Entre 1857 et 1870, plusieurs dizaines de femmes de Morzine tombèrent victimes de convulsions, d’hallucinations, et d’hystérie collective. Elles se disaient possédées par le démon. Morzine était alors une communauté isolée du monde et d'une pauvreté considérable. Mes parents m'en ont beaucoup parlé et encore dans les années 60, ceux-ci continuaient d’être terrorisés par toutes ces histoires de sorcellerie qui ne manquèrent pas d'affecter mon imaginaire enfantin.
Ce n'est guère que cet été que j'ai pris le temps de lire un certain nombre d'ouvrages traitant de ce sujet, qu'une compatriote française vivant aux États-Unis m'a donne l’opportunité d’étudier. Ayant vécu mon enfance tout à coté de Morzine et dans une culture profondément influencée par la religion catholique et la croyance en la sorcellerie, jusqu'au milieu du siècle dernier, je peux apprécier tout les traumatismes que cela ai pu causer et m’étonne même que cette crise ait pu être résolue en faisant passer l'argument scientifique avant la superstition populaire à une époque ou les connaissances en psychologie n’étaient encore qu'à leur balbutiements.
Je me réjouis aussi de voir comment la France – devenue un pays laïque – était il y a plus de 150 ans déjà – beaucoup plus avancée que certains de nos états américains aujourd'hui en matière d'arbitrage entre l’irrationnel à base religieuse et les connaissances scientifiques. J'en arrive à conclure que certains notables morzinois ont fait preuve d'un courage exceptionnel, à la fois par leur indépendance intellectuelle et leur résistance physique par rapport aux poussées irrationnelles exercées sur ceux-ci.
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