dimanche, novembre 10, 2024

Notre désastre électoral (1ere partie)

La plupart des médias américains se sont concentrés sur les raisons de la défaite de Harris face à Trump. La majorité des experts n’ont guère vu que les facteurs démographiques (table), l’utilisation des médias et l’argent dépensé. 

Ce qui n’a pas été évoqué, c’est l’énorme motivation de Trump à ne pas aller en prison et à gagner coûte-que-coûte, ainsi que sa détermination à utiliser l’expérience de son premier mandat et de sa deuxième élection perdue pour renforcer ses chances de gagner, un facteur crucial qui a été balayé sous le tapis par les gens qui dirigent le Comité National Démocrate (DNC). 

Pour éviter la prison, Trump serait redoutable, mais le DNC a accepté de laisser un candidat fragile de 80 ans se présenter contre un monstre qui ne recule devant rien. 

Les réductions d’impôts de Trump et les programmes de soutien Covid sous les deux administrations ont également eu un effet délétère en augmentant considérablement la masse monétaire, ce qui signifie qu’ils alimenteraient une grave inflation à l’avenir. 

Il y avait un notable précédent, l’inflation galopante qui avait tué les chances de réélection de Carter en 1980, donc on aurait pu penser que le DNC et Biden, lors de son premier mandat, auraient pensé à « préparer le patient » en avertissant le public américain qu’il y aurait, à terme, un terrible prix à payer pour toutes ces largesses. Biden a oublié ou a été suffisamment inconscient pour ne pas expliquer cela, laissant à Trump de tout mettre sur le dos de l’octogénaire avant de faire de même avec Harris. 

Ensuite, Trump s’est acharné à insulter Biden en premier, puis Harris. Tous deux ont été gentils avec le criminel condamné et ont tendu l’autre joue pour recevoir plus d’insultes. Difficile à croire ! J’avais suggéré que Biden-Haris répondent avec une intensité décuplée. J’avais même proposé que Kamala apporte une savonnette lors de son débat avec Trump ! 

Ce qui est remarquable avec Harris, c’est que lorsqu’elle a pris le relais après le départ de Biden, Trump et Vance l’ont accusée d’avoir dirigé l’administration toute seule pendant 4 ans, et celle-ci n’a jamais pris la peine de préciser qu’un poste de vice-président n’a pas pour but de diriger le pays, mais plutôt de rester en touche et d’assumer le rôle passif d’une « roue de secours » comme tout le monde le sait. 

Les accusations portées contre Harris étaient totalement injustifiées, mais elle n’a pas pensé à objecter. Au bout du compte, Harris n’a obtenu que 47,8% des voix (70 258 814) contre 50,5% (74 173 512) pour Trump, une défaite sévère, malgré des dépenses de pub près de 50% supérieures à celles de Trump (1,4 million de dollars contre presque 1 million pour Trump !). 

Je compare cela à la conclusion d’une course automobile dans laquelle des experts affirment que la voiture perdante n’a pas gagné parce que les mécaniciens ont été trop lents à changer les roues dans le stand, que le public n’a pas applaudi assez fort et que le choix de la qualité du carburant était suspect. 

Le problème était que la voiture gagnante était une vieille Alpine (Trump) toujours en état de marche face à une 2cv Citroën bien propre (Biden, puis Harris). Seul le produit (le candidat), pas le programme, la somme d’argent investie dans la course ou toute autre excuse, a fait la différence. Nous explorerons cela demain (à suivre…)

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