mercredi, juillet 02, 2025

Où sont passés mes rêves ? (première partie)

En vieillissant, nos rêves et nos aspirations semblent s'épuiser, ce qui nous laisse souvent sans but, ennuyés et insatisfaits. Je me demande donc si ce n'est pas le prix à payer en vieillissant, signe d'un changement de priorités et de situation plutôt que d'une perte totale d'ambition. Il est évident que l'évolution de nos priorités, au fil de la vie, est liée avec cette réalité. 

Une grande partie de notre vie adulte est consacrée à élever une famille, bâtir une carrière et assurer une stabilité matérielle. Les « rêves » de jeunesse existent peut-être pour franchir certaines étapes importantes qui, une fois réalisées, éliminent les rêves qui les nourrissent, et rien n’existe pour les remplacer. En vieillissant, nos priorités se tournent souvent vers la stabilité, le confort, la sécurité et la joie du temps libre, plutôt que vers la course effrénée à la poursuite d'objectifs ambitieux ou risqués. 

Le désir d'éviter le stress peut l'emporter sur l’envie de nouvelles réalisations grandioses. Il est également vrai que nos rêves de jeunesse étaient influencés par les attentes sociales, comme trouver une maison ou un bon emploi. Mais avec l'expérience, nous découvrons souvent que ce qui nous épanouit vraiment est bien différent, et ces vieux « rêves » ne nous exaltent plus. Il y a aussi cette dure réalité : avec l'âge, nos capacités physiques déclinent. 

Cela peut rendre certains rêves comme le parapente, le saut à l'élastique ou l'ascension de l'Everest moins réalisables, ouvrant la voie à un sens profond de limitation. De même, les problèmes de santé chroniques ou la peur du déclin physique peuvent aussi freiner l'enthousiasme pour les objectifs d'avenir. Enfin, la perte d'êtres chers (conjoint, amis, famille) peut entraîner le deuil, l'isolement social et un profond sentiment de perte, éliminant tout espoir d'avenir. 

Nous devrions également ignorer les pressions sociales selon lesquelles, passé un certain âge, notamment à la retraite, il est temps de se poser ou de décompresser. Pour beaucoup d'entre nous, cela peut nous amener à croire que le temps des grands rêves est irrémédiablement révolu. D'un point de vue médical, il existe également l'anhédonie, une diminution de la capacité à éprouver du plaisir dans des activités auparavant agréables, ou un manque de motivation pour s'y consacrer. 

Ce phénomène n'est pas une conséquence inévitable du vieillissement, mais peut être un symptôme de dépression, malheureusement sous-diagnostiquée chez les personnes âgées. Pour conclure cette longue liste bien déprimante, poursuivre ses rêves paraît tout simplement épuisant. Des décennies de travail acharné, de famille et de gestion des difficultés de la vie peuvent engendrer un sentiment général de profonde lassitude, qui nous empêche de nous consacrer à de nouvelles activités. 

Demain, nous tenterons de découvrir s'il existe des moyens de sortir nos rêves de cette forme d’hibernation.

Aucun commentaire: