mardi, novembre 14, 2017

Vendeur de chaussures de ski biaisé

Vendredi dernier, alors que je faisais des achats dans un grand magasin de sports à Salt Lake City, j'ai entendu une conversation entre un employé et un client en train d'essayer une paire de chaussures de ski.

Le vendeur se plaignait que les fabricants européens de chaussures de ski sont incapables d'offrir des coques très rigides et suffisamment volumineuses pour s'adapter à des pieds plus larges. Il disait : « Les pieds européens ont tendance à être plus étroits que ceux des Américains et c'est pourquoi nous ne parvenons pas à obtenir les produits dont nous avons besoin de ce côté de l'océan ».

Comment ais-je réagit à cette explication, moi qui ais commercialisé et vendu des chaussures de ski pendant une grande portion de ma carrière ? Pour moi, ce vendeur âgé d'environ 45 ans, avait des préjugés à revendre et ne savait pas trop de quoi il parlait.

Voyons ce qui se passe dans la réalité ; les chaussures de compétition très rigides sont utilisées par des skieurs de haut-niveau et sont souvent ajustées et reconfigurées par un technicien qui sait se qu'il fait, ou dans le cas des très bons skieurs, par une boutique spécialisée dans ce domaine.

Dans les deux cas, le technicien va modifier la coque, le chausson, ou les deux. Les bons skieurs recherchent généralement un contact aussi étroit que possible entre leur pied et la coque de leur chaussure et, le plus souvent, commencent cet ajustement à partir d'une coque étroite, créant le volume supplémentaire requit pour le pied, soit en meulant ou en chauffant celle-ci.

C'est pourquoi les chaussures de compétition sont avant tout disponibles dans des dimensions plus étroites. Cela dit, sur une population de skieurs américain à 85 pour cent de race blanche (étude de 2015), il y a de fortes chances pour que des skieurs britanniques, allemands, français et italiens aient tous à peu près les mêmes pieds et cela démystifie l'idée bien préconçue du vendeur en question.

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