Je bavardais récemment avec mon compatriote Alain Lazard, qui vit en Californie du Nord, et cela m'a fait un peu réfléchir sur certains conflits qui ont opposés montagnards et citadins dans les Alpes françaises, au cours des années soixante et soixante-dix. Ce sujet est si chargé qu'il pourra nourrir bien plus que ce blog et je vous promets du reste de continuer à l'explorer. Pour aujourd'hui, nous allons simplement nous pencher sur les plus grandes lignes. Je suis né et j'ai grandi dans un petit village de montagne des Alpes, dans une famille dont les parents ont « toujours » vécu dans leur petite vallée assez isolée. Je peux donc prétendre à une vraie origine montagnarde, profondément enracinée.
Ce qui est vrai c'est que j'aurais du mal à vivre hors de mes montagnes. Cela pourrait être dans les Alpes, les Rocheuses ou bien l'Himalaya, mais j'aurai toujours besoin de voir un certain relief autour de moi pour me sentir bien dans mon élément. Pour des raisons que je ne peux pas vraiment expliquer, je vois la montagne différemment que n'importe quelle autre personne née ailleurs, et peu y percevoir des détails qui échappent généralement à tous les autres. Ce n'est pas seulement les montagnes, mais le ciel, les nuages, la lumière et la neige. Ma relation avec mon environnement est instinctive. Je suis capable de « sentir » les avalanches et tous autres dangers avant de m'aventurer dans des endroits exposés ; mon comportement est capable de se modifier sans aucun effort conscient de ma part. Je n'ai rien appris de tout cela à l'école, ce sens est simplement innée. C'est juste là et n'a rien avoir avec une réponse apprise.
Quand je prends le temps de faire l'inventaire de ces talents, j'ai alors tendance à sentir que plus que personne, j'appartiens a ce milieu montagnard, à l'exclusion sans doute de tous ceux qui contrairement à moi, n'y sont pas nés et ne pourront jamais être en communion avec les éléments comme je suis capable de l’être. Si vous lisez ceci et venez de la plaine, de la ville ou d'une région côtière, vous ne serez sans doute pas d'accord, mais cela va être bien difficile de me faire changer d'avis.
Cela dit, plus j'y pense, plus toute cette histoire est en fait à propos de la résistance que nous avons tous à la diversité et si, à l'époque, il y avait eu davantage d'efforts fait en faveur d'un mixage harmonieux de toutes ces cultures, nous y aurions tous gagné, mais je vais réserver cette partie de la discussion pour de futurs blogs, donc une fois de plus, restez bien à l'écoute!
vendredi, mars 18, 2011
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