ce qui n'étonnera personne qui connaissait Alex.
Après une quinzaine de minutes on sonna ou frappa à la porte et Émile me dit: mes copains sont de retour il faut que j'y aille. C'était 21 heures et il avait 94 ans!
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