samedi, juin 08, 2024

En repensant à Portillo 1966

L’autre jour, alors que je regardais si la neige ete déjà au rendez-vous en hémisphère sud, après avoir observé les pistes de ski sans neige en Australie et Nouvelle-Zélande, j’étais ravi de voir enfin de la neige naturelle au sol à Bariloche (Argentine) et à Portillo (Chili), une station de ski dotée d’un seul hôtel située à deux pas de cette même frontière argentine. 

J’ai toujours été fasciné par cet endroit, mais je n’avais jamais eu l’occasion d’y amener mes skis, du moins pour le moment. Ce qui avait toujours captivé mon imagination, c’étaient les Championnats du monde de ski en aout 1966, les premiers et les seuls à s’être déroulés dans l’hémisphère sud. Ce qui m’avait le plus marqué, c’était la victoire éclatante de Jean-Claude Killy sur une piste de descente sans arbres (il en existe une autre à Zermatt-Cervinia, qui n’a pas encore été utilisée dans le cadre d’une compétition internationale). 

Cette piste chilienne, appelée « Juncalillo », est célèbre pour sa zone de départ à la fois raide et longue et sa section médiane vallonnée. La course s'est déroulée le 7 août 1966 dans des conditions météo exceptionnelles. Le départ avait ete remonté 50 mètres au-dessus de la plateforme d'arrivée de la remontée Roca Jack et empruntait ensuite la piste Juncalillo, en passant par les deux tunnels survolant la Route Internationale reliant le Chili à l'Argentine, avec son schuss raide juste avant la ligne d'arrivée près du départ du télésiège Juncalillo. 

À l’époque, certains critiques avaient qualifié cette descente de slalom géant glorifié, alors qu’elle avait tous les ingrédients nécessaires pour cette discipline et qu’elle était parfaitement adaptée à un championnat du monde. Pourtant, ses 4 ou 5 premiers virages sur une pente très raide faisaient toute la différence, car ils exigeaient un carving parfait que Schranz, Nenning ou Brugmann, les grands favoris du jour, ne sont pas parvenu à fournir, tandis que Killy, selon les propres mots d’Honoré Bonnet, le fameux directeur de l’équipe de France qui observait depuis le mi-parcours: « coupait dans le parcours sans faire de fumée … »

Killy s’était imposé en 1 minute 35 secondes et 16/100e à une vitesse moyenne de 100,51 km/h devant son compatriote Léo Lacroix et l'Allemand Franz Vogler. Aujourd'hui, ce parcours de descente est principalement utilisé par les équipes de ski des États-Unis et certaines équipes canadiennes et européennes pour leur entraînement d’été ... 

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