Après avoir vécu plus de 35 ans en Amérique, j'ai eu ma part de doutes et ressentis des tas de hauts et de bas en me demandant si le fait d'avoir quitté ma Haute-Savoie natale n'était pas un peu de la folie. Cela s'est produit surtout pendant les huit premières années, alors que nous vivions encore à New York et que les montagnes, l'odeur des orchis vanillées et la vue des gentianes blues me manquaient terriblement.
Même si je faisait beaucoup de va-et-vient au-dessus de l'Atlantique pour mon travail au cours de ces années là, mon cœur était toujours déchiré quand je me demandais où j'appartenais vraiment. Comme nos deux enfants étaient nés et grandissaient en Amérique, ils allaient devenir le catalyseur qui nous forcerait à nous décider en faveur de notre résidence finale.
C'est alors que nous avons déménagé à Park City, et, ce faisant, nous nous sommes engagés à fond en faveur du nouveau monde. Près de trente ans plus tard, nous sommes très heureux d'avoir fait ce choix ! Les montagnes, bien qu'un peu moins spectaculaires que les Alpes, sont idéales pour le ski, le VTT et les randonnées en montagne, le climat est y phénoménal, les grands espaces sont vraiment stimulants et il y a tellement moins de monde que dans les Alpes !
En plus, notre petite ville-station offre un mélange parfait de sophistication urbaine et de tranquillité rurale. Pas du tout pareil que dans ma vallée natale, où la plupart des gens vivent encore dans le passé, ne sont pas vraiment ouverts au monde et trouvent que la « bulle » privilégiée dans laquelle ils vivent est tout à fait « normale » en ignorant souvent la réalité du monde extérieur. La preuve est que ceux qui ont un peu voyagé et qui vivent dans ces stations françaises ont tous besoin d'un pied-à-terre à Paris ou à Lyon pour rendre leur existence un peu plus supportable et plus « civilisée … »
Pourrais-je retourner dans la vallée de Morzine pour y vivre à temps plein? Je ne le pense pas, je deviendrai probablement fou au bout de deux semaines. Les Rocheuses et l'Amérique me manqueraient tellement que je ne pouvais pas le supporter. Tout comme une tortue, ma culture est ma carapace et je l'emmène où que j'aille, par contre, la culture de mon pays d'accueil m'appartiens beaucoup moins et serait bien difficile a remplacer !
Donc, voilà où j'en suis ; j'adore mes souvenirs savoyards en regardant dans le rétroviseur de la vie, mais je vais de l'avant à plein gaz dans cette Amérique chargée d'avenir, ma nouvelle patrie !
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