Tout petit, d'aussi loin que je me souvienne, on m'a dit qu'il y avait le paradis et l'enfer. C'était une réalité indiscutable qu'on m'avait présentée là. Il n'y avait aucun doute. C'était tout. Cela s'est renforcé tout au long de ma jeunesse et, dans mon esprit, cela s'est ancré parmi mes réalités, comme, par exemple, la loi de gravité.
Bien sûr, on peut soutenir que les humains ont un instinct de survie inné (l'instinct de conservation), mais pourquoi cela se traduirait-il par un désir conscient d'une vie après la mort ? L'évolution privilégie des comportements qui évitent la mort, pas des croyances en l'au-delà.
Si notre conscience de mortalité engendre l'anxiété, cela entrouvre la porte aux croyances en l'au-delà, si celles-ci sont systématiquement implantées quand l'esprit est jeune et malléable, ou quand nous sommes confrontés à des choix désespérés. D'où l'importance accordée par la plupart des religions organisées à une éducation religieuse systématique et intensive, pour tous les enfants, et cela le plus tôt possible, ou pour les individus peu instruits, voire sans aucune instruction.Il est vrai que l'idée de cesser d'exister est psychologiquement difficile à accepter, c'est pourquoi les plus créatifs d'entre nous ont construit des récits de paradis ou de réincarnation pour apaiser cette peur existentielle. De plus, comme nous aspirons à la permanence et repoussons le changement brutal que représente la mort, l'idée d'un au-delà satisfait ce besoin.
Des philosophes existentiels comme Sartre ou Camus soutiennent depuis longtemps que la vie n'a pas de sens intrinsèque et que le désir d'un au-delà est une croyance inventée par l'homme pour éviter d'affronter la pensée de sa mortalité.
Rapidement, les sociétés ont découvert que la croyance en l'au-delà était un outil pratique pour imposer des règles sociales, la morale, l’esclavagisme et même pour faire rentrer de l’argent, ou encore de payer en une vie hypothétique les bâtisseurs de cathédrales, leur faisant miroiter une récompense céleste ou une punition infernale.
En conclusion, nous n'avons peut-être pas de véritable instinct pour l'au-delà, mais si celui-ci est placé au cœur de nos vies, il peuplera notre conscience et atténuera d'une certaine manière notre peur de la mort. Cette croyance en l'au-delà convient à la plupart des gens, mais pas à tous.
Certains, comme les athées, les matérialistes ou ceux qui acceptent la mortalité, n'en ressentent peut-être pas le désir, mais acceptent volontiers que la fin de vie est tout à fait réelle.
Dans le blog suivant, nous essayerons d’explorer les origine de cette croyance en l'au-delà
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