Cette baisse de puissance avec l'âge et ses conséquences ne sont pas surprenantes : la VO₂ max diminue en raison d'une diminution du débit cardiaque et de la consommation d'oxygène. Cela s'accompagne également d'une diminution de la masse musculaire et de la densité mitochondriale (le volume de mitochondries dans une cellule représente sa capacité de production d'énergie).
Une densité mitochondriale plus élevée implique une augmentation du nombre de mitochondries, ce qui favorise la production d'ATP, ou adénosine triphosphate, une molécule transportant l'énergie présente dans toutes les cellules vivantes, alimentant nos activités aérobies.
Pire encore, l'efficacité neuromusculaire diminue, le temps de récupération augmente, limitant ainsi le temps et la fréquence d'entraînement. Pour contrebalancer cette liste déprimante, il est vrai que les athlètes plus âgés gagnent souvent en efficacité à mesure que leur rythme s'améliore et qu'ils développent une meilleure intelligence dans leur entraînement et leurs efforts.
Ainsi, même si la puissance brute peut diminuer, la performance par watt, notamment lors des épreuves d'endurance, peut rester étonnamment élevée. Si la plupart des données sur les performances sportives diminuent progressivement vers 70 ans, des recherches et des données anecdotiques portent désormais sur les 80 et 90 ans, notamment chez les athlètes seniors et grâce au suivi à long terme de ceux-ci. Ces données proviennent d'études cyclistes sur le seuil de puissance fonctionnelle (FTP) et la VO₂ max, qui sont fortement corrélées à la puissance délivrée.
Revoyez le graphique présenté hier dans sa partie s'appliquant aux plus de 70 ans. Il s'agit de moyennes, et les personnes entraînées peuvent faire mieux.
La baisse est d'environ 20 à 25 % par décennie après 70 ans et s'accélère en raison de divers facteurs, comme la sarcopénie (perte musculaire), la diminution de l'efficacité mitochondriale, le ralentissement de la réponse neuromusculaire et l'allongement des temps de récupération.
C'est là qu'une réflexion philosophique s'impose. Physiologiquement, le déclin est réel, mais il n'est ni linéaire, ni purement physique. Il est nécessaire d'adopter une perspective plus globale : notre puissance peut chuter sous les 100 W vers la fin des années 80/90 ans et notre VO₂ max peut chuter à 15-20 ml/kg/min (à partir de la quarantaine).
Notre énergie quotidienne semble alors diminuer, avec moins de réserves et une récupération plus lente. Sur le plan mental, il y a aussi nos énergies cognitives et émotionnelles, où la clarté mentale reste souvent étonnamment intacte chez certains. Parallèlement, notre résilience émotionnelle peut s'approfondir, même si nos capacités physiques déclinent.
C'est alors que le sens du but et la richesse de nos liens deviennent des moteurs de vitalité importants. En résumé, nous devrions considérer nos dernières années comme un chemin qui va en crescendo, où, de 70 à 80 ans, nous sommes encore capables, mais en train de nous adapter.
Entre 80 et 90 ans, il nous faut adopter une consommation énergétique plus sélective, une production moindre, mais souvent plus de sagesse. Passé 90 ans, si nous y parvenons, la puissance sera peut-être faible, mais le signal restera fort tant que l'esprit et le cœur seront mobilisés, donc demain nous verrons comment nous y atteler !