samedi, juillet 26, 2025

Qui suis-je ?

Peut-on vraiment dire que nous sommes le produit de nos expériences de vie, bonnes et mauvaises ? S'additionnent-elles et contribuent-elles à faire de nous ce que nous sommes en se développant sans arrêt ? Il s'agit apparemment d'un concept largement débattu en philosophie, en psychologie et en neurosciences. Tout en admettant une part de vérité, beaucoup contestent cette affirmation. 

Je suis au contraire d'avis que nous sommes bien le résultat de « nos expériences ». Ayant vécu pendant de longues périodes dans des environnements géographiques, culturels et professionnels variés (France, Allemagne, Australie, Italie et maintenant Amérique), je pense que mon cerveau s’est reconfiguré en fonction de ces expériences. 

Les traumatismes, les joies, les habitudes et les relations transforment littéralement nos réseaux de neurones, comme l'ont montré de nombreuses études sur le syndrome de stress post-traumatique ou la méditation. Nous apprenons aussi en étant conditionnés par des récompenses et des punitions. Nos connaissances s’empilent de manière cumulative au fil des expériences, et nos premières relations définissent nos modèles émotionnels pour la vie. 

De plus, nous construisons notre identité en tissant des expériences dans une « histoire personnelle », comme Sartre l'a longtemps soutenu. Par exemple, un échec peut devenir un « tournant » ou une « preuve que je suis nul », selon la manière dont on le ressens. 

Certes, notre génétique joue un rôle, car notre tempérament, nos prédispositions et nos talents sont influencés biologiquement, mais à mon avis, cela reste un « noyau identitaire » autour duquel les expériences s'accumulent, comme les bernacles s'agglutinent autour d’une épave. Je conviens également que toutes expériences ne sont pas sur un pied d’égalité, car un traumatisme subi pendant l'enfance a souvent plus d'impact qu'à l'âge adulte. 

De même, un événement fortuit, comme la rencontre d'un mentor, peut modifier le parcours d'une personne de manière disproportionnée, et la même expérience aura des effets très différents selon les individus. Il serait peut-être judicieux de dire que « nous sommes les artisans de notre expérience, mais aussi l'argile qui sert à la façonner », ce qui impliquerait moins de passivité et de fatalité. 

Encore une fois, je reste convaincu que nous sommes profondément formés par nos expériences, mais je conviens que ce n'est pas la seule influence qui nous impacte, bien qu'à des degrés divers selon les personnalités. L’interaction entre la nature et toutes nos expériences crée une personnalité dynamique, toujours en mouvement, un véritable « chantier » en construction !

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