Salt Lake City, ville de tradition très conservative de par sa culture Mormone découvre avec stupeur que le mouvement Olympique et ses délégués ne sont pas aussi purs que la couleur du drapeau qui flotte sur les Jeux. Vous avez sans doute entendu parler du scandale qui a éclaté après qu'il eut été révélé que des bourses d'études d'une valeur de plus de 2 millions de Francs avaient été accordées aux membres de familles de délégués, sans parler de traîtements médicaux gratuits ou de fourniture de compagnie galante pour le plaisir de ces mêmes délégués!
Ces jours, le gouvernement Fédéral Américain et le F.B.I. lançaient une enquête, et presqu'aussitôt les têtes commencaient à rouler avec la démission du président et du vice-président du comité d'organisation des Jeux de Salt Lake (SLOC). Tout cela me semble bien extrême. Depuis le départ d'Avery Brundage de la tête du Comité International Olympique (CIO) et depuis le succès commercial des Jeux de Los Angeles en 1984, la commercialisation Olympique est devenue une réalité.
Le processus de sélection des villes candidates étant soumis au vote d'une centaine de délégués internationaux, celui ci reflète le caractère moral de l'électorat. Dans de nombreux pays, ces délégués émanent directement du pouvoir et sont souvent les protégés de dictateurs ou des membres influents de la bureaucratie, comme d'anciens membres du parti communiste dans les pays de l'Est. Au vu des sommes investies par les villes candidates pour obtenir les Jeux, le système actuel invite la corruption à grande à grande échelle! Il me paraît également évident que le CIO est parfaîtement au courant des dessous-de-table et ferme les yeux.
La réalité est que le système est pourri à son plus haut niveau. Le public ignore l'immense richesse du CIO qui perçoit "un peu moins" de 7% des montants représentés par les droits de télévision et des cotisations de fournisseurs officiels. Pour les jeux de Salt Lake, qui ont un budget de plus de 8 millards de Francs, le CIO reçoit la coquette somme de 550 millions! Les Jeux d'été, plus importants, rapportent près de 800 millions de Francs. Tout cela représente un revenu annuel moyen de plus de 350 millions! Cet argent couvre les salaires des employés du CIO ainsi que les frais du fonctionnement du château de Vidy près de Lausanne.
Cela me parait excessif pour une organisation semi-privée qui, de part ses statuts, n'a de compte à rendre à personne! Samaranch qui a été successivement le ministre de la jeunesse et des sports en Espagne sous Franco, puis président du gouvernement de Catalogne jusqu'à la mort du dictateur en 1975, s'accroche depuis 1980 à son poste doré.
Devenu le Pape des sports, le marquis Espagnol a établit un pouvoir absolu qui tolère la corruption dans les rangs dans la mesure où celle-ci guarantit son soutien politique et sa réélection régulière en tant que président. Samaranch qui ne rend de compte à personne devrait cependant s'inquièter des attaques menées en ce moment contre la corruption qui sévit dans son fief Olympique.
En fait, le problème n'est pas au niveau des comités d'organisation locaux comme celui de Salt Lake, mais bien au niveau du CIO. Aujourd'hui, avec les sommes en jeu, il est temps de changer le statut du CIO et de transférer ses pouvoirs, son organisation et surtout son contrôle à un organisme supra-national telle que les Nations-Unies qui offrirait une bien plus grande transparence…
dimanche, janvier 10, 1999
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